Intrigante Mars. De nouvelles images obtenues par ExoMars TGO dévoilent en effet d’étranges structures qui font penser à une colonie de petites araignées noires se répandant à la surface de la Planète rouge. Mais, qu’on se calme, la sonde de l’ESA n’a en rien découvert une preuve de vie martienne !


au sommaire


    On dirait vraiment un nid d'araignéesaraignées. Mais quand on y regarde d'un peu plus près, et que l'on note l'échelle de la photographiephotographie, on se rend vite compte qu'il ne s'agit en rien de ces petites bêtes bien connues sur Terre. Chaque petite forme noire en étoile mesure en effet entre 45 mètres et un kilomètre de large. Alors à part imaginer que Mars subit une invasion d'araignées géantes, il va falloir trouver une autre explication.

    Ces étranges petites formes noires à la surface de Mars ressemblent à une colonie d'araignées. © ESA, TGO, CaSSIS, CC by-sa 3.0 IGO
    Ces étranges petites formes noires à la surface de Mars ressemblent à une colonie d'araignées. © ESA, TGO, CaSSIS, CC by-sa 3.0 IGO

    Une manifestation de l’échappement de gaz du sous-sol gelé de Mars

    Et ça tombe bien, parce que grâce aux observations des sondes Mars ExpressMars Express et ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO), qui scrutent la Planète rouge depuis l'orbite, les scientifiques ont la réponse. Observées au niveau du pôle Sud de Mars, ces structures se forment quand les températures printanières font fondre la couche de glace carbonique déposée durant les mois d'hiverhiver. La base de cette couche gelée se sublime alors, c'est-à-dire qu'elle se transforme en gaz sans passer par l'état liquideétat liquide. En s'accumulant, le CO2 va fracturer la croûtecroûte de glace sus-jacente pour s'échapper dans l'atmosphèreatmosphère. Lors de cette remontée, le gaz entraîne avec lui des particules de poussières sombres qui vont se déposer en surface au niveau des points d'échappement, menant à la formation de ces petites structures noires en forme d'araignée.

    Une vue magnifique de l’intrigante cité inca

    Si la sonde ExoMarsExoMars TGO dévoile très clairement l'architecture de ces « araignées », la sonde Mars Express révèle quant à elle un tableau plus global, où les zones sombres signalent la présence de ces structures d'échappement de gaz, mais où apparaît également un étrange réseau de rides géométriques faisant penser à des mursmurs. Nommée Augustus Labyrinthus, mais communément surnommée « cité inca », cette structure a été découverte en 1972 par la sonde Mariner 9.

    Image prise par Mars Express, dévoilant le réseau de la « cité inca » dans la partie gauche. © ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO
    Image prise par Mars Express, dévoilant le réseau de la « cité inca » dans la partie gauche. © ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO

    Contrairement aux « araignées », l'origine de la cité inca reste encore très mystérieuse.

    Perspective oblique montrant les « murs » de la cité inca qui pourraient être des dikes formés suite à un impact météoritique. © ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO
    Perspective oblique montrant les « murs » de la cité inca qui pourraient être des dikes formés suite à un impact météoritique. © ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO

    Une hypothèse est que les « murs » représenteraient d'anciennes fractures produites lors d'un impact météoritique, qui se seraient remplies de magmamagma. Grâce à l'érosion de la plaine alentour, ces dikesdikes auraient progressivement été exhumés jusqu'à former des reliefs.