Des centaines de milliers d'étoiles en formation à côté de lui, plus une supernova qui a explosé tout près alors qu'il fabriquait ses planètes : le Soleil a eu une enfance difficile. Mais il a tenu bon…

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    Dans la nébuleuse de l'Aigle, le télescope spatial Hubble a pris ce mémorable cliché d'une formation nuageuse (en fait du gaz et de la poussière), baptisée les Piliers de la création. C'est dans ce genre d'environnement tumultueux qu'a dû se former le sys

    Dans la nébuleuse de l'Aigle, le télescope spatial Hubble a pris ce mémorable cliché d'une formation nuageuse (en fait du gaz et de la poussière), baptisée les Piliers de la création. C'est dans ce genre d'environnement tumultueux qu'a dû se former le sys

    On s'en doutait depuis longtemps : le Soleil n'est pas né dans un confortable coconcocon où il pouvait téter tout seul l'hydrogène environnant. Au contraire, il y avait beaucoup de monde dans le couffin ! Les météorites, les modèles et les observations des nébuleuses, comme celles d'OrionOrion ou de l'Aigle, indiquaient que le système solaire devait s'être formé dans un nuagenuage de gazgaz bousculé par des ondes de contractions, en même temps que des centaines, voire des milliers d'étoilesétoiles sœurs. La gravitégravité, insuffisante, n'a ensuite pas empêché cette fratrie de se disperser, chaque étoile suivant son petit bonhomme de chemin autour de la galaxiegalaxie.

    Dans les météorites, vestiges du système solaire primordial, des traces de nickelnickel 60, qui ne peut provenir que de la désintégration du ferfer 60, indiquent qu'une étoile géanteétoile géante devait se trouver dans les parages immédiats quand le nuage de poussières autour du Soleil en formation s'est agrégé en astéroïdesastéroïdes et en planètes.

    Des récents travaux de Leslie W. Looney, Brian D. Fields et John J. Tobin (Université de l'Illinois, Urbana-Champaign), bientôt publiés dans Astrophysical Journal, viennent de préciser encore ce scénario. En analysant les quantités relatives des isotopesisotopes provenant de la désintégration du fer et retrouvées dans les météorites, l'équipe a déterminé qu'une étoile d'environ vingt fois la massemasse solaire a explosé en supernovasupernova il y a 4,6 milliards d'années. D'après ces scientifiques, elle devait être incroyablement proche du système solaire : entre 0,32 et 5,22 années-lumièreannées-lumière. Actuellement, l'étoile la plus proche du Soleil, Proxima du CentaureProxima du Centaure, se trouve à 4,36 années-lumière. Quant au nuage de Oortnuage de Oort, réservoir sphérique de comètescomètes gravitant autour du Soleil, il pourrait s'étendre jusqu'à 1 année-lumière, voire plus.

    Or, puisque les supernovas résultent de l'explosion de grosses étoiles vivant peu de temps, elles finissent leur vie alors que ses petites sœurs, nées en même temps qu'elle, ne se sont pas encore beaucoup éloignées. Donc, qui dit supernova dit essaim d'étoiles.

    Les systèmes planétaires ne sont pas fragiles

    On peut aujourd'hui mieux imaginer la naissance du système solaire dans cet immense nuage de poussières et de gaz, qui devait ressembler aux «Piliers de la création », structure gazeuse dans la nébuleuse de l'Aigle immortalisée par le télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble. Ce sont des centaines ou des milliers d'étoiles qui se sont formées pratiquement simultanément, au gré des contractions locales de ce nuage. L'un d'entre elles, plus grosses que les autres, a rapidement explosé en supernova. La surprise est que ce violent événement, survenu si près du système solaire alors que les planètes existaient déjà, n'a pas tout détruit. Conclusion : les systèmes planétaires sont plutôt costauds. Si une étoile comme le Soleil a réussi à fabriquer et conserver ses planètes dans un environnement aussi hostile, alors on peut penser que les systèmes planétaires sont nombreux autour des étoiles...