Le 14 juillet 2015, la sonde New Horizons, de la Nasa, survolait durant 24 heures la planète Pluton et ses cinq satellites, effectuant une série de mesures qui ont bouleversé nos connaissances de ce corps lointain. Retrouvez les plus belles images de cette rencontre, tandis que la sonde poursuit son chemin dans la ceinture de Kuiper.

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Article publié le 14 juillet 2015

Ce monde glacé, découvert en 1930 par l'Américain Clyde Tombaugh, est longtemps resté méconnu, trop loin (entre 29 et 49 fois la distance Terre-Soleil), et trop petit, donc très peu lumineux. Son compagnon Charon n'a été découvert qu'en 1978 et le télescope spatial Hubble a repéré entre 2005 et 2012 quatre petits satellites, lors d'observations prévues, justement, pour préparer l'arrivée de la sonde New Horizons, lancée en 2006.

Parvenue près de cette planète naine en juillet 2015, bien trop rapidement pour se mettre en orbite, la toute petite sonde de la Nasa (478 kg, contre 2,9 tonnes pour Rosetta) a déclenché une série ininterrompue durant 24 heures de mesures et de photographies, de Pluton, de Charon et des petits satellites, Hydre, Nix, Styx et Kerbéros.

La planète naine Pluton et son plus gros satellite, Charon, réunis sur une même image composite. La sonde New Horizons les a photographiés indépendamment le 14 juillet lors de sa visite historique à ce système binaire. Le spectrographe imageur Ralph/MVIC révèle l’extraordinaire diversité géologique de ces deux mondes situés dans la ceinture de Kuiper. © Nasa, JHUAPL, SwRI

La planète naine Pluton et son plus gros satellite, Charon, réunis sur une même image composite. La sonde New Horizons les a photographiés indépendamment le 14 juillet lors de sa visite historique à ce système binaire. Le spectrographe imageur Ralph/MVIC révèle l’extraordinaire diversité géologique de ces deux mondes situés dans la ceinture de Kuiper. © Nasa, JHUAPL, SwRI

Pluton est un monde dynamique

Ces données ont commencé à être transmises vers la Terre tout de suite après le survol mais la distance est telle que le débit est extrêmement faible. Le réseau DSP (Deep Space Network) n'a pas encore terminé le téléchargement des fichiers. La fin de la transmission est prévue pour octobre prochain...

C'est peu de dire que New Horizons a changé notre vision de Pluton. Les astronomes la savaient contrastée et s'intéressaient à une partie plus claire. Les ingénieurs du JPL ont fait en sorte que la sonde survole cette région au moment où elle était au plus près de la planète. Et voilà comment fut connu sur Terre le « cœur » de Pluton, la plaine de glace Spoutnik.

L'équipe d'Alan Stern a ensuite égréné les images et les analyses de son étonnante atmosphère, ténue mais étendue, de ses glaces si peu cratérisées (voire pas du tout) qu'elles sont nécessairement jeunes. Des écoulements récents de glaciers, des sources de chaleurs internes, des reliefs insoupçonnés ont été révélés. Au lieu d'un monde figé par le froid, c'est une planète naine, certes, mais dynamique et complexe qu'a révélée New Horizons.

Cet ensemble de corps faisant partie de la ceinture de Kuiper, riche de milliers de corps considérés comme primitifs, c'est aussi une partie de l'histoire de notre Système solaire dont New Horizons a commencé à nous faire la lecture. Elle file aujourd'hui vers un petit corps, plus lointain, sa seconde cible qu'elle atteindra en 2019.