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Crédit : www2.117.ne.jp
Les muons sont des particules élémentaires. Ils sont relativement abondants dans le rayonnement cosmique qui pénètre l'atmosphèreatmosphère jusqu'à la surface de la Terre. Ainsi, chacun d'entre nous est traversé par environ 100 muons par seconde. Dans la matière, ce sont les électrons qui créent des liaisons chimiques entre atomesatomes et assurent la cohésion de l'ensemble. En substituant artificiellement des muons négatifs aux électrons, on élabore des systèmes beaucoup plus compacts dotés de propriétés nouvelles. Le muon étant environ deux cent fois plus lourd que l'électron, il crée des liaisons entre atomes deux cent fois plus courtes (un milliardième de millimètre au lieu d'un dix millionième de millimètre pour une liaison atomique standard). Ainsi des atomes liés par une liaison muonique sont si proches les uns des autres que leur noyaux peuvent fusionner.
Pour créer artificiellement des faisceaux de muons, des particules chargées sont manipulées et accélérées sur des cibles dans des accélérateurs de particules. Ces collisions engendrent diverses particules secondaires, dont les muons. Cette particule vit de l'ordre de 2x10-6 seconde (deux millionièmes de seconde) avant de se désintégrer en un électron ou un positronpositron et des neutrinosneutrinos. Cette duréedurée de vie est largement suffisante pour manipuler les muons et les utiliser pour la fabrication d'atomes et de moléculesmolécules "exotiquesexotiques". Au cours de ce type d'expérience, on observe des réactions de fusionsfusions atomiques mais aussi d'autres réactions comme des réactions de transferts de muons de l'hydrogènehydrogène vers des atomes plus lourds comme l'azoteazote, l'oxygèneoxygène ou le néonnéon.
C'est à ces réactions "parasitesparasites" et à leur modélisationmodélisation que s'est intéressé Arnaud Dupays, du laboratoire CAR (CNRS-Université Paul Sabatier, Toulouse). Grâce à un nouveau système de paramétrisation des particules, le nouveau modèle permet de comprendre pour la première fois des résultats accumulés au cours des dix dernières années sur la cinétique de réactions "exotiques" obtenues dans des accélérateurs de particules et restées jusqu'alors sans explication satisfaisante. C'est une avancée importante vers l'amélioration de la fusion nucléairefusion nucléaire catalysée par muons pour la production d'énergieénergie, mais aussi pour une meilleure compréhension des propriétés fondamentales de la matière.