C'est sans doute l’échantillon le plus prometteur récupéré par Perseverance : cette roche que le rover vient d’échantillonner à la surface de Mars pourrait être l’une des plus prometteuses pour la recherche de traces de vie. Composée de carbonates, elle aurait été formée au fond du lac occupant le cratère Jezero voilà plusieurs milliards d’années.
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Voilà trois ans que Perseverance arpente le fond du cratère Jezero à la recherche de traces d'une ancienne vie martienne. Les nombreuses données scientifiques recueillies depuis l'arrivée du robotrobot ont permis d'attester avec certitude que le cratère a bien été occupé, au début de l'histoire de la planète, par un vaste lac. Un environnement idéal dans lequel une vie primitive, ou tout du moins une chimie prébiotiqueprébiotique, aurait pu voir le jour.
Depuis de nombreux mois, le rover analyse donc les roches qu'il rencontre sur son chemin, réalisant des prélèvements qui sont ensuite scellés dans des tubes destinés à être renvoyés sur Terre.
Une roche carbonatée formée entièrement au fond du lac
Le 11 mars dernier, PerseverancePerseverance a ainsi rempli son 24e tube d'échantillonnageéchantillonnage. Et pas avec n'importe quelle roche. Identifié par les scientifiques de la Nasa qui ne cessent de scruter la surface martienne à travers les yeuxyeux du rover, le bloc de roche pourrait en effet s'avérer particulièrement prometteur pour la recherche de biosignatures. Grâce à ses équipements scientifiques de pointe comme SuperCam et Pixl, le rover a en effet pu déterminer que la roche nommée Bunsen Peak était composée à 75 % de grains de carbonate cimentés par de la silicesilice. Une roche carbonatée donc, bien connue des sédimentologues sur Terre. Car sur notre Planète, ce type de roche est caractéristique d'un dépôt en environnement totalement aquatique.
La roche nommée Bunsen Peak, portant les traces de forage réalisé par Perseverance. La texture de la roche et sa composition carbonatée sont caractéristiques d'un dépôt lacustre. © Nasa, JPL-Caltech, ASU, MSSS
Les scientifiques responsables de la mission peuvent enfin souffler, car c’est bien ce type de roche que recherchait le rover, en vain jusqu’à présent. La structure microcristalline de la roche en fait de plus un très bon piège ayant pu préserver d’hypothétiques biosignatures.
Le témoin d’une période où Mars était bleue
L'échantillon réalisé par un petit forage dans Bunsen Peak serait d'ailleurs l'un des plus vieux collectés jusqu'à présent, augmentant ainsi sa valeur scientifique.
Car l'on sait que les conditions propices à l'apparition de la vie sur Mars sont restreintes sur une période relativement courte du début de l'histoire géologique de la planète. Si la Planète rouge a un jour été bleue, de nombreuses études révèlent que la situation hydrologique et climatique s'est rapidement détériorée. Trop vite pour que la vie ait pu émerger à partir des réactions chimiques qui se jouent à l'interface entre les roches et l'eau ? Les futures analyses des échantillons récoltés par Perseverance nous le diront. Peut-être. Encore faudra-t-il attendre leur retour sur Terre, qui n’est actuellement pas encore clairement programmé.