L’agence spatiale des Émirats arabes Unis a donné plus de détails sur la mission d’exploration de la ceinture principale d'astéroïdes, dont le décollage est prévu en 2028. La mission comptera six survols et un posé à l’aide d’un petit atterrisseur embarqué.
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Les Émirats arabes ne cachent pas leur ambition de devenir un jour une grande puissance spatiale : ils ont déployé la sonde Al-Amal (Hope en anglais) en orbite autour de Mars en février 2021, et ont tenté de rouler sur la Lune avec le mini-rover Rashid (perdu lors du crash d’Hakuto-R). Avec actuellement un astronaute émirati à bord de l'ISSISS, nul doute que le pays tente désormais d'aller plus loin.
La mission MBRMBR Explorer a été nommée d'après le cheikh Mohammed ben Rachid, émir de Dubaï et Premier ministre des Émirats. Ce dernier a d'ailleurs précisé que la mission servira aussi à booster le secteur spatial émirati, favorisant la création d'entreprises et la formation de nouveaux diplômés. La mission avait été annoncée après le succès de la mise en orbite de Hope.
Un voyage minutieux à fenêtre de tir unique
Le voyage a pour destination la ceinture principale d'astéroïdes, située entre les orbites de Mars et de JupiterJupiter. Le voyage est donc bien plus long que pour aller sur Mars, avec un total d'environ 5 milliards de kilomètres !
Plusieurs survolssurvols sont prévus pour atteindre la ceinture principale : VénusVénus en juillet 2028, et la Terre en mai 2029. Grâce à ces assistances gravitationnellesassistances gravitationnelles, la sonde aura pris suffisamment de vitessevitesse pour atteindre ses cibles. Ce sera d'ailleurs l'occasion pour les Émirats de rendre visite à Vénus pour la première fois. Le plan de vol souffre toutefois d'un bémol : une seule fenêtrefenêtre de tir, durant trois semaines à partir du 3 mars 2028. Si cette fenêtre est ratée, le plan de vol devra être revu et certaines cibles seront manquées.
Comme c'était déjà le cas pour le développement de Hope, l'agence spatiale émirati fait appel à la prestigieuse université de Boulder (Colorado, États-Unis), qui compte une forte expérience en développement de sondes interplanétaires. MBR Explorer pèsera au total 2 300 kilos, dont beaucoup de carburant qui sera essentiellement dépensé lors du voyage interplanétaire. Pour s'alimenter en énergieénergie, la sonde comptera sur deux très grands panneaux solaires circulaires. Il faut une surface considérable pour collecter la lumièrelumière du SoleilSoleil qui est très loin de la ceinture principale.
Six survols et un atterrissage
Le plan de vol est précis. Les survols sont les suivants :
- Février 2030 : (10 253) Westerwald ;
- Juin 2030 : (623) Chimaera ;
- Janvier 2031 : (13 924) Rockfox ;
- Septembre 2031 : survol d'assistance gravitationnelle de Mars ;
- Juillet 2032 : (88 055) 2000 VA28 ;
- Décembre 2032 : (23 871) 1998 RC76 ;
- Août 2033 : (59 980) 1999 SG6.
Les survols se feront à une vitesse de près de 33 000 km/h à 150 kilomètres d'altitude minimum. La sonde étudiera ces astéroïdes à l'aide de deux caméras et de deux spectromètresspectromètres. Le but est notamment d'y trouver des traces d'eau. Enfin, le point culminant de la mission sera atteint en décembre 2034, lorsque la sonde arrivera à proximité de l'astéroïde (269) Justitia. MBR Explorer y larguera à la surface un petit atterrisseur en mai 2035. L'astéroïde est particulièrement visé car il pourrait venir de plus loin que PlutonPluton ! L'étudier de près servira à mieux comprendre la formation de notre Système solaireSystème solaire.