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Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array)) est un réseau de 66 grandes antennes paraboliques installées sur le plateau de Chajnantor, au Chili, à 5.000 mètres d'altitude, opéré par l'ESO (Observatoire européen austral). Il recueille le rayonnement venu du ciel dont la longueur d'onde se situe autour du millimètre (0,32 à 36 mm), c'est-à-dire à cheval sur l'infrarouge et la radio. Les antennes peuvent fonctionner ensemble selon différentes configurations. C'est l'interférométrie, qui augmente considérablement la résolutionrésolution : sur ce point, Alma fait dix fois mieux que HubbleHubble.
Les longueurs d'onde étudiées font de cet instrument un observateur des endroits froids de l'univers. Alma ne regarde pas les étoiles mais les vastes nuagesnuages de matièrematière, par exemple ceux où se forment les étoiles (comme la nébuleuse d'Orion), opaques à la lumièrelumière visible. C'est la spectroscopie, avec l'analyse des « raies d'absorptionabsorption », engendrées par les gazgaz présents, qui permet de détecter la présence de certains éléments, atomiques (hydrogènehydrogène par exemple) ou moléculaires (comme l'eau). De nombreuses moléculesmolécules ont été repérées de cette manière, pour la plupart « organiques », c'est-à-dire composées d'une chaîne d'atomesatomes de carbonecarbone, par exemple, remarquablement, un acide aminéacide aminé (la glycineglycine), de l'alcoolalcool éthylique et de l'acide cyanhydriqueacide cyanhydrique.
Dispersion des cendres d'une étoile
Depuis la fin du dix-neuvième siècle, les études de spectroscopie ont montré la composition des grands nuages de gaz, à commencer par les galaxiesgalaxies. Si l'hydrogène et l'essentiel de l'héliumhélium ont été formés au moment du Big BangBig Bang, les noyaux lourds (donc les atomes, comme l'oxygèneoxygène, l'azoteazote, le carbone, le ferfer, etc.) apparaissent par fusion nucléairefusion nucléaire au sein des étoiles suffisamment massives pour atteindre des pressionspressions et des températures élevées et suffisamment vieilles pour manquer d'hydrogène, leur premier « carburant ». Quand, à bout d'énergieénergie, ces étoiles explosent, elles dispersent loin autour d'elles ces noyaux lourds, qui ne seront pas perdus pour tout le monde. Dans les concentrations de matière où se formeront de nouvelles étoiles, ils se retrouveront peut-être sur des planètes toutes neuves.
Les observations de molécules organiques dans les nébuleusesnébuleuses ne prouvent pas, cependant, que celles qui ont animé la chimie prébiotique sur notre planète et conduit à la vie sont venues du ciel. C'est possible puisque les comètescomètes et les astéroïdesastéroïdes en ont, certainement, apporté à la jeune Terre. Mais ces molécules ont aussi pu se former sur notre planète, comme elles l'ont fait sur Titan, sans doute sur Mars et même sur PlutonPluton. Dans le cadre de nos connaissances actuelles, l'expression « poussières d'étoiles » rappelle donc le fait que, à part l'hydrogène, les atomes de nos corps sont nés un jour dans une étoile.
© ESO