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Vue d’artiste de Ogle-TR-L9b. La proximité de son étoile porte l’atmosphère de la planète à une très haute température, la dilatant considérablement. Crédit : ESO/H. Zodet
« J'étais complètement abasourdi ! », témoigne Ignas Stellen, surveillant du projet de recherche conduit par trois de ses étudiants. On le comprend. Meta de Hoon, Remco van der Burg et Francis Vuijsje préparent une licence en astrophysique à l'observatoire de l'Université de Leyde aux Pays-Bas. Dans le cadre de leurs travaux, ils ont mis au point un algorithme de recherche destiné à détecter une variation d'éclat inhabituelle d'une étoile parmi un ensemble.
« Le projet était censé enseigner aux étudiants comment développer des algorithmes de recherche, raconte Ignas Stellen. Mais ils ont tellement bien travailler qu'il était temps de tester leur algorithme sur une base de donnéesbase de données encore inexplorée jusqu'ici. Plus tard, ils sont venus dans mon bureau et m'ont montré cette courbe de lumière. J'étais complètement abasourdi ! »
Pour arriver à ce résultat inespéré, les étudiants ont appliqué leur algorithme à un ensemble d'environ 15.700 étoiles qui avaient été observées entre 1997 et 2000 dans le cadre du programme OGLE (Optical Gravitational Lensing Experiment). Axé à l'origine sur la recherche de la matière noirematière noire en utilisant des microlentilles gravitationnelles, ce projet avait aussi, dans un développement ultérieur (OGLE-III), permis de découvrir plusieurs planètes extrasolairesplanètes extrasolaires dans le bulbe galactique et la constellation de la Carène. Les données ayant été rendues publiques, il s'agissait d'un excellent test pour l'algorithme des futurs chercheurs.
De gauche à droite, Meta de Hoon, Remco van der Burg et Francis Vuijsje. Crédit : Observatoire de Leyde
La méthode du transit
Le logiciellogiciel a révélé que l'éclat d'une des étoiles se réduisait d'environ 1% tous les 2,5 jours. Celle-ci, de type F3, se caractérise par une température très élevée. Afin de s'assurer que cette baisse de luminositéluminosité était provoquée par le passage d'une planète et non d'une naine brune ou d'une petite étoile, les étudiants ont recouru à la spectroscopie, et pour cela, ont fait appel aux astronomesastronomes du VLTVLT de l'ESOESO.
Ceux-ci ont confirmé qu'il s'agissait bien d'une planète, environ cinq fois plus massive que JupiterJupiter, tournant autour de son étoile en 2,5 jours. Sa proximité, qui ne représente que 3% de la distance Terre-SoleilSoleil de son étoile, lui donne une température de surface très élevée. Par spectroscopie, les astronomes ont déterminé que cette étoile est elle-même très chaude, environ 7.000 K,
soit 1.200 K de plus que notre Soleil, et tourne très rapidement sur son axe.
La méthode appliquée pour cette découverte ouvre de nouveaux horizons à l'astronomie extraplanétaire. Celle de la vitessevitesse radiale, associée à la découverte de nombreuses planètes extrasolaires, est en effet beaucoup moins efficace sur les étoiles possédant ces caractéristiques.
La nouvelle planète a été baptisée Ogle2-TR-L9b, mais ses découvreurs l'appellent plus intimement ReMeFra-1 d'après Remco, Meta et Francis, suivi du nombre 1. En attendant la suite...