La recherche de la vie extraterrestre pousse les scientifiques à explorer toutes les conditions d’habitabilité que puissent présenter les nombreuses exoplanètes dans l’Univers, même les plus exotiques. Certaines planètes n'exposant toujours que la même face à leur étoile pourraient ainsi, contre toute attente, posséder une étroite zone habitable au niveau de ce que l’on appelle le terminateur.
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Il ne s'agit pas du titre d'un nouveau film de science-fiction, même si l'histoire se situe sur de lointaines exoplanètes. Le terminateur correspond en effet à la zone qui démarque les faces éclairées et dans l'ombre d'un corps céleste. Sur Terre, le terminateur correspond ainsi au moment du lever et du coucher du soleil. C'est une frontière en mouvement constant du fait que notre Planète tourne rapidement sur elle-même.
Mais d'autres planètes présentent des terminateurs fixes. Les astronomesastronomes ont en effet identifié des exoplanètes qui exposent toujours la même face à leur étoile. Ces planètes possèdent donc une face constamment éclairée, et une face constamment dans l'ombre. Elles seraient d'ailleurs bien plus fréquentes dans l'UniversUnivers que l'on ne pourrait le penser de prime abord. Elles orbitent en effet autour d’étoiles naines de type M, des étoiles peu massives mais très chaudes, en nombre dominant dans l'Univers. Il devient donc important de savoir si les planètes orbitant autour de telles étoiles seraient capables d'abriter potentiellement une vie extraterrestre.
Cuisson ou congélation ? Peut-être entre les deux…
La question était donc de savoir si des mondes ne présentant toujours que la même face à leur étoile pouvaient offrir des conditions d'habitabilité favorables. À priori, cela semble compliqué. Car comment maintenir de l'eau liquideliquide, un élément apparemment essentiel à la vie, sur une face surchauffée en permanence ou à l'inverse, totalement gelée ? Tandis que la face exposée à la lumièrelumière serait certainement trop chaude, vaporisant l'eau dans l'atmosphèreatmosphère, la face cachée serait au contraire couverte de glaciersglaciers. Deux environnements extrêmes sur une même planète, tous deux hostiles au développement de la vie.
Et pourtant, il existerait bien une région où les conditions seraient plus clémentes. Au niveau du terminateur, c'est-à-dire juste à la frontière entre la face éclairée et la face dans l'ombre. Dans une zone caractérisée par une aubeaube (ou un crépusculecrépuscule) perpétuelle, mais où les températures permettraient de maintenir de l'eau sous forme liquide.
Une étroite bande de conditions climatiques favorables à la vie
Grâce à des modélisationsmodélisations numériquesnumériques, une équipe de scientifiques a montré que la zone du terminateur pourrait en effet bien représenter une région habitable. Une étroite bande ceinturant la planète où le climat pourrait être favorable, avec potentiellement de petits lacs d'eau liquide. Un eldorado entre deux mondes hostiles.
Jusqu'à présent, les scientifiques s'étaient surtout intéressés aux planètes couvertes d’océans, car celles-ci sont considérées comme les plus à même d'abriter une vie extraterrestre. Cette nouvelle étude, publiée dans Astrophysical Journal, montre que des planètes plus exotiquesexotiques seraient finalement aussi de bonnes candidates. Pour les exobiologistes, cela ne fait donc qu'accroitre les possibilités de développement de vie extraterrestre.
Dans l'étude, les scientifiques vont plus loin, en précisant quelle configuration serait la plus propice au maintien de conditions favorables. Il apparait que, dans le cas de ces planètes à la rotation très particulière, la présence d'une grande quantité d'eau ne serait pas un avantage. Sur la face éclairée, l'eau serait en effet vaporisée en grande quantité dans l'atmosphère, recouvrant la planète entière d'une épaisse couche de nuagenuage. Les modèles montrent qu'une planète possédant à l'inverse une grande proportion de terres émergées serait le meilleur scénario. Dans ce cas, la zone du terminateur possèderait un climatclimat bien plus stable.
Cette étude vise à orienter correctement les futures recherches sur ce type de planètes, car les traces de vies, les biosignatures, ne seraient alors attendues que dans des zones très restreintes et bien spécifiques.