Titan est certainement l’un des mondes les plus étranges du Système solaire. Sur sa surface gelée coule en effet des rivières d’hydrocarbures liquides. Des chercheurs auraient cependant percé le mystère de la surface toujours jeune de cette grosse lune de Saturne.


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    Pas besoin d'aller loin pour trouver des planètes exotiquesexotiques, il y a tout ce qu'il faut dans notre Système solaire ! TitanTitan, lune de SaturneSaturne, en est un bon exemple ! Sous son atmosphère dense riche en méthane, coulent en effet des rivières d’hydrocarbures liquides, qui alimentent de grands lacs. Cet environnement étrange et toxique est pourtant considéré par les scientifiques comme un analogue de la Terre primitive, à un détail près : les températures y seraient bien plus basses que celles qu'aurait connues la Terre il y a 4,4 milliards d'années. Malgré la présence de liquides à sa surface, Titan est en effet un monde glacial.

    Les données acquises par les sondes qui se sont approchées de cette grosse lune suggèrent en effet que Titan se structure en plusieurs couches de glace, qui pourraient protéger un océan caché d'eau liquide. Mais malgré ces observations, Titan reste encore très mystérieuse.

    La surface de Titan héberge des lacs d'hydrocarbures liquide. © Nasa, JPL-Caltech, USGS
    La surface de Titan héberge des lacs d'hydrocarbures liquide. © Nasa, JPL-Caltech, USGS

    Titan, une surface toujours jeune malgré le temps qui passe

    De nombreux points intriguent en effet les scientifiques, comme l'origine du méthane dans son atmosphèreatmosphère, ou encore le fait que sa surface soit si lisse. Les cratères y sont en effet trop peu nombreux compte tenu de l'âge du satellite, et moins profonds que ce qu'ils devraient être. Ces observations suggèrent que Titan abrite des processus géologiques qui permettent à sa surface de se « régénérer », un peu à l'image de la surface terrestre qui est constamment remodelée par les processus tectoniques et érosifs.

    Une équipe de chercheurs a donc tenté de comprendre quels mécanismes géodynamiques permettaient à Titan de présenter une figure toujours jeune. Grâce à des modélisations numériquesnumériques, les scientifiques ont ainsi réussi à montrer que la topographie de cette lune de Saturne avait la capacité de « rebondir » suite à un impact, si et seulement si sa structure interne compte une couche de glace d’hydrates de méthane de cinq à dix kilomètres d'épaisseur.

    Titan posséderait une couche de glace d'hydrates de méthane. © Schurmeier, et <em>al.</em>, 2024
    Titan posséderait une couche de glace d'hydrates de méthane. © Schurmeier, et al., 2024

    Une couverture isolante qui permet à l’intérieur de Titan de rester au chaud

    Cette couche constituée d'un mélange de glace d'eau et de méthane piégé sous forme de gaz serait située en surface, agissant comme une couverture isolante. Malgré sa surface gelée, l'intérieur de Titan pourrait donc être bien plus chaud que ce que l'on pensait jusqu'à présent, ce qui permettrait de maintenir une forme de convectionconvection au sein de la couche de glace d'eau sous-jacente. Ce sont ces mouvementsmouvements, à l'image de ceux que l'on observe au sein du manteau terrestremanteau terrestre, qui permettraient à la surface de Titan de gommer rapidement les impacts d'astéroïdesastéroïdes.

    La couche d'hydrates de méthane pourrait de plus expliquer la composition atmosphérique de cette lune. Ces résultats ont été publiés dans la revue The Planetary Science Journal.

    Du fait de la présence d'eau et de moléculesmolécules organiques, Titan reste l'une des cibles privilégiées pour la recherche d’une vie extraterrestre dans notre Système solaire.