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Image d'artiste de XMM-Newton. Crédit : Esa/C. Carreau
Notre Galaxie possède de nombreux nuagesnuages riches en poussières interstellairespoussières interstellaires, qui constituent souvent des obstacles pour les photons du domaine visible. Il en résulte que bien des explosions de supernovaesupernovae s'étant produites dans les temps historiques sont restées inconnues des hommes, tant qu'ils n'ont pas appris à voir dans le domaine des rayons X et des ondes radios.
Il a fallut aussi attendre que l'Humanité fasse ses premiers pas en dehors de son berceau et découvre la technologie spatiale qui permet aujourd'hui à des télescopes en orbite, comme ChandraChandra et XMM NewtonNewton, de scruter dans le domaines des rayons X les secrets du cosmoscosmos.
Récemment, la NasaNasa annonçait la découverte des restes d'une supernova ayant explosé il y a 140 ans environ dans notre Galaxie : G1.9+0.3. C'est au tour de l'Esa de débusquer un autre de ces restes de supernovae.
Images fournies par XMM Newton du reste de supernova G350.1-0.3 (à gauche) et son étoile à neutrons (à droite). Crédit : ESA/ XMM-Newton/ EPIC (Gaensler et al.)
G350.1-0.3 avait bien été repéré dans le domaine des ondes radio au début des années 70 mais personne n'imaginait qu'il s'agissait de la bulle de gazgaz chaud enrichie en éléments lourds, dont certains radioactifs, produites par une explosion de supernova il y a environ 900 ans.
En effet, l'objet situé à 15.000 années-lumièreannées-lumière de la Terre apparaissait comme très irrégulier, pas du tout ce qu'on attendait d'un reste de supernova qui est plutôt de forme sphérique ou, au minimum, annulaire. On avait donc classé G350.1-0.3 en 1986 comme étant très probablement une galaxie irrégulièregalaxie irrégulière très ordinaire dans la banlieue proche de la Voie LactéeVoie Lactée.
Visite d'une fabrique d'atomes
L'explication est simple. Avec ses 8 années-lumière de diamètre, la bulle de gaz chauds se propage encore actuellement dans un nuage moléculaire dense qui ne favorise pas une expansion isotropeisotrope. Associée à cette dernière, une source de rayons X de faible dimension a été découverte. Il doit s'agir d'une étoile à neutronsétoile à neutrons laissée par l'explosion de la supernova.
Les astrophysiciensastrophysiciens sont assez excités par cette découverte car ce reste de supernova est l'un des plus brillants et des plus jeunes de notre Galaxie. Or, si des étoiles massives différentes, dépassant en général les 10 massesmasses solaires, explosent en libérant certains noyaux lourds, fruits de la nucléosynthèsenucléosynthèse stellaire, la composition chimique et la structure des restes de supernovarestes de supernova tendent à s'uniformiser avec le temps. Au bout de 20.000 ans environ, il n'est plus possible de remonter aux détails fins de l'explosion thermonucléaire et de la structure de l'étoile qui en a été le siège.
Avec G350.1-0.3, les chercheurs disposent donc d'une des rares opportunités de comprendre un peu mieux les fourneaux stellaires où s'engendrent les éléments qui nous constituent. En outre, toute amélioration de la théorie de l'évolutionthéorie de l'évolution stellaire a potentiellement des retombées dans tous les domaines de l'astrophysiqueastrophysique et de la cosmologiecosmologie, que ce soit dans l'évolution chimique des galaxies, de la physiquephysique du milieu interstellaire et même dans l'interprétation de la mystérieuse énergie noireénergie noire.