Persuadés que la civilisation humaine court à sa perte, des chercheurs de la Nasa ont calculé la date probable de colonisation de différentes planètes du Système solaire et au-delà, en fonction de la puissance logicielle nécessaire pour y parvenir. L’Homme pourrait ainsi atteindre une lune de Jupiter en 2076 et le système Trappist-1 en 2290.
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« Un programme d'exploration spatiale agressif et soutenu, qui comprend la colonisation, est essentiel à la survie à long terme de la race humaine. » C'est la conclusion d'une nouvelle étude prépubliée sur le serveurserveur arXiv qui a calculé dans combien de temps l'Homme pourrait établir des colonies sur différentes planètes de l'Univers. Jonathan Jiang et ses collègues du JPL (Jet Propulsion Laboratory), en Californie, n'ont pas fouillé dans les déclarations d'Elon MuskElon Musk, qui prétend vouloir établir les premières colonies sur Mars en 2024, ni établi un modèle complexe de simulation spatiale, mais se sont basés sur un seul paramètre : la puissance de calcul. « Le choix de ce paramètre critique est motivé par le fait que son développement exponentiel est parallèle à celui de la technologie d'exploration spatiale, expliquent les auteurs, qui s'appuient sur des données historiques. Lorsqu'une intelligence artificielleintelligence artificielle intégrée aux vaisseaux spatiaux sera suffisamment intelligente pour prendre des décisions en temps réel, cela permettra d'économiser les nombreuses heures nécessaires pour communiquer avec les scientifiques sur Terre », cite par exemple Jonathan Jiang.
Une durée de voyage incertaine
Les chercheurs ont établi un calendrier avec une date possible de lancement des missions, qui ne tient toutefois pas compte du temps de voyage. Ainsi, si une mission habitée vers Proxima du CentaureProxima du Centaure - le système planétaire le plus proche de notre Système solaire - est envisageable en 2254, l'étude ne dit rien du temps de vol qu'il faudrait pour atteindre cette étoile située à 4.244 années-lumière. Il serait en tout cas impossible de l'atteindre avec des fuséesfusées à propulsion classiques, reconnaissent les auteurs, qui pointent la nécessité de systèmes de propulsion « révolutionnaires ». « Dans tous les cas, une puissance de calcul supérieure à celle dont nous disposons aujourd'hui sera nécessaire pour concevoir, construire et exploiter de tels modèles. » Ce qui nous ramène donc au critère de départ.
Atteindre une civilisation intelligente en 2383
Les chercheurs ont construit une équation se basant sur la croissance du nombre de transistors par processeur, qui double chaque année, la distance (en unités astronomiquesunités astronomiques) entre la Terre et l'objectif atteint par les différentes missions spatiales en fonction du temps, ainsi que le nombre d'années séparant les missions robotisées des missions habitées. Voici le calendrier établi pour le lancement de missions habitées vers la LuneLune, Mars, un astéroïdeastéroïde de la ceinture d'astéroïdesceinture d'astéroïdes, une lune de JupiterJupiter ou de Saturne, Proxima du Centaure, Tau Ceti (une étoile située à 12 années-lumière de la Terre), le système Trappist-1 (à 40 années-lumière), ou une hypothétique destination située à 14.000 années-lumière dans la direction du Sagittaire, « dont il a été suggéré qu'elle puisse accueillir une vie complexe, y compris une civilisation développée technologiquement », avancent les auteurs.
Démographie, changement climatiquechangement climatique, guerre nucléaire, pandémiespandémies, bioterrorismebioterrorisme... « Nous nous trouvons dans une "fenêtrefenêtre de périls" qui ne pourra pas être refermée tant que nous n'aurons pas créé une, voire plusieurs colonies extraterrestres autonomes et viables », jugent les auteurs un brin alarmistes. Il suffit toutefois d'aller voir le film Dune pour s'apercevoir que l'humanité pourrait rapidement saboter les futures planètes comme il a endommagé la Terre.