Même si la comète Atlas ne sera finalement pas la comète de l’année par sa luminosité, elle continue d’intéresser les astronomes. Depuis que son noyau s’est fragmenté, ils la suivent de près. Et le télescope spatial Hubble vient justement de saisir des images extrêmement nettes de ses fragments.
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La comète Atlas a été découverte en décembre 2019 et son éclat a augmenté jusqu'à mi-mars. À tel point que les astronomesastronomes pensaient qu'elle pourrait devenir visible à l'œilœil nu en ce mois de mai. La comète de l'année, voire de la décennie, annonçait-on. Alors, lorsqu'elle a soudainement commencé à s'assombrir, les astronomes ont soupçonné qu'elle se soit fragmentée. Ce qui a été confirmé, le 11 avril dernier, par les observations d'un astronome amateur.
Aujourd'hui, le télescope spatial Hubble nous offre les images les plus nettes à ce jour des fragments de la comète Atlas. Sur l'image prise le 20 avril, on peut compter jusqu'à 30 fragments et sur celle du 24 avril, plutôt 23. Des fragments difficiles à suivre d'un jour à l'autre, car leur aspect est changeant. « Nous ne savons pas si cela est dû au fait que les fragments clignotent, un peu comme les lumières d'un sapinsapin de Noël, mais en fonction de la lumière qu'ils renvoient du soleil ou parce que différents fragments apparaissent à différents jours », précise David Jewitt, astronome à l'université de Californie à Los Angeles (États-Unis), dans un communiqué de la Nasa.
Sur les images prises par le télescope spatial Hubble, on peut distinguer des fragments pas plus grands qu’une maison. Avant son éclatement, le noyau de la comète Atlas ne dépassait peut-être pas, en taille, celle de deux terrains de foot. © ESA, Hubble
Pourquoi la comète Atlas s’est-elle fragmentée ?
Ces images pourraient fournir aux chercheurs de nouveaux indices sur les causes de la fragmentation. Car même si le phénomène pourrait être assez courant dans le monde des comètes, les mécanismes qui le sous-tendent restent incertains. Peut-être est-ce résultat du dégazage que subit la comète Atlas alors que la glace qui constitue son noyau se sublime.
Si au moins l'un des fragments de la comète Atlas survit assez longtemps, elle passera au plus près de notre Terre -- soit à 116 millions de kilomètres -- le 23 mai prochain. Avant d'aller contourner le Soleil, huit jours plus tard.
Nouvelles images de la comète Atlas en morceaux
La comète Atlas se présentait comme la comète de l'année voire de la décennie. Mais il y a quelques jours, son éclat a faibli. Et des images du télescope spatial Hubble ont révélé qu'elle s'était fragmentée.
MAJ, 24 avril 2020
Ce samedi 20 avril 2020, le télescope spatial Hubble capturait des images de quatre gros fragments de la comète Atlas. En cette fin de semaine, ce sont de nouvelles données et des images étonnantes qui sont rendues publiques.
Atlas -- qui se trouve désormais à quelque 143 millions de kilomètres de la Terre et continuera à s'en approcher jusqu'à 23 mai prochain -- ne sera finalement pas la comète de la décennie. Elle pourrait même finir par complètement s'évaporer d'ici quelques jours.
Les fragments de la comète Atlas vus par Hubble !
Découverte fin décembre, C/2019 Y4 (Atlas), ou pour faire court la comète Atlas, semblait sur la même trajectoire de gloire que la « grande comète de 1844 » dont elle partage la même orbite. Mais ces derniers jours, l'astreastre chevelu a perdu de son éclat.
Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman paru le 20/04/2020
Quatre gros fragments de C/2019 Y4 (Atlas) ont été identifiés sur l'image capturée par le télescope spatial Hubble ce samedi 20 avril 2020. La comète n'est pas désintégrée. L'ensemble continue son voyage vers le point le plus proche du Soleil de son orbite, le périhéliepérihélie, prévu le 31 mai prochain. Qui sait : les principaux morceaux seront toujours là et actif à ce moment-là. Atlas est actuellement à 146 millions de kilomètres de la Terre. (Plus d'infos sur la comète Atlas dans les articles ci-dessous.)
