La sonde Europa Clipper possède enfin tous les instruments de mesure qui permettront peut-être de déterminer à l'horizon des années 2030 s’il existe des endroits sous la banquise globale de la lune glacée de Jupiter, Europe, qui pourraient abriter la vie. Les trois principaux objectifs scientifiques de cette mission sont de déterminer l’épaisseur de la banquise et ses interactions de surface avec l’océan global en dessous, d’étudier la composition de cette banquise et de caractériser sa géologie.


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    La mission Europa Clipper devrait partir pour l'espace interplanétaire en octobre 2024, mais la Nasa vient de faire savoir à moins de neuf mois du compte à rebours avant le lancement que la sonde à destination d'Europe, la lune glacée de JupiterJupiter, était maintenant équipée de tous ses instruments scientifiques.

    Sommes-nous seuls dans l'espace ? Cette question hante l'humanité depuis des décennies, et nous sommes plus proches que jamais d'y répondre ! © Futura

    Il y a ainsi et par exemple un radar, un magnétomètre, des caméras pour prendre des images stéréoscopiques et d'autres dispositifs pour analyser les particules chargées du plasma dans la magnétosphère de Jupiter dans laquelle est plongée celle d'Europe.

    On peut citer également un spectromètre de massemasse qui analysera les gazgaz de l'atmosphèreatmosphère en conjonctionconjonction avec un analyseur de la poussière pour les panaches s'élevant de la banquisebanquise de la lune galiléenne et un spectrographespectrographe dans l'ultravioletultraviolet pour d'autres analyses et détections chimiques en rapport avec ces panaches qui pourraient nous donner des informations précieuses sur l'océan interne sous la banquise globale d'Europe.


    Europe et son océan global sont prometteurs pour l'exobiologie. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa

    Un intérieur planétaire révélé par les champs magnétiques et gravitationnels

    Rappelons que les missions Voyager ont confirmé qu'il y avait un volcanismevolcanisme important chauffant IoIo, la lune principale la plus proche de Jupiter, en raison de forces de maréeforces de marée. Il est plus que raisonnable de penser que ces mêmes forces dissipant de la chaleurchaleur en malaxant le noyau rocheux d'Europe devaient expliquer son océan global liquideliquide sous une banquise et peut-être l'existence de forme de vie dans cet océan, comme l'expose la vidéo ci-dessus.

    Mais nous ne pouvons pas encore y pénétrer, c'est pourquoi la mission Europe Clipper va faire des analyses indirectes de l'intérieur d'Europe après son arrivée dans le système des lunes de Jupiter en 2030. La sonde orbitera autour de Jupiter pendant quatre ans, effectuant 49 survolssurvols d'Europe. Une mise en orbiteorbite directe autour d'Europe serait une mauvaise idée car aussi proche de Jupiter, les particules chargées dans le plasma de la magnétosphère constituent des rayons cosmiquesrayons cosmiques délétères pour l'électronique de la sonde si elle reste trop longtemps près de la géante gazeusegéante gazeuse, d'où des orbites elliptiques pour l'en éloigner périodiquement et le plus longtemps possible.

    Le saviez-vous ?

    Très peu de temps avant l'arrivée d'une des sondes Voyager aux abords des lunes de Jupiter, Stan Peale, Patrick Cassen et R. T. Reynolds avaient publié en 1979 dans Science un article où ils affirmaient qu'en raison des forces de marée résultant de l'influence de Jupiter, Ganymède et Europe, beaucoup de chaleur devait être produite à l'intérieur de Io.

    Cette chaleur provenant de la dissipation de l'énergie mise en jeu dans les déformations de la lune de Jupiter, elle devait engendrer un volcanisme important. De fait, quelques jours après cette publication, en mars 1979, Linda Morabito, alors ingénieur de navigation dans l'équipe de la mission Voyager 1, remarqua un curieux détail sur des photographies prises par la sonde. Tenace, elle décida de s’y intéresser de plus près de sorte que, grâce à son travail, il est plus tard apparu comme la manifestation d’un panache volcanique soufré de 300 kilomètres de hauteur.

    Toujours est-il que l'eau d'Europe étant salée, elle est conductrice et des courants électriques doivent s'y produire en interaction avec le mouvementmouvement de la lune dans le champ magnétiquechamp magnétique de Jupiter, ce qui à son tour modifie le champ magnétique autour d'Europe. La cartographie et les mesures des variations dans le temps de cette carte magnétique nous donneront des renseignements sur l'intérieur du satellite de Jupiter.

    L'étude du champ de gravitégravité exercé par Europe sur la sonde est une autre façon d'obtenir des renseignements sur ce qui se passe à l'intérieur de la Lune. Il s'agit en fait d'une stratégie déjà mise en œuvre pour étudier la géophysique interne de la Terre en mesurant avec des satellites son champ de gravité et son champ magnétique.

    Une étude planétaire combinant plusieurs instruments simultanément

    La surface d'Europe avec ses fractures et ses reliefs sera aussi cartographiée avec des images donnant la première carte globale à haute résolutionrésolution de la surface d'Europe et des ondes radar seront employées pour sonder la banquise et ses éventuelles poches d'eau et dont l'épaisseur est estimée à environ 15 à 25 kilomètres. En fait, toutes ses techniques de mesures seront combinées pour tenter de percer les secrets d'Europe et évaluer son habitabilité.


    Au plus profond de la croûte de la lune gelée de Jupiter, Europe, se trouve un immense océan d'eau liquide. Explorer ce monde océanique avec notre vaisseau spatial Europa Clipper pourrait fournir de nouveaux indices dans notre recherche de la vie au-delà de la Terre. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa

    « La science est meilleure si nous obtenons les observations en même temps. Ce que nous recherchons, c'est l'intégration, de sorte qu'à tout moment, nous utilisions tous les instruments pour étudier Europe en même temps et qu'il ne soit pas nécessaire de faire des compromis entre eux », a déclaré Robert Pappalardo du JPLJPL, scientifique du projet de la mission dans un communiqué de la Nasa, communiqué qui explique également que « la particularité de l'enquête scientifique d'Europa ClipperEuropa Clipper réside dans la façon dont tous les instruments fonctionneront de manière synchronisée tout en collectant des données pour atteindre les objectifs scientifiques de la mission. Au cours de chaque survol, l'ensemble des instruments rassembleront des mesures et des images qui seront superposées pour dresser un tableau complet d'Europe ».


    Une présentation de la sonde en cours de construction. Les caméras d’Europa Clipper prendront des photos grand angle et étroit de la surface, fournissant ainsi la première carte globale haute résolution d’Europe. Les images stéréoscopiques en couleur révéleront tout changement de surface dû à l’activité géologique. Un imageur distinct qui mesure les températures aidera les scientifiques à identifier les régions plus chaudes où de l'eau ou des dépôts de glace récents peuvent se trouver près de la surface. Un spectromètre imageur cartographiera les glaces, les sels et les molécules organiques à la surface de la Lune. L'ensemble sophistiqué d'imageurs prendra également en charge la suite complète d'instruments en collectant des visuels qui fourniront un contexte à l'ensemble des données collectées. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa