Le radar de la sonde Mars Express fonctionne maintenant depuis quelques années. Des nouvelles images du sous-sol de Mars viennent d’être rendues publiques par l’Esa. Les chercheurs pensent pouvoir étendre dans l’avenir cette technique à Europe et Titan.

au sommaire


    Mars Express en train d'émettre une impulsion radar avec Marsis. Crédit : JPL

    Mars Express en train d'émettre une impulsion radar avec Marsis. Crédit : JPL

    Le Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding (Marsis) est l'un des instruments clé de la sonde Mars ExpressMars Express. Désormais capables de plonger leur regard jusqu'à trois kilomètres sous la surface de Mars, les planétologues sont partis à la recherche de poches de glace, et même d'eau liquide, dissimulées dans les entrailles de la planète rouge. Si de l'eau liquide était détectée, les possibilités de découvrir de la vie seraient probablement grandement revues à la hausse et l'on saurait aussi où diriger de futures missions martiennesmissions martiennes, en particulier habitées.

    Lorsque que les chercheurs ont lancé la mission Mars Express, il n'était pas évident que le sous-sol de Mars se laisse facilement pénétrer par des ondes radar, et surtout, que la ionosphère de la planète ne soit pas à l'origine d'une dégradation significative de l'écho radar reçu, rendant difficile toute investigation en profondeur des couches supérieurs de sédimentssédiments et de glace présentes sur la planète.

    Cliquez pour agrandir. Le radar de la sonde Mars Express, Marsis, a été conçu pour pénétrer en profondeur le sous-sol de Mars et il a tenu ses promesses. La figure montre le fond de la SPLD (<em>South polar layered deposit</em>), la couche de dépôts du pôle sud avec une zone particulière enregistrée à une profondeur de 3,7 km par Marsis. En revanche, le <em>Shallow Subsurface Radar</em> (Sharad) équipant la sonde de la <em>NASA Mars Reconnaissance Orbiter</em>, conçu comme un radar à haute résolution, a de la difficulté à pénétrer la SPLD au-delà de 1 km de profondeur, comme le montre la dernière image sous celle fournie par Marsis. Crédit : Nasa/Esa/JPL-Caltech/ASI/<em>University of Rome/Washington University in St. Louis</em>

    Cliquez pour agrandir. Le radar de la sonde Mars Express, Marsis, a été conçu pour pénétrer en profondeur le sous-sol de Mars et il a tenu ses promesses. La figure montre le fond de la SPLD (South polar layered deposit), la couche de dépôts du pôle sud avec une zone particulière enregistrée à une profondeur de 3,7 km par Marsis. En revanche, le Shallow Subsurface Radar (Sharad) équipant la sonde de la NASA Mars Reconnaissance Orbiter, conçu comme un radar à haute résolution, a de la difficulté à pénétrer la SPLD au-delà de 1 km de profondeur, comme le montre la dernière image sous celle fournie par Marsis. Crédit : Nasa/Esa/JPL-Caltech/ASI/University of Rome/Washington University in St. Louis

    Mais la mission fut un succès, même si l'on peut espérer que le plus beau reste encore à venir. Quoiqu'il en soit, les planétologues savent maintenant que les pôles martiens sont bien constitués majoritairement par de la glace d'eau et pas uniquement ou essentiellement par de la glace carboniqueglace carbonique.

    Ils peuvent en effet voir à travers une épaisseur de 3,7 km de glace et d'après leur estimation, ils devraient même pouvoir descendre plus bas jusqu'à une profondeur de 20 km et plus.

    L'ensemble des images des couches du pôles sud fournies par Marsis permet de réaliser cette coupe du sous-sol de Mars en vidéo. Crédit : Nasa-Esa

    Un telle performance est très encourageante pour les chercheurs voulant explorer des satellites glacés comme Encelade et surtout Europe. L'envoi d'une sonde avec un radar passant juste au-dessus des zones de fractures de leurs croûtescroûtes glacées pourraient permettre de découvrir qu'il y a bel et bien des océans d'eau liquide sur ces deux mondes. De grandes surprises pourraient aussi résulter de l'emploi de la même technique sur TitanTitan avec ses lacs d'hydrocarbures.