Elle promettait d'être une comète brillante et peut-être même la plus belle et étincelante depuis au moins deux décennies (voir article plus bas), à en faire pâlir de jalousie Vénus, lorsque fin mai, elle serait passée au plus près du Soleil (périhélie)... Seulement voilà, comme beaucoup de ses congénères qui traversent la région la plus douce du Système solaireSystème solaire - le Système solaire interne où gravitent les quatre planètes rocheusesplanètes rocheuses -, ses rêves de gloire sont en train de se briser. Et avec eux, ceux des astronomes amateurs et professionnels qui se réjouissaient d'observer et photographier ce spectacle assez rare.
Mais comme le laisser craindre les images d'astrophotographes publiées la semaine dernière et les chroniques de sa luminositéluminosité (voir le tableau ci-dessous), le petit noyau de la comète n'aura pas résisté - ou alors, résiste mal - au feufeu ardent du Soleil. Les dernières observations confirment en effet que C/2019 Y4 (Atlas) s'est disloquée. Une équipe d’astronomes taïwanais estime que le fragment de tête est à 3.400 kilomètres du reste d'un noyau.
On peut encore observer la comète Atlas
Comme Atlas a encore de gros restes en formation groupée, il est toujours possible de la distinguer au foyerfoyer d'un télescope ou d'une lunette avec un grossissement conséquent. Filant à travers la constellationconstellation de la GirafeGirafe, ce n'est certes plus qu'une lueur verdâtre dont la luminosité est dégradée, passant d'une magnitudemagnitude proche de 7, le 30 mars, à une magnitude 10 ces derniers jours. Lueur d'espoir : des sursautssursauts ont fait remonter son éclat récemment. Néanmoins, tout indique que la comète pourrait bientôt s'émietter complètement et s'éteindre dans le ciel terrestre, ne laissant plus derrière elle qu'une longue traînée de poussières.
Comme avec la comète Ison en 2014, son destin glorieux dans le ciel des Terriens est en train de s'évanouir sous nos yeux. Astres chevelus (du grec asteres kometes), longtemps perçus comme des messagers célestes de mauvais augure, les comètes sont décidément imprévisibles.
La comète Atlas est-elle en train de se désintégrer sous nos yeux ?
On l'attendait comme la comète de l'année, voire de la décennie. Mais depuis quelques nuits, la comète Atlas semble montrer quelques signes de faiblesse. Des observations qui suggèrent qu'elle pourrait bien être en train de se désintégrer.
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 7 avril 2020
La comète C/2019 Y4 Atlas -- plus simplement connue sous le nom de comète Atlas -- a été découverte fin 2019. Depuis quelque temps, sa luminosité augmentait plus vite que les astronomes l'avaient initialement imaginé. Laissant même espérer que nous pourrions bientôt l'observer à l'œil nu. Sa luminosité était même annoncée comme atteignant celle de VénusVénus, d'ici le mois de mai. Un spectacle grandiose allait venir égayer notre confinement. Mais, revirement de situation ces dernières nuits. La comète Atlas pourrait bien être sur le point de se désintégrer.
Dès le 15 mars, Karl Battams, chercheur au Naval Research Lab de Washington DC (États-Unis), déclarait : « je ne serai pas surpris de voir la comète Atlas commencer à s'estomper rapidement et peut-être même à se désintégrer avant d'atteindre le Soleil. » Et en effet, une baisse de luminosité a été notée ces derniers jours.
Un allongement du noyau révélateur ?
Plus récemment encore, des images prises par le télescope de l'observatoire de Xinjiang (Chine) ont montré un allongement du noyau de la comète Atlas de trois secondes d'arcsecondes d'arc, selon une direction semblable à celle de sa queue. Une morphologiemorphologie en totale cohérence avec le déclin soudain de la production de poussière. Un signe, selon les chercheurs, d'une rupture du noyau de la comète. La désintégration de la comète Atlas pourrait aussi expliquer les anomaliesanomalies de trajectoires également observées depuis quelques jours.
« L'orbite de la comète est maintenant influencée par des forces "non gravitationnelles". Ces forces résultent de gazgaz qui se détachent du noyau d'Atlas et provoquent un léger déplacement de ce noyau dans la direction opposée. La plupart des comètes actives en font l'expérience dans une certaine mesure, mais pour la comète Atlas, les forces "non gravitationnelles" se sont déclenchées très brusquement et sont assez fortes. Cela soutient le récit d'un petit noyau poussé très fortement par un dégazagedégazage extrême, éventuellement accompagné d'une fragmentation », explique Karl Battams sur spaceweather.com. Affaire à suivre...
La comète Atlas s'annonce comme la plus brillante depuis 20 ans !
