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Il est jeune et il est beau. Formé voilà environ 500 millions d'années par une comète ou un astéroïde qui est venu frapper la partie nord-ouest de l'océan des TempêtesTempêtes, le cratère lunaire Aristarque est une excavation de 40 km de diamètre sur 3.500 m de profondeur. Situé dans une immense zone basaltiquebasaltique où les géologuesgéologues ont découvert des champs de cendres volcaniques explosives et les restes d'immenses coulées de lave, ce cratère brillant porteporte le nom d'Aristarque de Samos, astronomeastronome et mathématicienmathématicien grec né en 310 avant J.-C., connu pour avoir proposé un modèle héliocentriquehéliocentrique de l'univers.
Photographié en infrarouge (à droite) par la caméra grand-angle de la sonde LRO, le plateau d'Aristarque révèle comment les éjectas produits lors de la formation du cratère sont venus se superposer aux coulées de lave (plus rouges au nord-est du cratère). © Nasa, GSFC, Arizona State University
Ce n'est pas la première fois que la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), en orbite lunaire depuis le mois de juin 2009, nous offre des vues stupéfiantes de la surface de notre satellite naturel. En 2011, nous découvrions comme jamais auparavant le cratère Tycho (né d'un impact oblique voilà plus d'une centaine de millions d'années qui projeta des matériaux lunaires tout autour sous forme de rayons clairs) et son curieux piton central au sommet duquel repose un bloc rocheux de 120 m de diamètre. Le cratère Aristarque avait également été survolé en rase-motte une première fois en novembre 2011, révélant les détails de sa paroi. On y trouve des bandes sombres prises longtemps pour des glissements de terrain, et qui sont peut-être les restes d'écoulements pyroclastiquesécoulements pyroclastiques.
Le 13 juillet 2012, la sonde LRO est repassée au-dessus du cratère Aristarque sous un autre angle, offrant une vision en gros plan presque complète du cratère et des vues inédites de son piton central.
Au centre du cratère Aristarque, un piton central de 300 m de haut présente des stries plus ou moins foncées. Des prélèvements géologiques permettraient de confirmer ou non l'hypothèse selon laquelle il est constitué de matériaux remontés du sous-sol lunaire lors de l'impact. © Nasa, GSFC, Arizona State University
Le cratère Aristarque, terrain de jeu pour géologues
Le plateau où se situe le cratère Aristarque est une zone particulièrement intéressante. C'est une région qui a connu une forte activité volcanique, comme le révèle la vallée de Schröter (un tunnel de lavetunnel de lave effondré long de 160 km et large de 11 km) ainsi que plusieurs épanchements de lave mis clairement en évidence sur les images infrarouges prises par la Wac, la caméra grand-angle de la sonde LRO. À ces dépôts de cendre et de basaltesbasaltes encore bien visibles au nord-est du cratère est venue se superposer la couche de matériaux éjectés au moment de l'impact. En raison de la jeunesse d'Aristarque, la roche pulvérisée par l'impact n'a pas encore été altérée par le vent solaire, ce qui fait de ce cratère la formation géologique la plus brillante de la Lune, repérable dans la lumière cendrée à l'opposé du croissant lunaire deux ou trois jours après la Nouvelle Lune.
Bien que d'une hauteur modeste (300 m contre 2.000 m pour celui de Tycho), le piton central du cratère Aristarque est remarquable par les stries plus ou moins foncées qu'on aperçoit sur ses pentes. Ce piton est sans doute composé des matériaux du sous-sol lunaire remontés au moment de l'impact, une hypothèse que seuls pourraient vérifier des géologues arpentant cette région. En prélevant des échantillons sur les pentes du piton central, ces futurs explorateurs lunaires pourraient en comparer la composition avec celle des éjectas qui entourent le cratère.