La Nasa et l'ESA révèlent sporadiquement des images prises par le télescope spatial James-Webb qui sont spectaculaires mais qui servent également à faire avancer la science. La dernière concerne l'étude d'un amas ouvert massif de jeunes étoiles comme il y en a plusieurs dans les régions de formation d'étoiles du Grand Nuage de Magellan.


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    Le télescope spatial James-Webb continue à nous enchanter et cette fois-ci en faisant un zoom sur l'une des régions de formation fiévreuse de jeunes étoiles que l'on peut trouver dans le Grand Nuage de Magellan (LMC pour Large Magellanic Cloud en anglais), une galaxie satellite de notre Voie lactée. Cette pouponnière est une nébuleuse s'étendant sur environ 1 630 années-lumièreannées-lumière dans la région sud-ouest généralement inexplorée du LMC et elle contient un amas massif de jeunes étoiles produisant par leur rayonnement une ionisationionisation des atomesatomes d'hydrogènehydrogène de la nébuleuse connue sous le nom de N79. C'est donc un exemple d'une région d'hydrogène atomique interstellaire ionisée appelée région H II (l'hydrogène atomique neutre est appelé HI par les astrophysiciensastrophysiciens).

    James-Webb. Quel est ce télescope spatial dont on parle tant ? En quoi est-il si différent d'Hubble et quelles seront ses missions ? La réponse avec Astropierre dans Futura dans les Étoiles. © Futura

    N79 est généralement considérée comme une version plus jeune de la nébuleuse de la Tarentule (également dénommée 30 Doradus, ou NGCNGC 2070 ou encore Caldwell 103). C'est une autre région avec des nuagesnuages moléculaires où se forment par effondrementeffondrement gravitationnel des pouponnières de jeunes étoiles, des amas ouvertsamas ouverts, qui est bien connue car sa magnitude apparentemagnitude apparente est voisine de 5 et qu'elle est donc aisément visible à l'œilœil nu comme une condensationcondensation petite et brillante en périphérie immédiate là aussi du Grand Nuage de MagellanGrand Nuage de Magellan à environ 160 000 années-lumière du Système solaireSystème solaire.


    Cette vidéo zoom commence par une vue large de la Voie lactée et se termine par un gros plan sur une riche région de formation d’étoiles dans le tout proche Grand Nuage de Magellan, dans la constellation méridionale de la Dorade. La région spécifique montrée, 30 Doradus, est également connue sous le nom de nébuleuse de la Tarentule. La vue finale de ces nuages a été capturée par le VLT et Vista de l’ESO, et superposée aux nouvelles données radio prises par Alma. Les données Alma révèlent des traînées jaune-rouge brillantes de gaz froid et dense qui ont le potentiel de s’effondrer et de former de nouvelles étoiles. © ESO/Digitized Sky Survey 2/N. Risinger (skysurvey.org)/R. Gendler (http://www.robgendlerastropics.com/), Alma (ESO/NAOJ/NRAO)/Wong et al., ESO/M.-R. Cioni/Vista Magellanic Cloud survey. Acknowledgment : Cambridge Astronomical Survey Unit. Music : John Dyson

    N79, un laboratoire pour comprendre la formation d'étoiles dans l'Univers jeune

    L’image révélée par la Nasa et l’ESA est en fausses couleurscouleurs (les photonsphotons avec une longueur d'ondelongueur d'onde de 7,7 micronsmicrons sont affichés en bleu, 10 microns en cyan, 15 microns en jaune et 21 microns en rouge) car elle a été prise par l'instrument Mid-InfraRed de Webb (MiriMiri) dans la bande spectrale de l'infrarougeinfrarouge moyen à laquelle nos yeux ne sont pas sensibles. Elle est accompagnée d'un long commentaire dont nous reprenons quelques extraits.

    Il explique ainsi que les régions de formation d'étoiles telles que N79 « intéressent les astronomesastronomes car leur composition chimique est similaire à celle des gigantesques régions de formation d'étoiles observées lorsque l'UniversUnivers n'avait que quelques milliards d'années et que la formation d'étoiles était à son apogéeapogée. Les régions de formation d'étoiles de notre Galaxie, la Voie lactée, ne produisent pas d'étoiles au même rythme effréné que N79 et ont une composition chimique différente. Webb offre désormais aux astronomes la possibilité de comparer et de contraster les observations de la formation d'étoiles dans N79 avec les observations approfondies du télescope sur les galaxies lointaines de l'Univers primitif.

    Ces observations de N79 font partie d'un programme Webb qui étudie l'évolution des disques circumstellaires et des enveloppes des étoiles en formation sur une large plage de massemasse et à différents stades d'évolution. La sensibilité de Webb permettra aux scientifiques de détecter pour la première fois les disques de poussière formant des planètes autour d’étoiles de masse similaire à celle de notre Soleil à la distance du LMC ».

    Image du site Futura Sciences

    Cette image du télescope spatial James-Webb présente une région H II dans le Grand Nuage de Magellan (LMC), une galaxie satellite de notre Voie lactée. Cette nébuleuse, connue sous le nom de N79, est une région d’hydrogène atomique interstellaire ionisée, capturée ici par l’instrument Mid-InfraRed de Webb (Miri). Cette image particulière est centrée sur l’un des trois complexes de nuages moléculaires géants, surnommé N79 Sud (S1 en abrégé). Le motif distinctif en « étoile » entourant cet objet brillant est une série de pointes de diffraction. Tous les télescopes qui utilisent un miroir pour collecter la lumière, comme le fait Webb, possèdent cette forme d'artefact qui découle de la conception du télescope. © ESA, Webb, Nasa & CSA, O. Nayak, M. Meixner