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L’Académie de médecine a besoin de cerveaux pour effectuer des recherches sur les maladies neurodégénératives ou le vieillissement cérébral. © Heidi Cartwright, Wellcome images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Quoi de plus complexe qu'un cerveaucerveau humain ? C'est justement parce qu'il présente tant de difficultés et de curiosités que le système nerveux centralsystème nerveux central reste encore bien incompris. Pour l'étudier, il existe plusieurs façons : tenter d'extrapoler depuis l'animal, effectuer des tests sur des neuronesneurones humains en culture, observer depuis des techniques d'imagerie sophistiquées ou la bonne vieille méthode : l'autopsieautopsie post-mortem.
Si cette dernière est ancienne, elle constitue pourtant l'un des moyens les plus efficaces et les plus nécessaires. Or, l'Académie de médecine lance un appel : il lui faut plus de cerveaux entiers à scruter. Le don d'encéphaleencéphale est faible. Et les autopsies scientifiques de plus en plus rares. À titre indicatif, seuls 0,11 % des décès de 2011 ont été accompagnés d'une autopsie. Et depuis, les chiffres n'ont guère évolué, et sûrement pas dans le bon sens.
Aujourd'hui, cette pénurie de cerveaux constitue un des principaux freins pour la recherche en neurologieneurologie. Les scientifiques en ont besoin pour étudier l'organe en lui-même et les maladies qui l'affectent, notamment AlzheimerAlzheimer ou ParkinsonParkinson. Ils espèrent donc récupérer les cerveaux de ces patients après leur mort, ainsi que ceux de personnes n'ayant pas souffert de trouble cérébral, afin d'obtenir des échantillons témoins, utiles pour la comparaison.
Quelles solutions pour obtenir plus de cerveaux ?
Depuis 2006, une banque nationale de cerveaux a été créée, sous l'impulsion de deux associations : France Alzheimer et France Parkinson. Depuis, environ 400 cerveaux ont été récoltés et 1.700 personnes ont promis de léguer le leur à leur décès.
Ces besoins s'expliquent aussi par un durcissement de la loi de bioéthiquebioéthique, puisqu'il faut désormais obtenir le consentement du donneur ou de sa famille avant de pouvoir prélever un organe au décès de cette personne. Ainsi, l'Académie de médecine préconise à chacun de préciser à son médecin traitant la personne de confiance qui pourra prendre la décision après le décès, élargir le don d'organe en vue d'une greffegreffe aux besoins scientifiques, ainsi que développer les centres pour conserver et utiliser les organes.