Découverte il y a quatre mois, la luminosité de C/2019 Y4 (Atlas) augmente plus vite que prévu. À ce rythme, nous pourrions l'observer à l'œil nu ce mois-ci.
Article de Xavier Demeersman paru le 29/03/2020
La luminosité de la comète Atlas poursuit sa croissance fulgurante. Lueur verte radieuse, elle surprend les astrophotographes qui la retrouvent toutes les nuits, par la rapiditérapidité de la croissance de l'augmentation de son éclat. Fonçant vers le point de son orbite le plus proche du Soleil, le périhélie, qu'elle atteindra fin mai, elle affiche, ce 2 avril, une magnitude 8. Quelque 155 millions de kilomètres la sépare de la Terre (soit un peu plus que la distance Terre-Soleil).
La queue de la comète C/2019 Y4 (Atlas) commence à être bien visible. Images prises le 27 mars 2020 en Autriche par l'astrophotographe Gerald Rhemann. © Gerald Rhemann, Spaceweather
Paradant fin mars au-dessus de la tête de la Grande Ourse, C/2019 Y4 sera de passage dans la constellation de la Girafe quand elle commencera à être visible à l'œil nu. Elle traversera ensuite Persée avant de flirter avec les PléiadesPléiades et le Taureau quand elle plongera au plus près du Soleil, le 31 mai.
L’immense chevelure de la comète Atlas
Ce qui étonne aussi ses observateurs chevronnés qui la traquent depuis sa découverte, fin 2019, c'est la taille démesurée qu'a pris sa chevelure de gaz : 720.000 kilomètres de diamètre le 24 mars. Sa queue de gaz et de poussière, quant à elle, continue de s'allonger : elle mesure 3,3 millions de kilomètres début avril.
C/2019 Y4 (Atlas) a l'étoffe d'une comète qui pourrait devenir très brillante. Surtout, si l'on en croit les premières indications de son parcours dans le Système solaire, très similaire à celui de la « grande comète de 1844 ». D'ailleurs, il s'agit peut-être d'un fragment de cette dernière.
On se prend donc à rêver qu'elle puisse avoir le même « potentiel » que son aînée du XIXe siècle et devenir ainsi la « Grande comète de 2020 », voire de la décennie ! Mais prudence car combien de fois des comètes annoncées comme exceptionnelles ont déçu... Et combien de fois des comètes quelconques ont, au contraire, impressionné par leur éclat imprévu. Atlas est très prometteuse et pourrait nous combler de surprise. Ce qui ne serait pas de trop en ces temps moroses de crise sanitairecrise sanitaire.
Suivez les tribulations d’Atlas, une comète très prometteuse
Article de Xavier Demeersman publié le 22 mars 2020mars 2020
La comète Atlas se cache de moins en moins dans la nuit. Et c'est bien normal car l'astre glacé, actuellement à environ 160 millions de kilomètres de la Terre, se rapproche à grands pas du Soleil. Pour les astronomes amateurs, il est désormais beaucoup plus facile de l'observer et les astrophotographes sont ravis de la retrouver tous les soirs, tous témoins de sa luminosité croissante.
De magnitude 8, ce 17 mars 2020, elle pourrait être visible à l'œil nu, du moins avec une paire de jumelle, dans les semaines à venir selon les projections. Au plus près du Soleil, fin mai, sa luminosité pourrait culminer à une magnitude 1, estiment les spécialistes.
Observez la comète Atlas !
Si vous souhaitez suivre son parcours dans la nuit étoilée, vous pouvez la rechercher ces jours-ci entre la paire de galaxies M81 et M82 et 23 Ursae Majoris, l'étoileétoile qui figure l'oreille de la Grande Ourse (voir image ci-dessous). Dans les nuits à venir, vous pourrez la suivre se diriger vers la constellation de la Girafe (Cameleopardis).
Rappelons que C/2019 Y4 (Atlas), découverte à la fin de l'année dernière, emprunte la même orbite que C/1844 Y1 alias la « Grande comète e 1844 ». Il n'est donc pas exclu qu'elles aient un lien de parenté et, qui sait ?, que Atlas ait le même destin.
Informations complémentaires sur la comète Atlas dans les articles ci-dessous.
Atlas sera-t-elle la comète de l'année ?
Découverte fin 2019, la comète C/2019 Y4 (Atlas) pourrait être de la même famille que la « Grande comète de 1844 ». Elle n'est plus très loin du Soleil et sa luminosité ne fait qu'augmenter. Sera-t-elle la comète de l'année ?
