À Greenwich, en Grande-Bretagne, le concours annuel des meilleures photographies astronomiques laisse de nouveau les amateurs sans voix devant les splendeurs de l’Univers. Parmi des dizaines de participants, onze clichés ont été sélectionnés comme étant les meilleurs, marquant une année prolifique pour l’astronomie.
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Tous les ans, le mois de septembre met à l'honneur les plus belles photographiesphotographies du ciel, prises au cours des douze derniers mois. L'institution britannique des Royal Museums de Greenwich frappe fort pour la seizième itération de ses « Photos astronomiques de l'année ». Ce sont onze photographies de galaxies, de prises de vue colorées de notre Voie lactée ou encore de captation d'étranges phénomènes qui sont mises à l'honneur. Les participants viennent de partout dans le monde, mettant en lumière la diversité et l'importance de l'astronomie à travers les continents.
1. « L’ombre distordue de la surface de la Lune créée par une éclipse annulaire » - Ryan Imperio
Une photo singulière, si bien qu'il serait complexe de déterminer le sujet de la composition. Elle est pourtant désignée comme le vainqueur absolu de cette édition 2024. Le 14 octobre 2023, au Texas, l'astrophotographe Ryan Imperio prenait trente différents clichés de l’éclipse annulaire de Soleil dans le ciel américain. Les disques de lumière se déclinent en une parfaite juxtaposition tandis que l'ombre de notre satellite naturel semble s'étirer sur la couronne solaire. En analysant la photo, on constate la présence d'un phénomène optique appelé « grains de Baily », décrit en 1846 par Francis Baiy. On discerne les rayons du Soleil filtrer à travers les irrégularités de la LuneLune, à savoir ses reliefs et ses cratères. Une vision inhabituelle d'une éclipseéclipse qui a su séduire les jurés du concours.
2. « Perles de Tasman » - Tom Rae
La voûte céleste est digne d'une œuvre de science-fiction dans cette photographie de Tom Rae, pourtant prise depuis la Nouvelle-Zélande. Un grand-angle englobe une vaste partie du ciel nocturnenocturne, avec au centre de l'image la Voie lactée. Des constellationsconstellations, des nébuleusesnébuleuses et même des galaxies sont repérables dans cette vision digne d'un tableau impressionniste. Plusieurs images ont probablement été empilées, chacune ayant une exposition longue captant les photonsphotons de ces objets si lointains, invisibles pour l'œilœil humain.
3. « Échos du passé » - Bence Tóth et Péter Feltóti
Dans la constellation du Centaure, à 38,6 millions d'années-lumièreannées-lumière de la Terre, se trouve une galaxie à la forme bien étrange. Centaurus A est une galaxie lenticulaire, prisée des astronomesastronomes amateurs en raison de sa luminositéluminosité, la rendant simple à pister dans l'obscurité cosmique. La collaboration entre Bence Tóth et Péter Feltóti s'est révélée particulièrement productive : les deux astronomes ont obtenu un rendu extrêmement précis de Centaurus A. Le centre galactiquecentre galactique forme une sorte de « S » et attire le regard, avec un halo circulaire presque parfait s'atténuant alors qu'il s'éloigne du noyau.
4. « Les pics ombragés de Sinus Iridum » - Gábor Balázs
La surface ravagée et austère de la Lune continue d'attirer l'objectif des astronomes amateurs et professionnels. Dans cette impressionnante photo, la plaine Sinus Iridum, ou baie des Arcs-en-ciel, se dessine en détail. Si la photo est sidérante, c'est qu'elle semble prise depuis une navette survolant la Lune. Pour l'un des jurés du Royal Museums, Yuri Beletsky, cette observation de Sinus Iridum est l'illustration des capacités technologiques avancées de l'astronomie actuelle.
