Aujourd’hui, la quasi-totalité de l’hydrogène produit dans le monde est issue d’un procédé fortement émetteur de CO2. Mais les choses pourraient changer avec l’arrivée sur le marché de Hynamics. Cette nouvelle filiale de EDF a pour ambition de proposer un hydrogène bas carbone. Et dans des conditions économiques intéressantes pour l’industrie et le secteur de la mobilité.


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    Les experts sont nombreux à penser que l'hydrogène jouera un rôle majeur dans le paysage énergétique de demain. Dans un récent rapport, le cabinet de conseil McKinsey estime que l'hydrogène pourrait représenter pas moins de 18 % de la demande en énergie finaleénergie finale dans le monde d'ici 2050. De quoi encourager EDF à tenter l'aventure. Et à créer une filiale en charge de proposer une offre d'hydrogène bas carbone, performante pour l'industrie et la mobilité. Une filiale baptisée Hynamics.

    L'hydrogène jouera un rôle majeur dans le paysage énergétique de demain.

    Rappelons qu'aujourd'hui l'hydrogène -- qui sert encore essentiellement à l'industrie -- est produit à 95 % à partir de sources fossilesfossiles. À une température comprise entre 700 et 1.100 °C, de la vapeur d'eau réagit avec le méthane qui se cache dans le gaz naturel pour donner, in fine, du dioxyde de carbonedioxyde de carbone et de l'hydrogène. Du dihydrogène (H2), plus exactement. Une technologie que les spécialistes connaissent sous le nom de vaporeformage. Une technologie surtout fortement émettrice de CO2 puisque pour chaque kilogramme d'hydrogène produit, il se dégage 10 kilogrammes de CO2 !

    Ce que propose Hynamics, c'est de produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. « Un procédé que l'on connaît depuis le XIXe siècle », reconnaît volontiers Christelle Rouillé, directrice générale d'Hynamics. L'idée est simple : utiliser de l'électricité pour décomposer de l'eau (H2O) en oxygène (O) et en hydrogène (H2). Et dans le cas présent, une électricité décarbonée, bien sûr. Celle que EDF produit à partir de panneaux solaires photovoltaïques, d'éolienneséoliennes, de centrales hydrauliques, mais aussi de centrales nucléairescentrales nucléaires.

    © EDF

    Produire de l’hydrogène à partir d’une électricité décarbonée

    Dans un premier temps, Hynamics compte sur l'électrolyse alcalinealcaline basse température. Un procédé mature, déjà employé dans l'industrie. « Nos électrolyseurs présentent l'avantage d'être modulaires. Ils nous permettent ainsi d'envisager des installations de grande ampleur, 50 ou 100 MW, voire plus », précise Christelle Rouillé. Et un partenariat avec la société McPhy, un fabricant français d'électrolyseurs, permet à la filiale de EDF de produire un hydrogène haute pressionpression. « Traditionnellement, l'hydrogène est produit à pression atmosphériquepression atmosphérique. Le nôtre est produit à 30 barsbars, une rupture technologique qui nous permet surtout de réduire les coûts de compression. »

    « En installant des électrolyseurs sur site, les clients qui s'approvisionnent aujourd'hui en bouteilles d'hydrogène économisent en plus les frais de transport... et les émissionsémissions de CO2 qui les accompagnent », explique Christelle Rouillé. Les flottes de véhicules électriques lourds tels que les trains, les bus ou les bennes à ordures ménagères pourraient également profiter de l'offre Hynamics.

    En parallèle de ces propositions commerciales, Hynamics poursuit un important travail de recherche et de développement avec pour objectif d'optimiser encore ses électrolyseurs. Des travaux sont menés pour améliorer le rendement et la performance des cellules, bien sûr. Mais les ingénieurs pensent aussi à créer des outils de monitoring qui aideront à traiter les défauts des électrolyseurs au plus vite. Enfin, toutes les connaissances de EDF en matièrematière d'ingénierie de grosses installations pourront être mises à contribution afin de concevoir des unités de production d'hydrogène bas carbone les plus rentables possible.