La Nasa a annoncé fin juin que la société SpaceX a été choisie pour désorbiter la Station spatiale internationale en 2030. Plus récemment, l’agence spatiale américaine et la compagnie d’Elon Musk ont dévoilé quel véhicule sera utilisé.


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    C'est donc une version plus lourde du cargo Dragon de SpaceXSpaceX qui a été retenue par la Nasa pour désorbiter la Station spatiale internationale (ISS), et non le Starship. La Nasa pilotera le véhicule qui s'amarrera à la station peu après l'arrivée du dernier équipage. Une fois les astronautes partis, l'USDV (US Deorbit Vehicle) procédera à la désorbitation quand la station sera naturellement descendue de ses 400 kilomètres d'altitude de croisière à 330 kilomètres d'altitude. La désorbitation durera six mois.

    Un « super Dragon »

    L'USDV est une version super-dopée du cargo Dragon de SpaceX, qui ravitaille la station depuis plus de dix ans. Son module de service comptera 46 moteurs spatiaux Draco (contre 18 habituellement) : 16 pour assurer le contrôle d'attitude et d'orbite, et 30 pour les manœuvres de désorbitation elles-mêmes. Le véhicule comptera aussi six fois plus de carburant.

    Pesant 30 tonnes, le véhicule sera trop lourd pour la Falcon 9 de SpaceX. La Nasa fera son choix plus tard, mais la Falcon HeavyFalcon Heavy semble tout indiquée.

    L'avantage de ce véhicule est qu'a priori toutes les technologies nécessaires existent déjà et ont toutes été éprouvées en orbite. De plus, il n'y a pas besoin de modifier l'interface avec la station. L'autre avantage est que le design pourra servir de base pour ravitailler en fret la future station spatiale Gateway en orbite lunaire.

    Vue d'artiste du cargo lunaire de SpaceX (Dragon XL), dérivé des capsules Dragon de transport de fret. © SpaceX
    Vue d'artiste du cargo lunaire de SpaceX (Dragon XL), dérivé des capsules Dragon de transport de fret. © SpaceX

    Besoin de contrôler la rentrée atmosphérique

    Une fois mise à la retraite en 2030, l'ISS - qui pèse plus de 450 tonnes - deviendra un objet spatial dangereux. Avec le dragage atmosphérique, la station ne demeurera pas éternellement en orbite et finira par revenir brûler dans l'atmosphèreatmosphère terrestre.

    Le problème est que la combustioncombustion ne sera pas complète et des débris peuvent retomber sur des populations, comme ce morceau de palette tombé dans un foyer en Floride en avril dernier (la famille a porté plainte contre la Nasa, une première).

    Comparaison du débris retrouvé à Naples (Floride) avec un élément de palette cargo comme celle qui a servi à contenir les anciennes batteries de la station spatiale. © Nasa
    Comparaison du débris retrouvé à Naples (Floride) avec un élément de palette cargo comme celle qui a servi à contenir les anciennes batteries de la station spatiale. © Nasa

    À l'aide du véhicule de SpaceX, la Nasa s'assurera que les restes retombent au fond de l'océan Pacifique Sud, dans une très vaste zone de 2 000 kilomètres de long dépourvue de terres et de navires.


    SpaceX va devoir désorbiter la Station spatiale et éviter la catastrophe

    Article de Daniel ChrétienDaniel Chrétien, publié le 27 juin 2024

    La Station spatiale internationale est un objet gigantesque de plusieurs centaines de tonnes ! Son exploitation doit s'achever en 2030. Pour désorbiter la station en toute sécurité, la Nasa a choisi SpaceX. Peut-être le StarshipStarship ?

    La Station spatiale internationale (ISS) est le plus grand objet artificiel en orbite autour de la Terre. Plus grande qu'un terrain de football, la station pèse plus de 400 tonnes ! Vieillissante, l'ISS doit encore être habitée et exploitée jusqu'en 2030. Ensuite, elle doit être désorbitée pour éviter qu'elle ne génère des débris. Pour cela, la Nasa a choisi SpaceX.

    Ni l'agence américaine ni SpaceX n'ont précisé quel sera le véhicule utilisé. Étant donné les dimensions de la station, seul le Starship paraît approprié. Le contrat pour l'opération est de 843 M$ (787 millions d'euros).

    Le Starship au décollage pour son quatrième vol de démonstration, brillamment réussi. © SpaceX
    Le Starship au décollage pour son quatrième vol de démonstration, brillamment réussi. © SpaceX

    Un défi inédit !

    Le plus important est surtout de contrôler la descente de la station dans l'atmosphère. Au cours de sa descente, l'ISS traversera l'airair à 28 000 km/h ! Les frottements généreront une forte chaleurchaleur qui la brûlera.

