Après accord de l’Autorité de sûreté nucléaire, les équipes de la centrale de Flamanville 3 ont démarré les activités nécessaires à la première réaction nucléaire dans le réacteur.


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    L'un des plus puissants réacteurs nucléaires vient de débuter sa phase de divergence en vue de son raccordement au réseau électriqueréseau électrique national d'ici la fin de l'automneautomne 2024. Un peu comme un cœur qui commence à battre, cette opération consiste à déclencher la réaction en chaîne de fissionfission à très faible puissance pour s'assurer de son bon fonctionnement. Si tout se passe comme prévu, les essais se poursuivront tout au long de la montée en puissance du réacteur, de 0,2 % de la puissance nominale dans cette phase à 25 % et ainsi produire suffisamment d'électricité pour alimenter les premiers foyers français.

    Un EPR de troisième génération

    C'est la première fois en 25 ans que EDF démarre une centrale nucléaire en France. D'autant plus à ce niveau de puissance, car le réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville est en plus dit de troisième génération. En effet, après la première génération mise au point dans les années 1950 et 1960, la seconde entrée en service à partir des années 1970 avec une amélioration de l'indépendance énergétique, la dernière « met l'accent sur les impératifs liés à la sûreté et à la sécurité (résistancerésistance renforcée aux agressions externes, type chute d'avion). Ces réacteurs tirent les enseignements du retour d'expérience de l'exploitation des réacteurs de génération 2, des accidentsaccidents de Three Miles IslandThree Miles Island et de Tchernobyl ainsi que des attentats du 11 septembre 2001 », indique le CEA.

    La 4e génération devrait, elle, connaître un déploiement industriel dans la seconde moitié du XXIe siècle.

    Le réacteur de Flamanville 3 intègre tous les progrès récents en matière de sûreté pour fournir une électricité sûre, compétitive et bas carbone. © EDF

    Le lancement de la fission nucléaire

    Après la réalisation du chargement du réacteur en mai dernier, les équipes de l'EPR de Flamanville ont procédé à de nombreux essais techniques et ont ainsi mis l'installation dans les conditions exigées permettant le lancement de la fission nucléaire grâce à la phase de divergence. Comment ? « Le bore présent dans l'eau du circuit primaire et dans les grappes de commande du réacteur absorbe les neutrons issus du combustible nucléaire (uraniumuranium) présent dans la cuve du réacteur. La divergence sera réalisée en diminuant la concentration en bore dans l'eau du circuit primaire puis en relevant progressivement les grappes de commandes du cœur du réacteur. Lorsque la production de neutrons sera supérieure à leur absorptionabsorption, la divergence sera atteinte et la réaction en chaîne sera lancée. L'intensité de la réaction en chaîne et donc la puissance du réacteur seront contrôlées par les grappes de commande et le bore », explique EDF.