Le 8 juin, l’Agence spatiale européenne a donné le feu vert pour lancer la construction de la sonde Comet Interceptor. La phase d’étude de la mission est désormais complète, mais avant de passer à la construction, l’ESA doit d’abord choisir l’industriel qui en sera le maître d’œuvre. Décollage en 2029.


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    S'il y a bien une spécialité dont les ingénieurs européens peuvent être fiers, c'est l'exploration des comètes. Tout le monde se souvient de la légendaire mission RosettaRosetta autour de la comète Tchouri en 2014 et il y a eu également GiottoGiotto qui a survolé la célèbre comète de Halley en 1986 et la comète Grigg-Skellerup en 1992.

    Forte de cette expérience, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) va construire la mission Comet Interceptor, une sonde qui partira étudier une comète ou un objet interstellaireobjet interstellaire du genre de 'Oumuamua. La sonde décollera en 2029 comme passager secondaire du futur télescope spatialtélescope spatial européen ArielAriel. Une fuséefusée Ariane 6Ariane 6 les enverra tous deux au point de Lagrange L2 du système Terre-Soleil. C'est là qu'elle attendra sa cible, inconnue à ce jour, et pour cause : il faut encore la trouver.

    Il y a les comètes qui viennent de la Ceinture de Kuiper, au-delà de l'orbite de Neptune, puis il y a celles qui viennent de beaucoup plus loin, dans le Nuage de Oort. © ESA
    Il y a les comètes qui viennent de la Ceinture de Kuiper, au-delà de l'orbite de Neptune, puis il y a celles qui viennent de beaucoup plus loin, dans le Nuage de Oort. © ESA

    Une sonde qui… attend sa destination

    La cible de Comet Interceptor est un type d'objet très rare, venant des confins de notre Système solaire, dans le Nuage de OortNuage de Oort. Il pourrait même venir d'au-delà, c'est-à-dire du milieu interstellaire. L'idéal est que cet objet pénètre notre Système solaire pour la première fois de sa vie. Ces objets sont aujourd'hui imprévisibles quand il s'agit de connaître leur date d'arrivée et peuvent débarquer par surprise comme l'a fait 'OumuamuaOumuamua. De puissants observatoires, comme le Vera-Rubin, serviront à détecter la cible suffisamment tôt pour que Comet Interceptor quitte sa position et vienne croiser sa route.

    Comet Interceptor sera équipée d'une dizaine d'instruments pour étudier la surface, ainsi que deux sous-satellites, dont un qui sera fourni par l'agence spatiale japonaiseagence spatiale japonaise (Jaxa). Pesant moins d'une tonne, la mission issue du programme Cosmic Vision de l'ESA est dite « rapide » en matièrematière de développement. Comet Interceptor se placera d'abord en orbiteorbite autour de la cible pour l'étudier et en obtenir une visualisation en 3D. Ensuite, les sous-satellites iront étudier le noyau et la queue de la comètequeue de la comète. Les scientifiques espèrent pouvoir trouver des matériaux nouveaux, datant de la naissance du Système solaire, ce qui nous permettra d'en savoir plus sur son histoire.

    Ce genre d'image nous manque ! Nous devrions en avoir à nouveau avec Comet Interceptor qui embarquera probablement un instrument dérivé de la caméra Osiris de Rosetta, qui a pris ce magnifique cliché de Tchouri. © ESA, Rosetta, MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA
    Ce genre d'image nous manque ! Nous devrions en avoir à nouveau avec Comet Interceptor qui embarquera probablement un instrument dérivé de la caméra Osiris de Rosetta, qui a pris ce magnifique cliché de Tchouri. © ESA, Rosetta, MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA