Dans le premier milliard d’années de son existence, la Lune s’est rapidement refroidie, ce qui a entraîné une contraction thermique et la formation de petites rides en surface. Depuis cet épisode, on pensait la Lune plutôt morte d’un point de vue géologique. De nouvelles observations suggèrent cependant qu’une certaine activité aurait eu lieu récemment.

Alors que la surface terrestre est sans cesse en évolution sous l'effet des forces tectoniques et de l’érosion, la Lune semble au contraire nous présenter un visage éternellement figé. Et pour cause : elle ne possède pas d'atmosphère et est considérée comme « morte » géologiquement parlant. Cela signifie que le satellite naturel de la Terre ne possède plus une dynamique interne suffisante pour initier des processus volcaniques ou tectoniques.

Une surface ridée à cause du refroidissement interne

Les principales structures de déformation qui sont visibles en surface (autres que celles liées aux impacts d'astéroïdes) datent ainsi de plusieurs milliards d'années. Ces rides qui courent dans les mers lunaires (ces zones sombres que l'on peut observer à l'œil nu et qui ont été formées par d'énormes épanchements de lave) résulteraient de la contraction de la surface lunaire, en réponse au refroidissement de ses couches internes. Jusqu'à présent, on pensait que cette contraction thermique avait marqué la fin du dynamisme interne de la Lune. Pourtant, certains petits indices suggèrent que la Lune n'est toujours pas totalement « éteinte ».

Une activité il y a à peine 200 millions d’années

Une équipe de chercheurs a en effet identifié 266 petites rides qui pourraient être relativement jeunes, situées sur la face cachée de la Lune. L'analyse de ces petits reliefs laisse penser qu'ils pourraient s'être formés dans les derniers 200 millions d'années.

De petites rides « récentes » ont été observées sur la face cachée de la Lune (encadré B). © Nypaver et <em>al.</em> 2025
De petites rides « récentes » ont été observées sur la face cachée de la Lune (encadré B). © Nypaver et al. 2025

La Lune aurait donc possédé une forme de tectonique encore active récemment. La question est désormais de savoir quels processus en sont à l'origine. Les chercheurs remarquent que ces rides présentent une structure très similaire à celles observées sur la face visible de la Lune, laissant penser que les forces qui en sont à l'origine sont les mêmes, c'est-à-dire une combinaison entre la contraction thermique de la Lune, et l'évolution de son orbite.

Ces résultats ont été publiés dans la revue The Planetary Science Journal et pourraient avoir des implications pour la planification de prochaines missions sur lunaires. Il serait en effet important d'étudier plus profondément ces zones potentiellement actives afin d'évaluer le risque d'y placer des bases humaines et équipements pérennes dans le futur.