    Mais un objet aussi gros ne se consumera pas intégralement lors de la descente. Certains composants compacts survivront. Le 8 mars dernier, un débris provenant de l'ISS était tombé sur le toittoit d'une maison en Floride. Le propriétaire a porté plainte contre la Nasa, une première historique.

    Le risque est qu'une certaine quantité de déchetsdéchets retombe sur Terre. La rentrée atmosphérique doit alors être sous contrôle, de sorte que ces restes tombent dans une zone inhabitée. Habituellement, l'océan Pacifique sud est choisi.

    L'ISS vue par un satellite Worldview du groupe américain Maxar. Cette image impressionnante montre la capacité des satellites privés à imager d'autres satellites. © Maxar
    L'ISS vue par un satellite Worldview du groupe américain Maxar. Cette image impressionnante montre la capacité des satellites privés à imager d'autres satellites. © Maxar

    Changement d’ère de l’astronautique

    C'est tout un symbole. Fondé par le milliardaire Elon MuskElon Musk, SpaceX a toujours comme ambition de révolutionner l'exploration spatiale habitée, avec comme objectif la planète Mars. Depuis des décennies, l'exploration habitée est incarnée par l'ISS, station scientifique en orbite au cœur d'une fantastique coopération internationale entre États-Unis, Russie, Europe, Japon et Canada.

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    SpaceX propose à la Nasa de convertir un Starship en station orbitale, mais est-ce réalisable ?

    C'est donc SpaceX qui mettra un terme à tout ça, ouvrant la voie aux stations remplaçantes comme Axiom ou Starlab, pilotées par des compagnies commerciales.


    Voici le nouveau plan audacieux de la Nasa pour détruire la Station spatiale !

    Article de Gaspard SalomonGaspard Salomon, publié le 29 septembre 2023.

    D'ici 2030, la Nasa prévoit la cessation d'activité de la Station spatiale internationale, après plus de 30 ans de service. L'Agence spatiale américaine a ainsi publié un appel d'offres adressé au secteur privé pour la conception d'un vaisseau spatial destiné à désorbiter l'ISS en toute sécurité dans le cadre de son retrait prévu.

    Mise en orbite dans les années 1998-2000, la Station spatiale internationale (ISS) a permis une présence humaine permanente dans l'espace, avec son lot d'expériences scientifiques réalisées dans un environnement sans gravitégravité. Mais elle a une duréedurée de vie limitée, et ses différents éléments s'usent avec le temps, notamment à cause du cycle thermique (alternance jour/nuit). La Nasa prévoit ainsi de la mettre en arrêt en 2030, après 30 ans de service.

    Désorbiter l'ISS : une opération délicate

    Plusieurs options s'offrent à la Nasa, la plus simple étant de tout simplement abandonner la station. Elle freinerait alors naturellement pour finalement entrer dans l'atmosphère et s'écraser sur Terre. Le problème, c'est qu'avec ses 430 tonnes, la station risque de ne pas se désintégrer entièrement dans l'atmosphère, et des débris pourraient s'écraser à la surface, potentiellement sur des zones habitées. La Nasa doit donc prévoir une désorbitation contrôlée de l'ISS, afin d'éviter tout risque pour les populations. L'Agence spatiale américaine a alors deux options : scinder la station en plusieurs parties pour diminuer ses chances de résister à l'entrée atmosphérique, ou freiner l'entièreté de la station pour contrôler sa trajectoire de descente vers un point choisi. C'est cette dernière option, jugée la plus sûre, qui est retenue par la Nasa : les débris ayant résisté à l'entrée atmosphérique s'abîmeront au-dessus de l'océan Pacifique, proche du point Némo, éloigné de tout habitat.

    Les expériences menées dans l'ISS ont notamment permis d'améliorer nos connaissances du cosmos. © Nasa
    Les expériences menées dans l'ISS ont notamment permis d'améliorer nos connaissances du cosmos. © Nasa

    Un appel d’offres destiné au secteur privé

    Pour répondre à ses objectifs, la Nasa a lancé un appel d’offres destiné au secteur privé pour la constructionconstruction d'un vaisseau massif destiné à contrôler la désorbitation de l'ISS, l'USVD (United States Deorbit Vehicle). Ce vaisseau devra répondre à de nombreuses contraintes, comme une capacité élevée en carburant, la décélération de la station devra se faire progressivement, afin d'éviter qu'elle ne se disloque.

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    Visitez la Station spatiale comme si vous y étiez

    Les réponses à cet appel d'offres sont attendues pour le mois de novembre, et les constructeurs devront d'ici là imaginer un vaisseau (qu'il soit nouveau ou qu'il reprenne des modèles préexistants) capable de freiner et d'assumer les différentes anomaliesanomalies qui pourraient subvenir lors de la descente de l'ISS.