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Une vue d'artiste de Corot. L'instrument est, pour l'essentel, un télescope de 27 centimètres de diamètre, travaillant dans le domaine optique, et muni d'une caméra CCD (à quatre matrices de 2.048 x 4.096 pixels chacune). © Cnes/D. Ducros
Lancé en décembre 2006, cet instrument, conçu par le Cnes (Centre national d'études spatiales), avec l'Esa et d'autres partenaires scientifiques européens, le satellite CorotCorot (pour Convection, Rotation & Transits planétairesTransits planétaires) avait une mission double et complexe. Il l'a brillamment réussie.
Tournant autour de la Terre sur une orbite polaire, il pointe son télescope de 27 centimètres de diamètre dans la même direction durant la moitié de l'année avant de pivoter de 180°, afin de toujours avoir le Soleil dans le dosdos. Il observe donc continûment deux zones circulaires du ciel, dans lesquelles il analyse sans relâche la lumière de 50.000 étoilesétoiles.
Il mesure finement leur luminositéluminosité et envoie ses données vers la Terre où elles sont utilisées de deux manières différentes. Grâce à ces très légères variations de luminosité, les astrophysiciensastrophysiciens, à l'aide de leurs modèles d'étoiles, peuvent déduire l'ampleur et le rythme des ondes sismiquesondes sismiques qui, venues des profondeurs de l'astreastre, s'étalent à sa surface. Cette science toute neuve, la sismologiesismologie stellaire, ou astérosismologie, fournit des renseignements inédits sur l'intérieur des étoiles.
Autour de l'étoile Corot-7, photographiée ici par le télescope du CFH (Canada-France-Hawaii), tourne une planète tellurique détectée par Corot. Crédit Cnes
Moisson d'exoplanètes : un vivier de candidates encore à confirmer
L'extrême sensibilité de ses capteurscapteurs et cette surveillance permanente d'un grand nombre d'étoiles font de Corot un excellent pratiquant de ce sport récent qu'est la recherche des exoplanètesexoplanètes. Si par chance, une planète vient à passer devant son étoile et dans la ligne de visée de Corot, celui-ci pourra détecter une très légère baisse de luminosité. C'est la méthode du transit.
Grâce à elle, Corot a déjà accroché à son tableau de chasse sept exoplanètes, dont Corot-7b, de nature rocheuse, la seule du genre connue à ce jour. La besace est en fait plus lourde car Corot a détecté d'autres chutes de luminosité évoquant un transit mais chaque observation de ce genre doit être confirmée par d'autres instruments.
En 2008, à la faveur de l'observation de l'une de ces exoplanètes, Exo-4B, Corot a démontré l'étonnante précision de ses mesures. Les astrophysiciens, en effet, ont pu déduire des données la présence de taches, équivalentes des taches solairestaches solaires, sur la surface de l'étoile autour de laquelle gravite cette planète.
Après ces trois années de travail, la revue Astronomy & Astrophysics publie un numéro spécial qui fait le point sur les résultats obtenus grâce à Corot. Le bilan semble être bon puisque les gestionnaires du satellite viennent de décider de prolonger la mission jusqu'en mars 2013.