L'herbe serait-elle véritablement toujours plus verte chez le voisin ? C'est ce que semblent indiquer les données des chercheurs, révélant que de nombreuses exoplanètes pourraient accueillir la vie dans de meilleures conditions que la Terre.


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    Un groupe de chercheurs a récemment identifié 24 exoplanètes venant défier la notion selon laquelle l'Univers serait un environnement hostile pour la vie. En effet, non seulement celles-ci seraient capables d'abriter des organismes complexes, mais elles pourraient également le faire dans de meilleures conditions que la Terre. Qu'est-ce que ces planètes « superhabitables » ont de si particulier que la Terre n'aurait pas ? La réponse des scientifiques est pour le moins intéressante.

    La quête d'une autre Terre

    Les 24 candidates se trouvent à plus de 100 années-lumière et pourraient être des cibles d'observation idéales pour les futurs télescopes spatiaux comme Luvoir et le James Webb Telescope de la Nasa, ou encore Plato, développé par l'ESAESA. « Nous obtiendrons plus d'informations [avec ces appareils], il est donc important de sélectionner des cibles pertinentes, explique Dirk Schulze-Makuch, auteur principal de l'étude parue dans la revue Astrobiology. Nous devons nous concentrer sur les planètes qui présentent les conditions les plus prometteuses pour une vie complexe. Cependant, nous devons faire attention à ne pas nous restreindre en cherchant une seconde Terre, car il pourrait exister des planètes plus propices à la vie que la nôtre. »

    Des exoplanètes superhabitables

    Le chercheur et son équipe ont donc identifié une liste de critères déterminants dans la superhabitabilité d'une planète, puis soumis un catalogue de 4.500 exoplanètes (ou plutôt de systèmes planétaires connus) à ce filtre afin d'en extraire les candidates idéales. La présence d'humidité, de nuagesnuages et même d'eau liquideliquide est évidemment un critère crucial pour la recherche de la vie dans l'espace. La candidate devra également être dotée d'une température de surface environ 5 °C supérieure à celle de la Terre ; une condition certes invivable pour nous, mais idéale pour le développement de formes de vie complexes. L'équipe argue en effet que la faunefaune et la flore tropicales illustrent à merveille l'action combinée que l'humidité et la chaleurchaleur peuvent avoir sur la richesse de la biodiversité.

    Mais ce n'est pas tout. Les candidates auront entre 5 et 8 milliards d'années, l'intervalle optimal d'après les chercheurs pour permettre le développement de formes de vie complexes, tout en évitant que les planètes n'aient eu le temps d'épuiser leurs ressources géothermiques ou de perdre leur champ magnétiquechamp magnétique. Par ailleurs, une planète d'une massemasse 1,5 fois supérieure à celle de la Terre sera capable de retenir une atmosphèreatmosphère ainsi qu'une température interne importante, tandis qu'une autre, de taille plus imposante que notre bille bleue, aura plus de chances d'offrir des étendues de terre habitables -- même si nous ne sommes pas fermés à la possibilité d'interagir avec des créatures marines intelligentes.

    La distribution de ces 4.500 exoplanètes révèle que nombre d'entre elles se situent dans une zone habitable. Leur température (en Kelvins) est indiqué par le gradient de couleur. © Dirk Schulze-Makuch, René Heller et Edward Guinan
    La distribution de ces 4.500 exoplanètes révèle que nombre d'entre elles se situent dans une zone habitable. Leur température (en Kelvins) est indiqué par le gradient de couleur. © Dirk Schulze-Makuch, René Heller et Edward Guinan

    La Terre, une candidate comme les autres ?

    Sur les 4.500 exoplanètes analysées, 24 ont été retenues, et sur ces 24, une seule regroupe quatre des critères requis pour répondre à l'appellation de « superhabitable ». Néanmoins, ces résultats sont encourageants. « Il est parfois difficile de transmettre cette idée de planètes superhabitables parce que nous pensons avoir la meilleure planète, commente Schulze-Makuch. On y dénombre un grand nombre de formes de vie complexes et diverses, dont beaucoup peuvent survivre dans des environnements extrêmes. C'est très bien d'avoir une vie adaptable, mais cela ne signifie pas que certaines choses ne pourraient pas être meilleures. »