Connus pour leurs prouesses en astronomie, qui plus est compte-tenu des technologies qui étaient à leur disposition, les Mayas disposaient d’un calendrier sacré, le Tzolk’in, de 260 jours. Des archéologues viennent de découvrir ce qui serait le plus ancien fragment d’un tel calendrier, qui daterait de près de 2.300 ans !
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Les Mayas sont ce qu'on appelle une civilisation précolombienne, c'est-à-dire qu'ils se sont majoritairement éteints avant l'arrivée de Christophe Colomb sur le continent américain en 1492. Apparue autour de 2600 avant notre ère, la civilisation maya a atteint son apogée entre les années 800 et 1000. Avec une croissance inégale selon les régions et les périodes, les Mayas ont habité l'équivalent de cinq pays au cours de leur existence, dont le Mexique et le Guatemala. Connus pour pratiquer l'astronomie et avoir même bâti leurs cités en fonction des positions des astresastres, ils utilisaient différents calendriers, dont l'un constitue un équivalent de notre calendrier annuel, de 365 jours, à ceci près qu'il est encore plus exact ! Mais un autre de leurs calendriers fonctionnait sur une base de 20 jours et 13 cycles, soit en tout 260 jours. Sacré et utilisé pour les rites religieux par toutes les civilisations méso-américaines, il perdure encore aujourd'hui dans certaines communautés indigènesindigènes du sud du Mexique et du Guatemala.
Mais si son utilisation n'est plus à prouver, dater son origine est plus compliqué. Aujourd'hui, c'est la preuve la plus ancienne de ce calendrier qui vient d'être découverte par des archéologues dans les fondations de la pyramide de Las Pinturas, située à San Bartolo au Guatemala, parmi les fragments d'une ancienne fresque méso-américaine. Plus exactement, ce sont les traces d'une tête d'animal sous un point noir et une ligne continue qui ont été trouvées, qui sont des symboles de l'un des 260 jours du calendrier, le jour « 7 cerfs ».
Une découverte qui daterait d’entre 300 et 200 ans avant notre ère
Ce n'est pas la première trouvaille de ce type faite par des archéologues, mais pour la première fois, ils sont parvenus à lui associer une époque précise, dans une étude publiée dans la revue Science Advances : entre 300 et 200 ans avant notre ère. Soit plus de 1.000 ans avant les autres symboles hiéroglyphiques trouvés au Guatemala !
Le saviez-vous ?
Pour dater leurs découvertes, les archéologues utilisent, parmi d’autres méthodes, la datation au carbone 14. Cet atome peut se trouver sous différentes formes, dont le carbone 14, ou 14C, qui est radioactif. Créé dans la haute atmosphère par des interactions entre l’azote (14N) et des rayonnements cosmiques, on compte un atome de carbone 14 pour 1.000 milliards de carbone 12. Comme le carbone classique, il est assimilé sous forme de CO2 par les organismes vivants, puis renouvelé régulièrement. Mais une fois mort, le carbone 14 est alors stocké et décroit petit à petit. Or, on connaît sa période radioactive, soit le temps pour que la moitié des atomes de carbone 14 se soient désintégrés, qui est de 5730 ans. Ainsi, les chercheurs peuvent dater chaque élément en effectuant le ratio entre le carbone 14 et le carbone 12 qu’ils contiennent. Ici, c’est la peinture sur les fragments découverts qui a été datée.
Découverte dans les fondations de la pyramide de Las Pinturas, située à San Bartolo, au Guatemala, la fresque remet en question l'hypothèse selon laquelle les méthodes calendaires mayas seraient originaires de la région d'Oaxaca au Mexique. « Les preuves suggèrent maintenant que nous ne pouvons plus désigner une région de la Méso-Amérique comme Oaxaca comme "le" point d'origine des scripts ou de la tenue des registres calendaires », écrivent les auteurs de l'étude.
Mais le symbole du cerf, s'il sert principalement de date, peut aussi représenter un nom : les Mayas étaient nommés à la naissance en fonction de la date du calendrier religieux. Une autre preuve de son importance, comme concluent les archéologues dans leur étude : « le calendrier de 260 jours a longtemps été un élément clé dans les définitions traditionnelles de la Méso-Amérique en tant que région culturelle, et sa persistance dans de nombreuses communautés jusqu'à nos jours témoigne de son importance dans la vie religieuse et sociale ».