La super Lune était au rendez-vous cette nuit, avec une météo clémente sur la majeure partie de la Métropole. Les images commencent à se multiplier, preuve de la fascination que procure ce joli phénomène céleste.

Cette nuit, à des heures d'ordinaire très silencieuses, des volets s'ouvraient et des silhouettes apparaissaient sur les trottoirs ou à côté de voitures garées sur le bord des routes. Dans le ciel étoilé, notre satellite, plus gros que d'habitude parce qu'un peu plus proche, et qualifié de « super Lune » commençait à se faire mordre par une ombre.

L'éclipse était visible sur une grande partie de notre planète et a inspiré les photographes de nombreux pays, le jeu étant de capturer une image avec un premier plan original. Nous sommes ici sur le pont reliant San Francisco à Oakland. © Instagram, Tiesto

L'éclipse était visible sur une grande partie de notre planète et a inspiré les photographes de nombreux pays, le jeu étant de capturer une image avec un premier plan original. Nous sommes ici sur le pont reliant San Francisco à Oakland. © Instagram, Tiesto
La super Lune survole un vignoble bourguignon, tout près du château de Brochon, en Côte d'Or. © Jean-Baptiste Feldmann

La super Lune survole un vignoble bourguignon, tout près du château de Brochon, en Côte d'Or. © Jean-Baptiste Feldmann

Une éclipse bien sombre

Peu après 4 heures du matin, la Lune se mettait à rougir à mesure qu'elle s'assombrissait encore. Pour les lève-tôt (ou couche-tard) assez chanceux pour avoir une bonne météo, le phénomène a perduré plus d'une heure.

Elle est apparue manifestement plus sombre que lors d'autres éclipses totales. Notre satellite naturel, en effet, était alors au périgée (donc au plus proche de notre planète, et plus grand visuellement, d'où la super Pleine Lune) et avait de ce fait à traverser une portion plus large du cône d'ombre de la Terre.

Une série d'images, à lire de gauche à droite, montrant la traversée de l'ombre de la Terre par la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Une série d'images, à lire de gauche à droite, montrant la traversée de l'ombre de la Terre par la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann
La Lune vue du sud de la banlieue parisienne à 3 h 45, 4 h 45 et 6 h 15 (respectivement et de gauche à droite). © Olivier Riant

La Lune vue du sud de la banlieue parisienne à 3 h 45, 4 h 45 et 6 h 15 (respectivement et de gauche à droite). © Olivier Riant

L'atmosphère de la Terre sur l'écran de la Lune

Amateurs éclairés ou pas, nombreux sont ceux qui ont tenté d'immortaliser l'événement. Deux des photos qui illustrent cet article sont l'œuvre de Jean-Baptiste Feldmann, à retrouver sur blog Cielmania.

Vers 5 h 30, la Lune redevenait blanche mais paraissait toujours un peu mangée par une ombre, de l'autre côté cette fois. Si des observateurs s'étaient promenés sur sa surface, ils auraient pu admirer une éclipse de Soleil par la Terre, l'astre du jour réapparaissant lentement derrière notre Planète.

La lumière rouge, ou orangée, n'est pas due au Soleil, on l'a dit, mais à l'atmosphère de la Terre. La lumière rasante qui la traversait alors était en partie réfractée, atteignant la Lune et l'éclairant un peu. C'est donc notre propre atmosphère que nous observions projetée sur l'écran de la Lune...

L’astrophotographe Thierry Legault n’a eu qu’à se déplacer de 10 km de chez lui pour capturer le transit de la Station spatiale internationale (ISS) devant la super Lune traversant l’ombre de la Terre. Cela s’est passé en fin de nuit, alors que la Lune descendait vers l’horizon ouest. © Thierry Legault

L’astrophotographe Thierry Legault n’a eu qu’à se déplacer de 10 km de chez lui pour capturer le transit de la Station spatiale internationale (ISS) devant la super Lune traversant l’ombre de la Terre. Cela s’est passé en fin de nuit, alors que la Lune descendait vers l’horizon ouest. © Thierry Legault

Quand les éclipses fascinent les humains

Des spectromètres auraient alors, mieux que l'œil humain, détecter dans ces teintes réfléchies jusqu'à nous la trace de tout ce que porte notre atmosphère, les poussières en particulier. Quand ils observent des exoplanètes par la méthode du transit, les astronomes recherchent ce genre d'effet quand la lumière de l'étoile se charge d'informations sur l'éventuelle atmosphère en la traversant.

Sur son excellent blog Luminescences, l'astrophysicien et écrivain Jean-Pierre Luminet nous conte quelques « éclipses de Lune mémorables » qui ont jalonné l'Histoire, de l'Antiquité à la Renaissance. « Certaines d'entre elles, écrit-il, ont même pu influencer le cours de l'histoire humaine... » Passionnant.