L'ancien rover Opportunity peut en témoigner : les tempêtes martiennes ne sont peut-être pas très violentes, elles peuvent cependant s’avérer très dommageables pour les équipements ! D’où l’importance de les caractériser et de comprendre leur origine avant d’envoyer une mission habitée sur la Planète rouge !


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    Comparé à celui de la Terre, le climatclimat martien apparaît bien paisible. L'atmosphèreatmosphère extrêmement ténue de la Planète rouge ne lui permet en effet pas de produire des cyclonescyclones ou autres manifestations météorologiques très violentes que nous connaissons régulièrement. Les ventsvents martiens ont seulement la force de soulever et déplacer les fines particules de poussière qui recouvrent le sol. En témoignent les incroyables champs de dunes qui parsèment la planète, ou encore les rovers et autres équipements scientifiques déposés à la surface de Mars qui se retrouvent rapidement recouvert de poussière !

    Des tempêtes globales, mais avec peu de force

    Il arrive cependant que ces vents dégénèrent en tempêtestempêtes globales, visibles depuis l'espace. Certaines de ces tempêtes de poussière peuvent se développer jusqu'à couvrir des millions de kilomètres carrés pendant plusieurs jours. En 2018, le rover de la Nasa Opportunity s'est ainsi retrouvé plongé dans un brouillardbrouillard de poussière rouge. Il n'en est pas ressorti indemne.

    En juillet 2018, Mars a été totalement défigurée par une gigantesque tempête de poussière qui a recouvert l'ensemble de la planète et a précipité la fin du rover Opportunity. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
    En juillet 2018, Mars a été totalement défigurée par une gigantesque tempête de poussière qui a recouvert l'ensemble de la planète et a précipité la fin du rover Opportunity. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    La couche de poussière déposée sur ses panneaux solaires a en effet bloqué la recharge de ses batteries et le rover s'est éteint peu après cet épisode. Alors certes, on est loin de la scène du film Seul sur Mars, où les protagonistes sont plongés au cœur d'une tempête capable de faire basculer les équipements et de projeter des objets. La force des vents est en réalité beaucoup trop faible pour produire ce genre de scène catastrophe. Pourtant, les tempêtes martiennes ne doivent pas être prises à la légère. Comme le montre l’histoire d’Opportunity, elles peuvent être dommageables aux équipements et leur impact doit être étudié dans l'optique d'une mission habitée.

    Autoportrait du rover Opportunity capturé entre le 3 et le 6 janvier 2014, presque dix ans jour pour après son arrivée sur Mars, avec sa caméra panoramique (PanCam). On y voit la poussière accumulée sur ses panneaux solaires en raison des vents qui balayent constamment la Planète rouge. © Nasa, JPL-Caltech, université Cornell, université d’État de l’Arizona
    Autoportrait du rover Opportunity capturé entre le 3 et le 6 janvier 2014, presque dix ans jour pour après son arrivée sur Mars, avec sa caméra panoramique (PanCam). On y voit la poussière accumulée sur ses panneaux solaires en raison des vents qui balayent constamment la Planète rouge. © Nasa, JPL-Caltech, université Cornell, université d’État de l’Arizona

    Un coup de chaud à l’origine des tempêtes globales

    Pourtant, on ne comprend pas encore bien comment ces phénomènes se forment. Une équipe de chercheurs s'est donc intéressée à leur origine. Grâce aux données acquises par l'instrument Mars Climate Sounder qui se trouve à bord de la sonde Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter (MRO), ils ont ainsi découvert que 68 % des grosses tempêtes étaient précédées par une augmentation rapide de la température de surface favorisée par un ciel très clair. Le réchauffement du sol permettrait à la masse d'airmasse d'air basse de se soulever dans l'atmosphère déclenchant ainsi une tempête globale. Ces résultats préliminaires ont été présentés lors du congrès annuel de l’Americain Geophysical Union 2024.