Le projet Breakthrough Listen, qui consiste à détecter des signaux qui pourraient provenir d’une civilisation extraterrestre, utilise depuis peu le radiotélescope MeerKat pour détecter des technosignatures. Le rythme du nombre d'étoiles observées va donc considérablement s'accroître, augmentant de facto les chances de signes de technologies extraterrestres.
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Y a-t-il de la vie ailleurs ? MeerKAT, le plus grand radiotélescope de l'hémisphère sudhémisphère sud, veut répondre à cette question et se lance dans la recherche d'une vie extraterrestre en se focalisant sur les « technosignatures ». C'est-à-dire tout signe de technologie que nous pouvons utiliser pour déduire l'existence d'une vie intelligente ailleurs dans l'Univers. Des technosignatures structurelles donc, mais aussi, et cela peut vous surprendre, des technosignatures atmosphériques. En effet, la pollution atmosphérique est l'un des moyens les plus manifestement artificiels par lesquels l'humanité a modifié les caractéristiques observables de la Terre. Ce qui a très bien pu se reproduire ailleurs dans l'Univers.
La recherche de technosignatures a cela de passionnant qu'elle peut s'élargir à de nombreux aspects d'une vie intelligente. On l'a vu, cela peut être des traces de gaz industriels dans l'atmosphèreatmosphère mais aussi tout signe d'activités industrielles, des îlots de chaleur, la lumière de villes ou le transittransit de structures artificielles.
Comme on suppose que la vie technologique peut se répandre dans la galaxiegalaxie, ses technosignatures pourraient se trouver plus loin dans l'espace et dans le temps de leur point d'origine. Une hypothèse qui pousse de nombreux scientifiques à penser que par rapport aux biosignatures, les technosignatures pourraient être plus omniprésentes, plus évidentes, moins ambiguës et détectables à des distances beaucoup plus grandes.
L'observatoire MeerKAT et ses 64 antennes de 13,5 mètres de diamètre, précurseur du futur réseau de radiotélescopes SKA (Square Kilometer Array), rejoint donc le projet Breakthrough Listen. Ce projet, initié par Yuri Milner, fait le pari de détecter des signaux qui pourraient provenir d'une civilisation extraterrestre. Breakthrough Listen, qui ne dispose pas de ses propres observatoires, installe ses propres instruments sur des observatoires partenaires comme le télescopetélescope de 100 mètres Robert C. Byrd Green Bank aux États-Unis et le télescope Parkes de 64 mètres en Australie. Et ce, sans affecter les recherches des astronomesastronomes qui utilisent ces observatoires.
Ne pas faire l'impasse sur notre Système solaire également
Avec cet observatoire, le rythme des étoilesétoiles observées sera phénoménal. Plus d'un million d'étoiles proches de nous en seulement deux ans ! En théorie, MeerKar sera capable de détecter des technosignatures jusqu'à une distance de seulement 250 années-lumièreannées-lumière. L'une des premières cibles sera notre étoile voisine la plus proche, Proxima du CentaureProxima du Centaure, qui semble abriter deux petites planètes rocheusesplanètes rocheuses dans la zone habitable de l'étoile et dont on a découvert une potentielle technosignature fin 2020.
Enfin, l'observatoire MeerKAT pourrait aussi utiliser ses antennes pour rechercher des technosignatures dans notre Système solaireSystème solaire. Comme son exploration reste très incomplète, il demeure un espace de recherche potentiel pour les technosignatures. S'il n'est évidemment pas question de découvrir des structures artificielles géantes, la plus évidente est l'étude d'hypothétiques sondes interstellaires. Par exemple, l'astéroïde `Oumuamua dont l'origine extrasolaireextrasolaire a fait l'objet de recherches en tant qu'objet potentiellement artificiel. Si de telles sondes existent, il est possible qu'elles restent dans le Système solaire, soit à dessein, soit par capture gravitationnelle accidentelle.
Civilisations extraterrestres : plus de 26 millions de technosignatures détectées en quatre heures
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 23/11/2020
Une technosignature, c'est un signal émis par une technologie. En extrapolant, par une civilisation intelligente. C'est pourquoi les chercheurs les scrutent à travers la Voie lactéeVoie lactée. En quelques heures seulement, ils viennent d'en détecter plus de 26 millions ! D'où proviennent-elles ?
Parmi les outils déployés par les scientifiques dans l'espoir de trouver des civilisations extraterrestres intelligentes quelque part dans la Voie lactée, il y a celui qui consiste à chercher des signaux émis par leurs technologies. Des technosignatures, comme disent les chercheurs. Des astronomes de l’université de Californie rapportent aujourd'hui en avoir détecté plus de 26 millions en dirigeant le Green Bank Telescope vers 31 étoiles similaires à notre SoleilSoleil !
Après analyse toutefois, les chercheurs concluent que pas une seule de ces technosignatures ne provient en réalité d'une civilisation lointaine. Toutes sont d'origine... terrestre ! Ce que les astronomes qualifient d'interférencesinterférences radioélectriques (RFI) émises par nos satellites, nos avions, nos systèmes de communication, nos téléphones mobilesmobiles ou même, nos fours à micro-ondesfours à micro-ondes.
Alors que le message envoyé par le radiotélescope d’Arecibo en 1974 à destination d’une potentielle civilisation extraterrestre continue sa route dans l’espace, les astronomes tentent d’identifier des technosignatures qui signaleraient la présence de civilisations extraterrestres intelligentes. © @ProfAbelMendez, Twitter
Améliorer les algorithmes
Une déception, d'une part. Mais une satisfaction d'autre part. Car l'étude a au moins permis aux chercheurs d'affiner leurs algorithmes. Les RFI, en effet, sont susceptibles d'obscurcir les potentiels signaux que nous pourrions recevoir d'une civilisation extraterrestre. Compte-tenu de la quantité colossale de données à traiter -- les 26 millions de technosignatures ont été enregistrées en seulement quatre heures d'observation --, mieux vaut pouvoir compter sur un excellent taux de détection des signaux.
Ainsi, sur 26.631.913 technosignatures, 26.588.893 ont immédiatement été classées parmi les interférences radioélectriques par les algorithmes. Soit pas moins de 99,84 %. Mais il en restait toujours 43.020 à trier. Comme la plupart tombaient dans la fourchette des RFI, elles ont été classées comme telles. Et les chercheurs ont étudié ensuite un à un les 4.539 signaux restants. Tous provenant de plusieurs directions du ciel et donc, selon eux, indéniablement issus de sources anthropiques.