Dans notre Univers, même les étoiles finissent par mourir. Et c’est le chant du cygne de l’une d’entre elles que des chercheurs ont eu le bonheur d’observer dernièrement. Une étoile qui tire sa révérence dans un spectacle étonnant, formant de drôles de structures autour d’elle.
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V Hydrae est de ces étoiles que les astronomesastronomes appellent des étoiles carbonées. Une étoile dite de la branche asymptotique des géantes (AGB). Une branche que finissent par rejoindre la quasi-totalité des étoiles de la séquence principale qui présentent une masse comparable ou allant jusqu'à 10 fois celle de notre Soleil. Elles sont réputées y vieillir lentement, pendant 100.000 ans ou plus. Éjectant plus de la moitié de leur masse. Et elles finissent par se transformer en nébuleuses planétaires.
V Hydrae se situe à environ 1.300 années-lumièreannées-lumière de la Terre. Prise dans la constellationconstellation de l'HydreHydre sans réellement lui appartenir. Et si les astronomes s'intéressent tout particulièrement à elle, c'est parce qu'elle se comporte bizarrement. Ils lui ont déjà observé des éruptions de plasma qui se produisent environ tous les huit ans et demi. Peut-être le résultat d'une compagne presque invisible.
Aujourd'hui, nouvelle découverte concernant V Hydrae. Des chercheurs de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) et du Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory (JPL) de la NasaNasa (États-Unis) viennent de lui trouver six anneaux en expansion lente. Ainsi qu'une structure perpendiculaire et centrée sur l'étoile, en forme de sablier, éjectant de la matièrematière dans l'espace à quelque 800.000 km/h. Comme un magnifique chantchant du cygne !
Un mécanisme qui reste à comprendre
Que V Hydrae se débarrasse de son atmosphèreatmosphère est tout à fait attendu. « Mais à notre grande surprise, nous avons constaté qu'elle expulse de la matière sous forme d'anneaux », commente Mark Morris, professeur à l'UCLA, dans un communiqué. Des anneaux qui semblent être soufflés vers l'extérieur toutes les quelques centaines d'années. Le tout sur un intervalle d'environ 2.100 ans. Grâce à un mécanisme encore inconnu et que les astronomes comptent bien étudier désormais de plus près.
“De la chance de prendre V Hydrae sur le fait”
Ces anneaux pourraient être liés à la présence en orbiteorbite autour de V Hydrae, d'une étoile compagne proche -- celle dont il était question plus haut -- et d'une hypothétique autre plus lointaine. Mais quoi qu'il en soit, les chercheurs estiment que ces travaux « révèlent de manière spectaculaire que le modèle classique de la mort des étoiles dans la phase AGB est, au mieux incomplet et au pire, incorrect ». « V Hydrae semble dans une phase de transition critique que traversent les étoiles mourantes en toute fin de vie », précise Raghvendra Sahai, astronome au JPL, toujours dans le communiqué de l'UCLA. « La phase où elles perdent le plus de leur masse. Et il est probable que cette phase ne dure pas très longtemps. Nous avons eu de la chance de prendre V Hydrae sur le fait. »
D'autant plus de chance que les grandes quantités de poussières qui entourent l'étoile mourante n'ont pu être pénétrées que par Alma, le Grand réseau d'antennes millimétrique/submillimétrique de l'Atacama. Et ce sont ensuite des données infrarougesinfrarouges, optiques et ultraviolettes qui ont permis aux chercheurs d'obtenir une image remarquable de l'étonnant spectacle offert par V Hydrae. Un spectacle tel que notre Étoile, le Soleil pourrait lui aussi être un jour amené à produire.