Pour se débarrasser des débris spatiaux qui encombrent l’orbite terrestre, des chercheurs ont imaginé une pince robotisée équipée d’un adhésif un peu particulier. Un adhésif adhérent, mais pas collant. Comme les pattes du gecko. Cette pince pourrait aider à faire le ménage dans l’espace.
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Fin 2020, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) l'évoquait. La question des débris spatiaux qui encombrent l'orbite terrestre devient préoccupante. Qu'ils soient de la taille d'une bille ou bien plus volumineux parfois, tous constituent une menace pour les engins et les équipages envoyés dans l'espace. Alors, rayons laser, satellites éboueurs ou remorquage magnétique, les idées pour nous en débarrasser se multiplient.
Des chercheurs de l'université de Stanford (États-Unis) ont imaginé un robotrobot capable de s'agripper à des objets. Son avantage : l'opération se déroule « naturellement ». Le tout grâce à un adhésif inspiré du geckogecko. Un lézard étonnant qui peut suspendre tout son poids avec un seul de ses doigts. « Comme le gecko, la plupart du temps, notre système n'est pas collant. Mais lorsque vous tirez dans la bonne direction, il s'accroche fortement », explique Mark Cutkosky, chercheur en génie mécanique, dans un communiqué de l’université de Stanford.
Cet « adhésif contrôlable » avait déjà fait la preuve de sa résistancerésistance aux radiations et aux températures extrêmes qui règnent dans l'espace. Les astronautes l'avaient même déjà fixé aux surfaces de la Station spatiale internationale (ISS). Et plus récemment, en avril dernier, c'est la pince adhésive complète qui a été montée sur Honey, l'un des Astrobee embarqué dans l'ISS et testé dans un environnement de microgravité.
Des étapes à franchir avant les tests dans l’espace
L'Astrobee est destiné à devenir l'assistant de bord des astronautes. Mais, pour l'instant, il est utilisé comme plateforme expérimentale. Il a permis aux chercheurs de tester avec succès la force de la prise de leur « pince gecko ». Qui a même réussi à suspendre l'Astrobee à un murmur.
La première application pourrait être d'aider les astronautes à récupérer des outils à bord de l'ISS. Notamment pour automatiser un maximum des activités qui se font dans l'espace. Mais d'autres applications sont envisagées.
“Il faudra confirmer tout cela en dehors de l’ISS”
« Maintenant que nous avons maîtrisé cette première étape, nous pouvons passer à la phase suivante », raconte Marco Pavone, ingénieur en aéronautique et en astronautiqueastronautique. Ajouter une capacité de perception à l'Astrobee afin que le robot puisse déterminer de manière autonome où et comment se fixer au mur ou bien à un objet est désormais l'objectif. Ensuite, « il faudra refaire tout cela en dehors de la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale. » Avec pour ultime objectif de pouvoir enfin efficacement faire le ménage dans l'espace ! Car Mark Cutkosky, professeur en mécanique, l'affirme : « Pour attraper des antennes ou des panneaux solaires voguant en orbite, la "pince gecko" est l'une des rares technologies qui fonctionnera. »