Certaines idées semblent destinées à rester dans le domaine de la science-fiction à jamais. D’autres un peu moins. C'est peut-être le cas du rayon tracteur. Des chercheurs envisagent aujourd’hui d’exploiter cette technologie développée dans Star Trek pour nettoyer l’espace de nos débris.
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Les rayons tracteurs ? Si vous êtes un fan de science-fiction, vous connaissez forcément. Sinon, sachez que, comme son nom le laisse entendre, un rayon tracteur consiste, dans ces mondes-là, en un faisceau, visible ou pas, utilisé pour manipuler toutes sortes d'objets à distance. Y compris des engins spatiaux à ramener à bon port, des astéroïdes menaçants ou... des vaisseaux endommagés.
C'est précisément l'usage que, dans notre monde à nous, des chercheurs de l’université du Colorado (États-Unis) espèrent pouvoir bientôt en faire. Selon la Nasa, il traînerait actuellement autour de notre Terre environ 23 000 débris spatiaux de la taille au moins d'une balle de tennis. Un chiffre qui augmentera dans les années à venir. D'autant plus que chaque collision -- événement qui devient statistiquement de plus en plus probable -- crée son nouveau lot de débris. Des débris qui peuvent finir par retomber sur notre Terre. C'est arrivé en 2009. Près de 2 000 morceaux de deux satellites entrés en collision sont tombés en pluie sur des centaines de kilomètres de la Sibérie.
“Comme dans Star Trek, mais en moins puissant”
Pour résoudre le problème, les chercheurs ont l'ambition d'envoyer en orbite des sortes de bennes à ordures spatiales chargées de faire le ménage. Des engins qui déplaceraient les débris « grâce à un rayon tracteur similaire à celui que vous voyez dans Star Trek, mais pas aussi puissant », explique Hanspeter Schaub, chercheur en ingénierie spatiale à l'université du Colorado, dans un communiqué. Le tout donc, en évitant d'avoir à toucher les débris. « Car c'est toujours très dangereux du fait de leurs déplacements rapides et souvent imprévisibles », précise Kaylee Champion, la doctorante de Hanspeter Schaub.
Des expériences dans un espace de laboratoire
Pour mettre à l'épreuve leur technologie, les chercheurs ont recréé, dans un cylindre posé dans leur laboratoire, un volume d'espace. Une chambre à vide qu'ils ont baptisé « Eclips » pour Electrostatic Charging Laboratory for Interactions between Plasma and Spacecraft, comprenez laboratoire de charge électrostatiqueélectrostatique pour les interactions entre le plasma et les engins spatiaux. Et cela nous donne une indication sur le principe qu'ils espèrent mobiliser : la traction électrostatique. En d'autres mots, la même force qui fait que les cheveux de nos enfants se dressent sur leur tête quand ils y frottent un ballonballon.
Sur le papier, un engin de type camion-benne spatial pourrait envoyer un faisceau d'électronsélectrons sur un débris situé à une distance comprise entre 15 et 25 mètres, induisant ainsi une charge négative du côté dudit débris et une charge positive du côté de l'engin. Et comme les opposés s'attirent... Les simulations informatiquessimulations informatiques et les premières expériences réalisées par l'équipe laissent entendre qu'un remorqueur électrostatique pourrait déplacer ainsi un satellite de plusieurs tonnes sur plus de 300 kilomètres. Même s'il lui faudrait pour cela entre 2 et 3 mois.
Si les financements adéquats leur sont accordés, les chercheurs promettent qu'ils seront en mesure d'envoyer de telles bennes à ordure dans l'espace d'ici 5 ou 10 ans seulement. Avec l'objectif, pour chaque engin, de déplacer des dizaines de débris spatiaux. Peut-être même les chercheurs arriveront-ils à adapter leur technologie à un environnement encore plus délicat. Celui de l'espace secoué par le vent solairevent solaire qui se trouve entre notre Terre et la Lune. Et participer ainsi à leur manière à la conquête de l'espace...
