Bételgeuse est une étoile remarquable de notre ciel d’hiver. Un peu plus remarquable encore depuis quelques années. Sa luminosité connaît en effet des bas. Très bas. Et des hauts. Très hauts. Pas tout à fait attendus. De quoi soupçonner une prochaine – tout est relatif – explosion en supernova. Et si c’était en réalité déjà arrivé ?
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Bételgeuse, c'est une étoile particulièrement brillante de notre ciel d'hiverhiver. Dans la constellation d'Orion. Et depuis quelques années, elle semble ne jamais vouloir finir de faire parler d'elle. Fin 2019, sa luminositéluminosité avait commencé à diminuer de façon spectaculaire. À tel point que les astronomesastronomes imaginaient qu'elle était sur le point d'exploser en supernova. C'est en effet la fin qui attend de manière certaine cette étoile supergéante rouge de la constellation d'Orion. Mais c'est finalement un nuagenuage de poussière qui avait été jugé responsable du phénomène de « Grand obscurcissement » observé alors.
Plus récemment, Bételgeuse était cette fois, au contraire, devenue inhabituellement brillante. Dépassant même sa luminosité classique. En cause, cette fois, des variations de luminosité assez naturelles pour la supergéante rouge, mais qui semblent désormais se produire selon un cycle raccourci. Toujours pas, donc, un signe annonciateur d'une quelconque explosion en supernova.
Une explosion en supernova très attendue
Et alors que les astronomes espèrent beaucoup d'une occultation de Bételgeuse par un astéroïde prévue pour ce 12 décembre 2023, il y a quelques jours, nouveau rebondissement. Une équipe internationale d’astrophysiciens publiait une folle idée. La supergéante rouge aurait en réalité d'ores et déjà explosé en supernova. Si nous ne l'avons pas encore observé, ce serait seulement parce qu'elle se situe à quelque 650 années-lumière de notre Terre. Et que la supernova ne nous deviendra donc visible que 650 ans après l'explosion de l'étoile.
Ces astronomes estiment que le spectacle de l'explosion de Bételgeuse pourrait être observé depuis la Terre autour de 2300 ou 2350. Comme une étoile qui deviendrait aussi brillante que la pleine Lunepleine Lune. Et serait donc visible même en plein jour.
La luminosité de Bételgeuse évolue selon plusieurs cycles
La conclusion des chercheurs repose sur une étude des variations naturelles de luminosité de l'étoile supergéanteétoile supergéante rouge. Les astronomes rappellent en effet que l'analyse des périodes de pulsation de Bételgeuse peut être très utile à contraindre ses paramètres fondamentaux et surtout, dans le cas qui nous intéresse ici, le stade de son évolution.
Depuis longtemps, les chercheurs savent que la luminosité de Bételgeuse évolue au fil du temps selon quatre grands cycles qui se superposent. L'un de ces cycles, le plus long - il dure 2 200 jours -, est généralement considéré comme d'origine inconnue. Ne correspondant pas à une pulsation physiquephysique de l'étoile.
Le stade final de l’évolution de Bételgeuse
Ce que les astronomes ont cette fois choisi de faire - sur la base de donnéesbase de données observationnelles et théoriques tout de même -, c'est d'intégrer ce cycle long à leur modèle qui tente de reproduire la luminosité et la couleurcouleur de Bételgeuse. C'est ainsi qu'ils en arrivent à suggérer que l'étoile en est à un stade très avancé de son évolution. Celui où elle a commencé à brûler le carbonecarbone de son cœur. Il ne lui resterait ainsi que quelques centaines d'années à vivre. Car tout de même, le cycle du carbonecycle du carbone reste plutôt lent - à notre échelle, du moins.
Les astrophysiciensastrophysiciens reconnaissent qu'il ne s'agit là que des conclusions d'un modèle parmi d'autres. Des conclusions qui pourraient être erronées. Notamment parce qu'elles se basent sur des connaissances qui pourraient ne pas s'avérer suffisamment précises. Certains experts de Bételgeuse évoquent ainsi la possibilité de la présence d'une compagne cachée, voire décédée, et susceptible d'induire des erreurs dans les modèles.
D'autres chercheurs reconnaissent qu'une étoile brûlant du carbone pourrait ressembler à Bételgeuse. Mais ils publient quelques commentaires dans les Research Notes of the American Astronomical Society. Selon eux, les astrophysiciens qui annoncent la fin imminente de l'étoile lui auraient attribué un rayon bien trop grand. Et ils auraient fait fausse route dans leur modélisationmodélisation. Ces chercheurs restent donc plutôt sur une date bien plus lointaine pour l'explosion en supernova de l'étoile supergéante rouge. De l'ordre de 100 000 ans ! Mais ce qui pourrait réellement aider à en savoir plus, c'est d'obtenir des mesures précises de la distance à laquelle Bételgeuse se trouve de notre Terre et ainsi, de sa luminosité réelle. Affaire à suivre...