Curiosité céleste découverte récemment, la nébuleuse du Collier offre un nouvel exemple de l'extrême diversité des nébuleuses planétaires.


au sommaire


    Leur nom est trompeur : les nébuleuses planétaires n'ont rien de commun avec les planètes. Leur nom remonte au XVIIIe siècle, quand on découvrit leur aspect lumineux et vaguement circulaire dans des télescopes de piètre qualité. On sait maintenant qu'elles sont les restes d'étoiles agonisantes. Quand des étoiles de masse assez semblable à celle du Soleil ont brûlé leur hydrogènehydrogène et leur héliumhélium, leur cœur devient une naine blanchenaine blanche et les couches externes sont expulsées sous forme d'une bulle gazeuse qui se dilate dans l'espace. C'est cette bulle illuminée par le rayonnement de la naine blanche que nous observons.

    Plus on étudie les nébuleuses planétaires et plus on est frappé par leur diversité. Dumbbell, vingt-septième objet du catalogue Messier, est souvent comparée à un trognon de pomme entouré de filaments. Pour M 97, c'est une tête de hibou qui attend l'observateur : deux jets de gazgaz ont creusé de sombres cavités dans la coquille de la nébuleuse. Chez NGCNGC 2818 le télescope HubbleHubble a révélé des extensions qui évoquent les pinces d'un lucane cerf-volantlucane cerf-volant. Quant à Iras 23166+1655, elle n'a rien trouvé d'autre pour se distinguer que de ressembler à une spirale. On croyait avoir tout vu chez ces nébuleuses. Erreur...

    Un collier de perles célestes

    Le projet Iphas est dédié à l'étude du plan de notre galaxiegalaxie en H alpha, une raie caractéristique de l'hydrogène ionisé, qui est centrée sur 656,3 nanomètresnanomètres. C'est le télescope anglais Isaac NewtonIsaac Newton (INT) qui est chargé de la collecte des images depuis l'île de la Palma, aux Canaries, sur un site qui abrite également l'observatoire du Gran Tecan. C'est en sondant la constellationconstellation de la Flèche que ce télescope a découvert une étonnante nébuleuse planétaire distante de 15.000 années-lumièreannées-lumière. Numérotée IPHASXJ194359.5+170901, elle porteporte le nom évocateur de nébuleuse du Collier. Dans son brillant anneau de gaz qui mesure la moitié d'une année-lumière, on observe en effet des bulles de gaz lumineuses qui évoquent des perles.

    L'explosion stellaire à l'origine de cette parure céleste remonte à 5.000 ans. Dans l'image ci-dessous en fausses couleurscouleurs, le résultat se traduit par un anneau de gaz bleu (hydrogène ionisé) et vert (oxygèneoxygène), ainsi que par deux jets gazeux symétriques dont on observe l'extrémité rouge (azoteazote) à égale distance de la nébuleuse (à 11 heures et 5 heures si on imagine que la nébuleuse est le centre d'une grande horloge). Outre ses perles claires, sortes de grumeaux de gaz qui ne se mélangent pas avec le reste de la coquille gazeuse, la nébuleuse du Collier offre une autre particularité : l'objet central qui en est le géniteur est en fait une étoile binairebinaire dont les astronomesastronomes ont calculé que les deux membres tournent autour d'un centre de gravitégravité commun en 1,16 jour.