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Voilà 10.000 ans environ, la comète Ison, alias C/2012 S1, qui tournait depuis des milliards d'années dans le nuage de Oortnuage de Oort, à des dizaines de milliards de kilomètres de la Terre, s'est mise en route vers le Soleil. Une étoile passée trop près a peut-être bousculé ce nuage composé de petits corps très anciens, amas de glace et de poussières. Elle s'est mise à tomber vers le Soleil, selon une trajectoire très elliptique et a été repérée par les astronomesastronomes en 2012.
Ceux-ci ont alors calculé que le périhélie (point le plus proche du Soleil dans la course de la comète) serait situé à seulement 1,1 million de kilomètres de l'astre solaire, le 29 novembre 2013. Ison allait devenir visible à l'œilœil nu quand le rayonnement solairerayonnement solaire allait commencer à faire s'évaporer la glace (d'eau et de dioxyde de carbonedioxyde de carbone), ce qui produit la queue de ces astres passagers.
Les astronomes se sont mobilisés pour suivre la comète Ison lorsqu'elle a frôlé le Soleil, subissant un échauffement et de puissantes forces de marée dues à la forte gravité. © Discovery Science
La comète Ison, témoin de la naissance des planètes
Les astronomes amateurs n'étaient pas les seuls à attendre cette comète. Plusieurs grands instruments, comme Hubble et Gemini, l'ont alors suivie. Formée il y a 4,5 milliards d'années et peu modifiée depuis (car elle est restée dans cette sorte de congélateur qu'est le nuage de Oort), Ison porteporte en elle des poussières datant de la naissance du Système solaire. Les planètes telluriquesplanètes telluriques, comme la Terre, se sont formées à partir de ce genre de composants, et notamment les moléculesmolécules organiques (à base de carbone). Comment cet agrégat allait-il résister ?
Un documentaire de Discovery Science (Ison : la super-comète) fait revivre cette traque de la comète Ison. La comète est, pour nous, passée derrière le Soleil, justement pour le périhéliepérihélie, mettant le suspense à son comble. Ce passage a été fatal à Ison, qui s'est désagrégée, poursuivant sa trajectoire sous forme de petits morceaux rapidement devenus invisibles. Elle n'était, comme nombre de comètes, qu'un agrégat sans cohésion, comme le montre Peter H. Schultz, dans cette expérience consistant à en fabriquer une. Posée sur le sol, la gravitégravité lui donnerait l'allure d'un tas de terre.