L'un des instruments les plus récents de l'Eso, le télescope infrarouge Vista, a révélé une féérie de filaments lumineux, cachés derrière un nuage de poussière dans la constellation de la Licorne.

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    La mise en service l'an dernier du télescope Vista (Visible and Infrared Survey Telescope for Astronomy) a ouvert aux astronomesastronomes une nouvelle fenêtrefenêtre sur l'univers. Doté d'un miroir de 4,1 mètres et d'une courte focalefocale, ce nouvel instrument de l'Eso, installé sur le site du VLT au Chili, est conçu pour photographier des grands champs célestes dans l'infrarouge entre 0,85 et 2,3 micronsmicrons de longueur d'ondelongueur d'onde grâce à une monstrueuse caméra qui pèse trois tonnes !

    Les observations réalisées dans ces longueurs d'onde permettent de détecter la lumièrelumière de certains astresastres habituellement noyés dans des nuagesnuages de poussière interstellairepoussière interstellaire qui absorbe leur rayonnement. C'est ainsi que VistaVista a déjà révélé de multiples détails dans NGC 253, une superbe galaxiegalaxie dans la constellationconstellation du Sculpteur, dont une grande partie des étoilesétoiles est inobservable dans le visible en raison de nombreux nuages de poussière. Cette fois-ci, les astronomes ont pointé le télescope Vista en direction de la Licorne, une discrète constellation qui vit dans l'ombre de sa célèbre voisine, la constellation d'Orion.

    Observée dans le visible, la constellation de la Licorne ne montre qu'une partie de ses trésors enfouis dans un immense nuage de gaz et de poussières. © <a href="http://tvdavisastropics.com/" target="_blank">Thomas V. Davis</a>

    Observée dans le visible, la constellation de la Licorne ne montre qu'une partie de ses trésors enfouis dans un immense nuage de gaz et de poussières. © Thomas V. Davis

    De l'ombre à la lumière

    C'est dans la Licorne que se trouve une région riche en nébuleusesnébuleuses, dont la plus connue est NGCNGC 2170, découverte en 1784 par l'astronome William HerschelWilliam Herschel. Une photographiephotographie grand champ prise dans le visible (voir l'image ci-dessus) révèle de nombreuses étoiles ainsi que des nébuleuses à émissionémission ou à réflexion. Les premières sont rouges, la couleurcouleur caractéristique de l'hydrogènehydrogène ionisé par le rayonnement d'astres chauds. Les secondes sont bleues, se contentant de réfléchir la lumière de quelques étoiles voisines. Pourtant, l'ensemble de cette scène semble plongé dans le brouillardbrouillard, en raison d'un immense nuage moléculaire composé de gazgaz sombre et de poussière, qui s'interpose entre nous et les astres de la Licorne.

    Les astronomes, qui ont surnommé ce nuage Mon R2 (« Mon » faisant allusion au nom latin de la constellation, Monoceros), n'avaient qu'une envie : voir ce qui se cachait véritablement derrière lui. C'est chose faite avec Vista. Le télescope est parvenu à traverser l'écran de poussière que forme Mon R2 en réalisant une spectaculaire image en infrarouge. Le cliché obtenu révèle le travail de puissants ventsvents stellaires, sculptant une multitude de filaments de poussière et de gaz qui se dispersent sur la plus grande partie du champ de l'image, soit 80 années-lumièreannées-lumière. De jeunes étoiles massives de moins de 10 millions d'années, la plupart rassemblées dans un cœur très dense qui s'étend sur moins de deux années-lumière (au centre de l'image dans la partie la plus brillante), produisent des jets d'hydrogène moléculaire visibles comme des serpentins rouges.

    Les travaux réalisés par le télescope Vista en infrarouge permettent désormais aux astronomes d'étudier les processus de formation des jeunes étoiles habituellement enfouies dans de grands nuages interstellairesnuages interstellaires opaques. Ces informations seront complétées dans un proche avenir par les observations réalisées avec l'Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) et l'E-ELT (European Extremely Large TelescopeEuropean Extremely Large Telescope).