Aerolane, une société américaine souhaite produire des planeurs cargo autonomes pour transporter de grandes quantités de fret derrière un avion remorqueur. Séduisant, ce concept permettrait d’abaisser de 65 % le coût du transport de fret aérien.


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    Durant la Seconde Guerre mondiale et notamment lors du débarquement, les alliés ont utilisé des planeurs lourds pour acheminer au plus près du front les troupes et du matériel. Les aéronefs étaient remorqués par des avions de transport militaires pendant l'essentiel du trajet, puis largués pour se poser dans des conditions périlleuses. L'atterrissage se passait souvent mal faute de zone adaptée, ce qui transformait l'aéronef en appareil à usage unique, avec de nombreuses pertes à la clé. S'ils ont été abandonnés à partir des années 1950, une entreprise de l'ouest du Texas compte reprendre ce principe pour réaliser du transport de fret.

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    Aerolane prétend qu'avec ce procédé, le coût du fret aérien pourrait être réduit de 65 %. Cette fois, les cargos seraient « dronisés » et autonomes et surtout, ils iraient se poser en sécurité sur des pistes adaptées. Sans les masses nécessaires à la propulsion, le carburant et la cabine de pilotage, les planeursplaneurs seraient suffisamment grands pour aller jusqu'à tripler la capacité de charge utile.

    Surfer sur le vortex de l’avion remorqueur

    Ces Aerocart seraient remorqués par un avion, tels des planeurs de loisir. Ils évolueraient de façon tractée sur l'ensemble de la phase de croisière, voire jusqu'à l'atterrissage. Les commandes de vol automatisées permettraient de surfer sur le sillage de l'avion de tête pour réduire au maximum la traînée et disposer d'une portanceportance optimisée. Reste un souci de taille, ces gigantesques cargos drones devront pouvoir se poser sur des pistes régulières, ce qui risque d'engendrer quelques difficultés réglementaires auprès des autorités aéronautiques américaines (FAA).

    Pour le moment, les prototypes d'Aerolane sont dotés de motorisations à hélices lors de leur tractage. Depuis 2022, la firme teste néanmoins les capacités du pilote automatique à exploiter le surf sur le sillage de l'avion de remorquage. Le premier des deux prototypes est basé sur une cellule de Pipistrel Virus. Le second est basé sur un Velocity SE doté d'une architecture « canard » avec un rotor à l'arrière. Aerolane compte par la suite construite un véritable cargo de 3 tonnes, puis un autre de 10 tonnes. Très optimiste, l'avionneur compte parvenir à développer un modèle opérationnel dès 2025.