Nouvel exploit pour le NST (New Solar Telescope). Quelques semaines après avoir pris une image de la surface du Soleil à une résolution inégalée, il propose une vidéo des cellules de convection en mouvement sur notre étoile.

au sommaire


    Si l'on vous demande quel est le meilleur endroit pour observer le Soleil sans être gêné par les turbulences terrestres, vous répondrez sans aucun doute que l'idéal est d'utiliser un télescope spatialtélescope spatial. C'est pourtant bien un observatoire au sol qui réalise actuellement les meilleures images de la surface de notre étoile. Situé dans une chaîne de montagnes au-dessus de la vallée de San Bernardino en Californie, cet observatoire solaire est installé depuis 1969 sur un lac artificiel, le lac Big Bear. Une conception unique qui fait la particularité du BBSO (Big Bear Solar Observatory), destinée à réduire au maximum l'échauffement du sol autour de l'observatoire pendant la journée, échauffement préjudiciable à la qualité des images.

    En 2009, le BBSO a fait peau neuve en accueillant un nouvel instrument révolutionnaire, le NST (New Solar Telescope). Il s'agit du plus puissant télescope solaire du monde. Doté d'un miroir primaire de 1,6 mètre de diamètre et de nombreuses innovations optiques et technologiques, le NST a été conçu pour étudier en détails la surface solaire. Toujours en rodage (le NST ne recevra sa nouvelle optique adaptative que dans un an), ce télescope n'a pourtant pas tardé à montrer toute sa puissance. Après avoir réalisé le 2 juillet un cliché exceptionnel d'une tache solaire, les astronomesastronomes de Big Bear ont obtenu le 3 août une séquence d'images montrant les mouvements de la granulation solairegranulation solaire pendant deux heures. 



    Cette vidéo de l'assemblage d'une série d'images réalisées le 3 août pendant 2 heures par le NST permet d'observer les mouvements de la granulation solaire. © BBSO

    Des détails jamais obtenus

    Observée à haute résolutionrésolution, la surface solaire rappelle le bouillonnement de l'eau chaude. Les « bulles » remontent de l'intérieur du Soleil, transportant la chaleurchaleur vers sa surface. Chacune de ces « bulles » de gazgaz, appelées granules ou grains de riz, vient éclater en surface. La taille de ces grains avoisine les 1.000 kilomètres.

    L'observation de ces mouvements de convectionconvection est primordiale pour comprendre un autre phénomène qui fascine les astronomes : les taches solaires. La périodicité de ces taches (le cycle solaire) est connue depuis les observations de l'astronome amateur allemand Heinrich Schwabe au XIXe siècle. On sait également que ces taches sont le fruit d'anomaliesanomalies magnétiques qui freinent la remontée de la chaleur interne du Soleil, formant à certains endroits des zones sombres, les taches, où la température est inférieure d'environ 2.000 degrés C. par rapport au reste de la surface (mesurée à 5.600 degrés C.).

    Jusqu'à présent, les chercheurs ne disposaient pas d'un instrument capable d'observer la surface solaire à une résolution suffisante pour suivre les mouvements de la granulation. Avec le NST, il semble qu'il sera désormais possible d'assister en direct à la naissance d'une tache solairetache solaire, un défi que les astronomes de Big Bear vont tenter de relever dans les mois à venir.