Deux nouvelles exoplanètes de type dit "à transit" viennent d'être découvertes, ce qui porte le nombre d'objets de cette catégorie à douze. Cependant la nouveauté ne réside pas dans l'observation elle-même, mais bien dans les moyens utilisés, à savoir le programme de photométrie SuperWASP, dirigé par une équipe du Royaume-Uni, et le nouveau spectrographe SOPHIE de l'Observatoire de Haute-Provence.

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Simulation du transit d'une exoplanète de type "Jupiter chaud" devant le disque d'une étoile

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SuperWASP consiste en un ensemble de huit téléobjectifs grand angle spécialement calibrés et entièrement robotisés, poursuivant un programme d'observation photométrique sur plus de 200.000 étoiles afin de déceler les plus infimes baisses de luminosité périodique pouvant être attribuées à un compagnon planétaire. Plusieurs douzaines de cas ont ainsi été identifiés. Afin d'en confirmer cette nature planétaire, l'équipe britannique a fait appel à une équipe franco-suisse pour en réaliser le suivi spectroscopique par analyse des vitesses radiales au moyen d'un nouveau spectrographe, SOPHIE.

Les huit objectifs de l'instrument Super-Wasp

Les huit objectifs de l'instrument Super-Wasp

Installé sur le télescope de 193 cm de l'observatoire de Haute-Provence, SOPHIE ne sera pourtant inauguré officiellement que le 30 novembre prochain. Actuellement en cours de tests techniques et scientifiques, il n'est cependant pas inconnu du monde scientifique car sa destination est de remplacer, ou plutôt de succéder à l'instrument ELODIE qui avait permis en 1995 à Michel Mayor et D. Queloz de découvrir la première planète extrasolaire. Par rapport à ELODIE, SOPHIE offrira une sensibilité 10 fois plus élevée.

Le spectrographe SOPHIE en intégration

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Depuis début septembre 2006, SOPHIE est utilisé pour affiner les observations de SuperWASP, et quelques nuits seulement ont suffi pour découvrir deux nouvelles exoplanètes, en orbite autour d'étoiles maintenant dénommées WASP-1 et WASP-2. Les premiers balbutiements de l'instrument se sont donc révélés extrêmement prometteurs.

L'étoile WASP-1, légèrement plus chaude, se trouve à environ 1000 années-lumière de la terre dans la constellation d'Andromède. Plus froide et moins volumineuse, WASP-2 est située à 500 années-lumière dans la constellation du Dauphin. Les deux planètes qui y sont associées, WASP-1b et WASP-2b, tournent autour de leur astre central en seulement 2,5 et 2,2 jours, soit à une très faible distance, et appartiennent de ce fait à la catégorie des "Jupiter chauds".

L'analyse des caractéristiques de ce type d'exoplanètes, notamment de leur densité, permet de déduire des informations sur leur structure interne et de les comparer aux géantes gazeuses de notre propre Système solaire. Ces données sont précieuses dans la compréhension de la formation et de l'évolution des systèmes planétaires en général.

Feu vert est maintenant donné à l'instrument SOPHIE pour démarrer un vaste programme de recherche et de caractérisation de planètes extrasolaires. Non seulement en liaison avec SuperWASP ou d'autres instruments d'objectif similaire, mais surtout avec le satellite Corot, dont le but est la détection de candidates exoplanètes par centaines, voire par milliers d'ici quelques mois.