La comète Atlas arrive ! De son vrai nom C/2019 Y4 (Atlas), l'astre venu des confins du Système solaire brille de plus en plus à mesure qu'il se rapproche du Soleil. Actuellement, située au niveau de l'orbite de Mars, Atlas commence à être visible dans les grands télescopes amateurs. En un mois, elle est devenue 100 fois plus brillante (magnitude 11).
C'est fin mai, qu'elle sera au plus proche de notre étoile : environ 37,5 millions de kilomètres, un quart de la distance entre la Terre et le Soleil. C'est bien sûr à ce moment qu'elle brillera le plus mais ce n'est pas sans risques pour la comète, chahutée et écorchée par les « feux » du Soleil. Le petit corps de glace et de poussière, soumis à des températures élevées et aux pressionspressions du vent solairevent solaire, pourrait se briser et anéantir toute chance pour les Terriens de l'admirer.
La comète Atlas va-t-elle devenir la comète de l’année ?
Le contraire peut se produire aussi : la comète pourrait survivre aux déchaînement du rayonnement solairerayonnement solaire et nous régaler les jours suivants de l'étirement de sa chevelure flamboyante. Et pourquoi pas être visible en plein jour comme son aînée la « Grande comète de 1844 », laquelle avait marqué les habitants de l'hémisphère Sudhémisphère Sud. Aînée ou sœur... car les observations suggèrent que les deux astres auraient une même origine, de par leur orbite très similaire.
Le plus souvent imprévisibles, les comètes peuvent autant créer la surprise et se transformer en astre spectaculaire que décevoir par leur éclat au moment de leur passage au plus près du Soleil, le périhélie, dans le Système solaire interne, où nous habitons. Affaire à suivre.
Les points noirs marquent la magnitude observée de la comète Atlas. Un pic de luminosité (magnitude 2 ou 1 ?) est à prévoir fin mai, lors de son périhélie. © Aerith.net
Cette comète créera-t-elle la surprise au printemps ?
Article de Xavier Demeersman publié le 29 février 2020
Retenez bien son nom car on risque d'en reparler au fil des prochains mois : C/2019 Y4 (Atlas) ou comète Atlas, pour faire court. Un nom de géant pour un astre minuscule baptisé ici en référence à Asteroid Terrestrial-Impact Last Alert System, le programme qui l'a détecté le 28 décembre 2019, dans les ténèbres des confins du Système solaire.
Connue donc depuis quelques semaines seulement, elle n'est encore qu'un point diffusdiffus et pâle qui vogue pour l'instant à travers la constellation de la Grande Ourseconstellation de la Grande Ourse. Des astrophotographes chevronnés comme Michael Jäger, coutumier de la chasse aux comètes, ont d'ores et déjà réussi à en capturer un aperçu, une faible lueur qui pour le moment équivaut à une étoile de magnitude 12.
Mais cela va s'améliorer car C/2019 Y4 est en chemin vers le centre du Système solaire où règne le Soleil. C'est le 31 mai qu'elle atteindra le point de son orbite le plus proche de notre Étoile, le périhélie. Sa luminosité devrait tout naturellement culminer autour de cette date, alors qu'elle passera (vu de la Terre) près de l'amas d'étoiles des Pléiades. Petit problème néanmoins : sa luminosité sera consumée par l'éclat flamboyant du Soleil (surtout, ne jamais regarder le Soleil directement), alors dans le Taureau. Il va donc falloir attendre qu'elle s'en éloigne pour l'observer. Cela peut aller vite, comme en 1844...
Une orbite similaire à la « Grande comète de 1844 »
Car oui, fait intéressant et pas des moindres : l'orbite de ce corps de glace et de poussière apparaît très similaire à celle de C/1844 Y1, plus célèbre sous le nom de « Grande comète de 1844 » laquelle avait défrayé la chronique par son éclat inhabituel dans le ciel de l'hémisphère sud - elle était alors visible en plein jour. Il n'est pas exclu par ailleurs que la comète Atlas soit un morceau détaché de ladite « Grande comète » voire, que tous deux soient les fragments d’un astre-parent plus imposant qui se serait brisé voici des siècles.
Alors, la comète Atlas deviendra-t-elle le spectacle céleste de l'année ? Il n'est pas rare que ces astres créent la surprise. So, wait and see... De belles observations aux instruments seront en tout cas envisageables ce printemps.