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Après l'explosion du lanceur Antares et la perte du cargo Cygnus d'Orbital Sciences qui devait ravitailler la Station spatiale internationale à la fin du mois d'octobre, une capsule Dragon de SpaceXSpaceX s'apprête à rejoindre le complexe orbitalcomplexe orbital. Si les conditions météorologiques sont favorables, le lancement aura lieu ce mardi 6 janvier à 11 h 20 (heure de Paris) depuis la base de l'US Air Force de cap Canaveral, en Floride et l'amarrage à la Station, deux jours plus tard, le 8. Ce sera la première des cinq missions de ravitaillement que prévoit d'effectuer SpaceX cette année.
Initialement, ce lancement était prévu le 19 décembre mais des indicateurs contrastés rencontrés lors d'un essai statique des moteurs avaient alors contraint SpaceX et la Nasa à reporter le tir à ce jour. Ce report de plus de trois semaines s'explique moins par ces anomaliesanomalies, qui par la suite se sont révélées sans gravité, qu'à une période d'une dizaine de jours peu propice à un lancement vers l'ISS. Le complexe orbital, en effet, se trouvait alors constamment exposé à la lumièrelumière du SoleilSoleil, générant de fortes contraintes thermiques et opérationnelles qui rendaient difficile un lancement vers la Station.
Essai statique des moteurs du premier étage du Falcon-9. © SpaceX
Pour cette cinquième mission de SpaceX à destination de la Station spatiale internationale, la capsule Dragon embarque plus de 2,3 tonnes de fret, dont du matériel nécessaire à 256 expériences et programmes de recherche que prévoient de réaliser les équipages 42 et 43 de l'ISS. On signalera la présence d'une caméra Imax et surtout de l'instrument CATS (Cloud-Aerosol Transport System) de la Nasa. Il a pour objectif de caractériser et mesurer à l'échelle du Globe la distribution mondiale des nuages et des aérosols. Il s'agit de minuscules particules qui composent la brumebrume, la poussière, les polluants atmosphériques et la fumée par exemple et sont un des rouages de la machine climatique. Ces particules ont un impact sur la météorologiemétéorologie, l'activité humaine dans les airs et la santé publique. CATS préfigure également une série de futures charges utiles scientifiques à bas coût destinées à être embarquées à bord de la Station Spatiale Internationale.
Une chance sur deux de se poser correctement
Le principal intérêt de cette mission n'est pas ce vol routinier à destination de l'ISS, mais la nouvelle tentative de SpaceX de récupérer le premier étage de son lanceurlanceur. Et cette fois-ci il s'agit non pas de le faire amerrir en douceur sur l'océan mais de le poser sur une plateforme non amarrée, spécialement construite pour l'occasion. À la différence des deux tentatives précédentes, dont le site d'atterrissage visé était une zone d'environ 10 kilomètres de diamètre, SpaceX vise un atterrissage de précision d'environ 10 mètres.
Et ce ne sera pas simple. Avec une longueur de 90 mètres et une largeur de 50 mètres (passerellespasserelles déployées), cette zone d'atterrissage est d'une taille modeste pour accueillir Falcon 9Falcon 9 et ses 21 mètres de hauteur. Poser l'étage sur la plateforme flottante sera « très difficile », concède Elon MuskElon Musk, estimant les chances de succès à « peut-être 50 % au mieux ».
Toujours aussi ambitieux, un tempérament précieux dans l'industrie spatiale, Elon Musk a indiqué que 2015 verrait le lancement d'une vingtaine de satellites, dont Jason 3 (Cnes et Nasa), Deep Space Climate Observatory (Nasa) ou encore la mise à poste de 11 satellites de la constellationconstellation Orbcomm lors d'un même vol. Quant à ses projets de réutilisation du premier étage du Falcon 9, plusieurs essais de récupération sont planifiés dont au moins un sur terre ferme.