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Pan-Starrs est l'acronyme de Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System. Ce programme de cartographie céleste exploite le télescope de 180 cm de diamètre Pan-Starrs1 (ou PS1), installé dans l'observatoire de Haleakala, dans le comté de Maui à Hawaï. L'instrument est doté d'une caméra de 1,4 milliard de pixelspixels, GPC1, le plus puissant appareil photo jamais construit, qui a ouvert les yeux dans les longueurs d'onde du visible au proche infrarouge en mai 2010 (voir article plus bas).
Au cours des six dernières années, le projet a plusieurs fois fait parler de lui, entre autres, pour avoir épinglé des comètes et des astéroïdes inconnus, dont des géocroiseurs, et aussi pour la découverte de planètes errant dans le milieu interstellaire, sans lien aucun avec une quelconque étoile...
Mais ce n'est pas tout. Patiemment, durant quatre années, à raison d'un cliché toutes les 30 secondes d'une portion du ciel aussi étendue que 36 pleines Lunespleines Lunes réunies, Pan-Starrs1 a accumulé une massemasse considérable de données sur le ciel. Avec 2 Go par image, cela constitue un réservoir de 2 pétaoctets (c'est-à-dire 2.000 To ou encore 2 millions de Go), ce qui représente environ cent fois le contenu de Wikipedia. Et tout le monde peut venir y puiser.
Image composite réunissant un demi-million d’images prises par la caméra de 1,4 gigapixel du programme Pan-Starrs. On reconnaît la Voie lactée, laquelle la grande majorité des trois milliards de sources astronomiques relevées dans ce sondage, le plus grand jamais réalisé de notre Galaxie. © Danny Farrow, Pan-STARRS1 Science Consortium, Max Planck Institute for Extraterrestrial Physics
Une collection de trois milliards de sources à explorer
C'est à ce jour la plus grande collection d'objets célestes : trois milliards de sources différentes, dont une grande part appartient à la Voie lactée. On y trouve des étoiles par centaines de millions, mais aussi de lointaines galaxiesgalaxies, des courants sombres et froids de poussière, des planètes (peut-être même la planète X, l'hypothétique dixième planète de notre Système solaireSystème solaire...), des astéroïdes, des comètescomètes, etc.
Un vrai filonfilon qui attend d'être exploré par les chercheurs de divers horizons, qu'ils soient professionnels, étudiants, scientifiques amateurs ou simples curieux. Les découvertes qui vont suivre représenteront beaucoup plus que ce qui a déjà été débusqué, estime Ken Chambers, le directeur de Pan-Starrs. « Les scientifiques et les gens qui consulteront ces données seront en mesure de trouver pléthore de nouvelles choses que nous ne pouvons même pas imaginer. »
Ce premier volet nommé « Static Sky » (ciel statique) est consultable ici. Libre à vous de les télécharger. Le prochain volet du programme est prévu pour 2017.
Pan-Starrs : un appareil photo géant pour repérer les géocroiseurs
Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 23/06/2010
Le monde deviendra-t-il plus sûr avec la mise en service sur l'île de Hawaï du télescope Pan-Starrs et son appareil photo de 1.400 mégapixels ? Sans doute... Conçu pour surveiller le ciel, cet instrument est censé débusquer la totalité des astéroïdes risquant d'entrer en collision avec la Terre.
Situé au sommet du volcanvolcan Haleakala sur l'île de Maui (Hawaï), le télescope PS1 (Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System), de 1,8 mètre de diamètre, est équipé de l'appareil photo numériquenumérique le plus puissant et le plus avancé. Le célèbre site Web GizmoWatch, qui recense les innovations technologiques l'avait classé en 2008 comme une des vingt merveilles de l'ingénierie moderne. En un seul cliché, l'appareil peut prendre une photo d'une région du ciel équivalente à 36 fois la surface de la Pleine Lune !
Cette caméra est capable d'observer la totalité du ciel et cela plusieurs fois par mois en prenant des clichés d'une dimension immense : 38.000 x 38.000 pixels, soit 1,4 milliard... Une image de cette taille sera de fait 200 fois plus grande que celle d'un appareil de photographie numérique classique. Sa sensibilité, elle, est exceptionnelle, jusqu'à 10 millions de fois celle de l'œilœil humain.
Le capteur de 1,4 gigapixel de la caméra GPC1 lors de son montage en juin 2007. Il est constitué de 64 détecteurs de forme carrée (orthogonal transfer array), bien visibles sur l'image, contenant chacun 8 x 8 capteurs CCD d'environ 600 x 600 pixels. © Pan-STARRS1 Science Consortium
PS1 regardera aussi les étoiles
En rythme de croisière, une même région du ciel sera photographiée au moins une fois chaque semaine. Cette régularité permettra de repérer dans chaque image des changements minuscules susceptibles d'indiquer la présence d'un objet non référencé. En combinant plusieurs images, les astronomesastronomes pourront alors calculer l'orbiteorbite et certaines de ses caractéristiques. Au cours de ces trois prochaines années, on s'attend à ce que PS1 découvre quelque 100.000 astéroïdes.
Ces données vont également permettre d'éditer un catalogue contenant environ 5 milliards d'étoiles et 500 millions de galaxies. Cela permettra d'élaborer la carte numérique de 75 % de l'UniversUnivers observable depuis Hawaï. Enfin, les astronomes comptent réaliser des cartes en 3D de galaxies et de la répartition de la matière noirematière noire. Ces sondages du ciel permettront également de découvrir des naines brunesnaines brunes, des quasars aussi lointains que vieux, de voir des explosions de supernovaesupernovae et de tester les théories les plus récentes sur la matière et l’énergie sombre qui façonnent l'Univers.
PS1 n'est cependant qu'un démonstrateurdémonstrateur qui préfigure PS4, un télescope similaire mais aux performances quatre fois supérieures.