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La météorite en plein ciel. Crédit Global Edmonton TV
Les habitants de la province canadienne du Saskatchewan qui ont levé les yeuxyeux vers le ciel en début de soirée ont eu l'honneur d'apercevoir la rentrée atmosphérique, non pas d'un vulgaire satellite, mais d'une des plus grosses météorites de la décennie. Dégageant une énergie d'environ 300 tonnes de TNT, selon une étude des infrasons émis réalisée à l'université d'Ontario par Peter Brown, cette masse estimée à 10 tonnes s'est ensuite fragmentée pour retomber au sud-est de la ville de Lloydminster, à la limite de la province de l'Alberta.
Chute de la météorite filmée depuis une voiture de police. Crédit Global Edmonton TV
Selon les scientifiques, la vitesse de cette météorite était particulièrement faible, environ 14 km/seconde (contre une moyenne de 20 km/seconde), ce qui lui a évité de se désintégrer entièrement lors de son passage à travers l'atmosphèreatmosphère terrestre. L'éclat lumineux était si intense qu'il a été perçu jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres.
L'événement est une aubaine pour les chercheurs, qui ont aussitôt entrepris de passer au peigne fin la zone de 25 km2 où les fragments étaient supposés avoir abouti. Des collectionneurs, tant amateurs que professionnels, emboîtaient aussitôt le pas et l'un d'entre eux, Robert Haag, très connu des astronomesastronomes amateurs, offrait une récompense de 9.700 dollars à la première personne qui lui ramènerait un kilogramme de météorite...
C'est une semaine plus tard, le jeudi 27 novembre, qu'une équipe de l'université de Calgary dirigée par Alan Hildebrand, réussit à localiser plusieurs débris de la météorite à environ 40 km de Lloydminster. Les mêmes scientifiques poursuivent actuellement leurs recherches pour tenter de localiser quelques-uns des milliers de débris qui doivent s'être éparpillés sur une grande surface, autour de la rivière Battle.
Autre image de la météorite, provenant d'une caméra de surveillance. Crédit Radio Canada
En attendant, tous les hôtels et stations d'essence de la région sont mis à contribution afin de visionner les enregistrements des caméras de surveillance et tenter de déterminer la trajectoire des multiples fragments, ce qu'il est possible de faire soit par observation directe des traînées lumineuses, soit par le suivi des ombres projetées au sol.
Météore ou météorite ?
Par convention, on qualifie de météoremétéore le phénomène lumineux qui accompagne la traversée de l'atmosphère d'un objet naturel en provenance de l'espace extraterrestre. Il devient météorite lorsqu'il percute le sol... ou un vaisseau spatial. Dans le cas présent, l'objet aperçu par de nombreux habitants était bien un météore, tandis que les équipes au sol recherchent à présent des fragments de météorite.
Les premières analyses sont en cours, et sans doute cette élégante visiteuse du ciel nous en apprendra-t-elle bientôt sur sa propre existence, et peut-être même sur l'origine du système solairesystème solaire dont elle n'est qu'un des multiples fossilesfossiles.