5. « L’aurore de Queenstown » - Larryn Rae
Les aurores boréalesaurores boréales offrent souvent des scènes picturales. Aux environs de Queenstown, au sud de la Nouvelle-Zélande, Larryn Rae a dégainé son boîtier et ses objectifs pour suivre la danse des aurores boréales rouges, profitant d'une forte activité solaire. Les particules chargées venant se frotter aux hautes couches de l'atmosphèreatmosphère changent de couleurcouleur, s'éloignant du plus « traditionnel » vert. Le phénomène jaillit depuis les montagnes, qui se découpent au centre de l'image, avec un rendu tirant sur le rose.
6. « En approche » - Tom Williams
Trois fractions de sphères flottant dans un océan d'un noir d'encre. La deuxième planète du Système solaireSystème solaire, VénusVénus, se révèle discrètement. À la vue de ces couleurs blanches et orange, personne ne se douterait des conditions apocalyptiques faisant de Vénus une planète stérile voire cauchemardesque. Ici, elle apparaît apaisée et calme. Bien que ces couleurs aient été ajoutées artificiellement lors du traitement de l'image, elles subliment la représentation sobre d'une planète similaire, et pourtant si différente de la nôtre.
7. « Silhouette High-tech » - Tom Williams
De nouveau, Tom Williams est gratifié pour son travail d'astrophotographe. La composition est cette fois-ci dantesque. Le Soleil et les violentes fluctuations de sa surface occupent une vaste partie de l'image. Presque centrée, une anomalieanomalie saisit l'œil du spectateur. La Station spatiale réalise un passage devant l'astreastre. C'est ainsi qu'une opposition se forme entre la force bruteforce brute de la nature et de l'UniversUnivers, et la maestria technologique de l'être humain qui apparaît toutefois minuscule devant l'étoileétoile massive.
8. « SNR G107.5-5.2, Découverte inattendue » - Marcel Drechsler, Bray Falls, Yann Sainty, Nicolas Martino, Richard Galli
De nouveau, c'est une collaboration qui permet d'observer les détails d'un objet du ciel profond. Grâce à un traitement des couleurs, notamment des teintes de bleu et de rouge, la nébuleuse des Néréides semble constituée de volutes délicates. Situés dans la constellation de Cassiopée, ces restes de supernova restent relativement méconnus. La captation de grande qualité de SNR G107.5-5.2 pourrait permettre de l'étudier plus en détail.
9. « SH2-308 : Dolphin Head Nebula » - Xin Feng, Miao Gong
Dans les confins du cosmoscosmos, se cache une curieuse nébuleuse à la tête de dauphin. Presque sphérique mais possédant des aspérités lui conférant cet aspect d'animal marin, cette bulle d'hydrogènehydrogène a été expulsée d’une étoile Wolf-Rayet. Ces dernières sont des astres de plusieurs massesmasses solaires, projetant de la matièrematière à vitessevitesse très élevée. La région est d'ailleurs balayée par des ventsvents stellaires d'environ 1 500 kilomètres par seconde. La nébuleuse est parfaitement détaillée, valant aux auteurs du cliché un prix pour saluer une première participation réussie.
10. « Anatomie d’une Planète habitable » - Sergio Díaz Ruiz
Subvertir une image de la Terre pour mettre en exergue ses changements. C'est le pari réussi de Sergio Díaz Ruiz. Cet astrophotographe et ingénieur utilise des données scientifiques sur les dégâts infligés à la planète par l'Homme et change ainsi la coloration de la Terre. Un mélange de bleu, vert et orange-rouge laisse penser au spectateur qu'il se trouve devant la représentation d'une exoplanèteexoplanète inhabitable. Une réflexion visuelle des changements impliqués par l'activité humaine durant l’Holocène.
11. « NGC 1499, une Californie poussiéreuse » - Daniele Borsari
C'est un jeune astronome, Daniele Borsari, qui tournait récemment ses instruments vers la nébuleuse Californie, située dans la constellation de Persée. Les jurés félicitent les choix réalisés quant à la composition de la photographie.
NGCNGC 1499, dont la forme se méprend avec celle de l'État américain éponyme, semble être un paisible nuagenuage à la teinte rouge. Sur cette dernière image, les détails sont de nouveau frappants, laissant présager de photographies toujours plus phénoménales pour les années à venir.