La Station spatiale internationale est un objet gigantesque de plusieurs centaines de tonnes ! Son exploitation doit s’achever en 2030. Pour désorbiter la station en toute sécurité, la Nasa a choisi SpaceX. Peut-être le Starship ?


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    La Station spatiale internationale (ISS) est le plus grand objet artificiel en orbite autour de la Terre. Plus grande qu'un terrain de football, la station pèse plus de 400 tonnes ! Vieillissante, l'ISS doit encore être habitée et exploitée jusqu'en 2030. Ensuite, elle doit être désorbitée pour éviter qu'elle ne génère des débris. Pour cela, la Nasa a choisi SpaceXSpaceX.

    Ni l'agence américaine ni SpaceX n'ont précisé quel sera le véhicule utilisé. Étant donné les dimensions de la station, seul le Starship paraît approprié. Le contrat pour l'opération est de 843 M$ (787 millions d'euros).

    Le Starship au décollage pour son quatrième vol de démonstration, brillamment réussi. © SpaceX
    Le Starship au décollage pour son quatrième vol de démonstration, brillamment réussi. © SpaceX

    Un défi inédit !

    Le plus important est surtout de contrôler la descente de la station dans l'atmosphèreatmosphère. Au cours de sa descente, l'ISS traversera l'air à 28 000 km/h ! Les frottements généreront une forte chaleurchaleur qui la brûlera.

    Mais un objet aussi gros ne se consumera pas intégralement lors de la descente. Certains composants compacts survivront. Le 8 mars dernier, un débris provenant de l'ISS était tombé sur le toittoit d'une maison en Floride. Le propriétaire a porté plainte contre la Nasa, une première historique.

    Le risque est qu'une certaine quantité de déchetsdéchets retombe sur Terre. La rentrée atmosphérique doit alors être sous contrôle, de sorte que ces restes tombent dans une zone inhabitée. Habituellement, l'océan Pacifique sud est choisi.

    L'ISS vue par un satellite Worldview du groupe américain Maxar. Cette image impressionnante montre la capacité des satellites privés à imager d'autres satellites. © Maxar
    L'ISS vue par un satellite Worldview du groupe américain Maxar. Cette image impressionnante montre la capacité des satellites privés à imager d'autres satellites. © Maxar

    Changement d’ère de l’astronautique

    C'est tout un symbole. Fondé par le milliardaire Elon MuskElon Musk, SpaceX a toujours comme ambition de révolutionner l'exploration spatiale habitée, avec comme objectif la planète Mars. Depuis des décennies, l'exploration habitée est incarnée par l'ISS, station scientifique en orbite au cœur d'une fantastique coopération internationale entre États-Unis, Russie, Europe, Japon et Canada.

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    C'est donc SpaceX qui mettra un terme à tout ça, ouvrant la voie aux stations remplaçantes comme Axiom ou Starlab, pilotées par des compagnies commerciales.


    Voici le nouveau plan audacieux de la Nasa pour détruire la Station spatiale !

    Article de Gaspard SalomonGaspard Salomon, publié le 29 septembre 2023.

    D'ici 2030, la Nasa prévoit la cessation d'activité de la Station spatiale internationale, après plus de 30 ans de service. L'Agence spatiale américaine a ainsi publié un appel d'offres adressé au secteur privé pour la conception d'un vaisseau spatial destiné à désorbiter l'ISS en toute sécurité dans le cadre de son retrait prévu.

    Mise en orbite dans les années 1998-2000, la Station spatiale internationale (ISS) a permis une présence humaine permanente dans l'espace, avec son lot d'expériences scientifiques réalisées dans un environnement sans gravitégravité. Mais elle a une duréedurée de vie limitée, et ses différents éléments s'usent avec le temps, notamment à cause du cycle thermique (alternance jour/nuit). La Nasa prévoit ainsi de la mettre en arrêt en 2030, après 30 ans de service.

    Désorbiter l'ISS : une opération délicate

    Plusieurs options s'offrent à la Nasa, la plus simple étant de tout simplement abandonner la station. Elle freinerait alors naturellement pour finalement entrer dans l'atmosphère et s'écraser sur Terre. Le problème, c'est qu'avec ses 430 tonnes, la station risque de ne pas se désintégrer entièrement dans l'atmosphère, et des débris pourraient s'écraser à la surface, potentiellement sur des zones habitées. La Nasa doit donc prévoir une désorbitation contrôlée de l'ISS, afin d'éviter tout risque pour les populations. L'Agence spatiale américaine a alors deux options : scinder la station en plusieurs parties pour diminuer ses chances de résister à l'entrée atmosphérique, ou freiner l'entièreté de la station pour contrôler sa trajectoire de descente vers un point choisi. C'est cette dernière option, jugée la plus sûre, qui est retenue par la Nasa : les débris ayant résisté à l'entrée atmosphérique s'abîmeront au-dessus de l'océan Pacifique, proche du point Némo, éloigné de tout habitat.

    Les expériences menées dans l'ISS ont notamment permis d'améliorer nos connaissances du cosmos. © Nasa
    Les expériences menées dans l'ISS ont notamment permis d'améliorer nos connaissances du cosmos. © Nasa

    Un appel d’offres destiné au secteur privé

    Pour répondre à ses objectifs, la Nasa a lancé un appel d’offres destiné au secteur privé pour la constructionconstruction d'un vaisseau massif destiné à contrôler la désorbitation de l'ISS, l'USVD (United States Deorbit Vehicle)). Ce vaisseau devra répondre à de nombreuses contraintes, comme une capacité élevée en carburant, la décélération de la station devra se faire progressivement, afin d'éviter qu'elle ne se disloque.

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    Visitez la Station spatiale comme si vous y étiez

    Les réponses à cet appel d'offres sont attendues pour le mois de novembre, et les constructeurs devront d'ici là imaginer un vaisseau (qu'il soit nouveau ou qu'il reprenne des modèles préexistants) capable de freiner et d'assumer les différentes anomaliesanomalies qui pourraient subvenir lors de la descente de l'ISS.