La comète 46P/Wirtanen a marqué l'année 2018 en passant seulement à environ 11 millions de kilomètres de la Terre le 16 décembre. L’astre chevelu le plus brillant de cette année-là n'a pas encore livré tous ses secrets, comme le montre une équipe d'astrophysiciens pointant des éléments intrigants.
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On a de bonnes raisons de penser qu'il y a environ 4,6 milliards d'années une supernova aurait déclenché l'effondrementeffondrement du nuagenuage moléculaire à l'origine du Système solaire, celui-ci étant initialement trop froid et trop peu dense pour se contracter de lui-même. Ce faisant, des quantités importantes d'isotopes radioactifs à courtes périodes, comme l'aluminium 26, auraient été produites et injectées dans la nébuleuse protosolaire en train de se condenser en planétésimaux et comètes.
En se désintégrant rapidement, cet isotope aurait contribué à chauffer fortement des planétésimaux de grande taille et peut-être certaines comètes géantes. C'est une façon de rendre compte du chauffage des matériaux constatés dans certaines météoritesmétéorites ayant conservé des traces de ce phénomène.
On s'est même demandé si une partie du chauffage constaté ne s'était pas produite dans certains grands astéroïdesastéroïdes par effet d’induction électromagnétique dans les conditions particulières régnant dans le disque protoplanétairedisque protoplanétaire alors que notre étoileétoile encore très jeune était en phase dite TT-Tauri.
Mais, de nos jours, les sources de chauffage des corps cométaires ne devraient plus rien devoir à l'aluminium 26 et en fait seuls les photonsphotons du SoleilSoleil devraient intervenir. Curieusement, cette explication ne tiendrait pas selon des astrophysiciensastrophysiciens ayant étudié la comète 46P/Wirtanen avec les instruments du W. M. KeckKeck Observatory, au sommet du Mauna kea à Hawaï, comme ils l'expliquent dans un article paru dans The Planetary Science Journal.
Une présentation du W. M. Keck Observatory. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © W. M. Keck Observatory
De curieuses anomalies chimique et thermique
La comète est trop chaude par rapport à ce que l'on attendrait à la distance du Soleil où elle se trouve actuellement. Rappelons pour la petite histoire que cette comète périodique avec une période orbitalepériode orbitale actuellement de 5,4 ans, appartenant à la famille des comètes de JupiterJupiter et dont le diamètre est estimé à 1,2 kilomètre seulement, était initialement la cible de la mission RosettaRosetta. Comme on le sait, c'est finalement 67P/Tchourioumov-Guérassimenko qui fut explorée.
Mais il y a plus encore, comme l'explique dans un communiqué l'un des auteurs de l'article publié, Neil Dello Russo, du laboratoire de physiquephysique appliquée de l'Université Johns-Hopkins : « 46P / Wirtanen a l'un des rapports alcoolalcool/aldéhydealdéhyde les plus élevés mesurés dans toutes les comètes à ce jour. Cela nous donne des informations sur la façon dont les moléculesmolécules de carbonecarbone, d'oxygèneoxygène et d'hydrogènehydrogène ont été distribuées au début du Système solaire là où Wirtanen s'est formée ».
Ce contenu quelque peu anormalement élevé, selon le même communiqué, a été révélé par des analyses de données collectées dans le proche infrarougeinfrarouge lors du survolsurvol rapproché effectué par la comète vers la Terre à la mi-décembre 2018. C'était le spectrographespectrographe NIRSPECNIRSPEC récemment upgradé pour le télescopetélescope Keck II à ce moment-là. Il a permis de mettre en évidence la présence d'autres molécules comme celle de l'acétylène, du formaldéhydeformaldéhyde, du cyanure d'hydrogènecyanure d'hydrogène mais aussi du méthanol et bien sûr de l'eau.
Mais, revenons au problème de la température de 46P/Wirtanen. Celle mesurée dans la comacoma devrait décroître significativement avec la distance au Soleil, or ce n'est pas ce qu'elle fait. Nous ne savons pas quelle est l'origine de cette autre anomalieanomalie du comportement de la comète mais cela ne veut pas dire que des hypothèses à ce sujet n'ont pas déjà été avancées.
Les rayons ultravioletsultraviolets du Soleil pourraient conduire certaines espèces chimiquesespèces chimiques proches du noyau cométaire à devenir ionisées. Les électronsélectrons libérés filtrant à travers la coma y déposeraient alors une partie de leur énergieénergie en entrant en collision avec les molécules présentes.
Autre explication proposée, des blocs de glace issus de la fragmentation de la comète offriraient plus de surface à sublimer aux rayons du Soleil et en dérivant au loin de son noyau, injecteraient de la chaleurchaleur dans la coma.
46P/Wirtanen : la comète de l’année passe près de la Terre ce week-end !
Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 14/12/2018
Retenez bien son nom : 46P/Wirtanen. C'est la comète de l'année ! Le 16 décembre, l'astreastre chevelu passera au plus près de la Terre. C'est le moment idéal pour l'observer. D'une magnitudemagnitude de 4.6, elle est visible à l'œilœil nu. Sa luminositéluminosité pourrait encore augmenter ces prochains jours. Un beau spectacle céleste à ne pas manquer ce week-end, surtout quand le noyau cométaire brillera près des PléiadesPléiades.
Deux beaux spectacles célestes nous attendent en décembre : les Géminides, l'une des plus intenses pluies d'étoiles filantesétoiles filantes de l'année et... 46P/Wirtanen, une comète visible à l'œil nu ! Le petit astre glacé, d'à peine plus d'un kilomètre de diamètre, est actuellement visible à l'œil nu. Très optimistes, les spécialistes voient en elle « a great comet », en tout cas elle est déjà sacrée comète de l'année !
Le 12 décembre, 46P a atteint le périhéliepérihélie, le point le plus proche du Soleil de son orbiteorbite. Elle était alors à quelque 1,05 unité astronomiqueunité astronomique, soit quasiment la distance moyenne entre la Terre et notre étoile. D'une magnitude de 4.6 le 14 décembre, elle est bien visible à l'œil nu dans un environnement peu gêné par la pollution lumineusepollution lumineuse. Toutefois, pour en profiter au maximum, préférez une paire de jumelles. Vous la distinguerez alors sans difficulté.
Où est la comète 46P/Wirtanen ?
Le 16 décembre, quatre jours après le périhile, 46P sera au plus près de la Terre, à 11,6 millions de kilomètres seulement. Une distance relativement courte - c'est la dixième comète la plus proche de la Terre depuis les années 1950 - qui profitera bien sûr à tous les observateurs terriens (les astrophotographes ont déjà commencé à lui tirer le portrait). Nous serons effectivement aux premières loges pour l'admirer. Et l'un des meilleurs moments sera sans nul doute lorsqu'elle passera entre les HyadesHyades et les Pléiades dans le Taureau, les 16 et 17 décembre.
De courte période, 46P/Wirtanen est habituée à revenir auprès du foyerfoyer du Système solaire tous les 5,44 ans. Bien qu'il soit de taille modeste, l'astre peut être pris de sursautssursauts d'activité qui, espérons-le, rehausseront son éclat par moments pour le plus grand plaisir de nos yeux. Mais comme toujours, avec ces corps de glace et de poussière, il est difficile de prévoir comment il va se comporter. En tout cas, cela se présente bien et 46P devrait briller jusqu'à Noël avec, qui sait ? une queue panachée visible. Autour du 22 décembre néanmoins, la Pleine LunePleine Lune rendra son observation plus délicate.
Un beau cadeau céleste de fin d'année en tout cas, offert à tous les curieux.
Quand une étoile filante de l'essaim des Géminides passe devant 46P/Wirtanen. © Joe Lawton, Spaceweather.com, Youtube
Le saviez-vous ?
C'est la comète 46P/Wirtanen que la sonde Rosetta devait initialement visiter mais le report de son lancement a obligé l'équipe de la mission à reprogrammer sa destination. C'est ainsi que la sonde et l'atterrisseur Philae explorèrent la comète Tchouri.
Une comète visible à l'œil nu pour bientôt
Article de Frank Menant publié le 25 février 2002
Pour ceux à qui, la découverte d'une comète manquait qu'ils se rassurent... deux astronomesastronomes amateurs viennent d'en découvrir une le 1er février 2002. D'après les calculs, elle s'avère très prometteuse.
L'astronome amateur japonais Kaoru Ikeya et le chinois Daquing Zhang n'en ont pas cru leurs oreilles quand ont leur a annoncé que la comète C/2002 C1 allait porter leurs noms. En effet, ils l'ont située dans la constellation de la Baleineconstellation de la Baleine au début du mois. D'une magnitude de 7 lors de sa découverte, son éclat augmente rapidement et devrait atteindre la magnitude de 4,2 au plus fort de sa visibilité.
Pour l'instant, vous pouvez l'observer avec une bonne paire de jumelles (7X50) dans la constellation des PoissonsPoissons. C'est vers la mi-mars, lorsqu'elle sera en plein cœur de la constellation des Poissons, que vous pourrez commencer à l'observer à l'œil nu. Le 3 avril quand elle sera non loin de la galaxie d'Andromèdegalaxie d'Andromède elle atteindra sa magnitude maximale : 4,2. Puis vous pourrez encore l'observer avec un éclat décroissant jusqu'au 28 avril.
Les confirmés pourront la suivre jusque début juin où elle traversera la constellation d'Hercule, la Couronne boréale, et enfin la tête du Serpent.