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Le 14 avril 1789, l'astronomeastronome germano-britannique William HerschelWilliam Herschel découvrit une nouvelle galaxie dans la constellation de la Grande Ourse. Enregistrée dans le General Catalogue dont il était l'auteur, elle fut classée un siècle plus tard avec le numéro 3982 dans le New General CatalogueNew General Catalogue de l'astronome John Dreyer. Herschel, en remarquable observateur et astucieux constructeur, réalisait la plupart de ses observations avec des instruments de sa propre invention. Sa découverte de 1789 fut faite à l'aide de son tout dernier télescope dont le miroir de 50 centimètres de diamètre disposait de 6 mètres de focalefocale.
Malgré l'emploi d'un engin aussi imposant, Herschel se trompa sur la nature exacte de NGC 3982 qu'il classa comme une nébuleuse planétaire, ces petites nébuleuses circulaires qui font penser à des planètes, et dont l'un des exemples les plus typiques est Dumbbell. Il faut dire qu'à 68 millions d'années-lumièreannées-lumière de nous, cette galaxie spiralegalaxie spirale vue de face se présente comme un petit disque dont le diamètre dépasse tout juste 2 minutes d'arcminutes d'arc, ce qui suffit à expliquer l'erreur d'Herschel.
Une petite jumelle de la Voie lactée
NGC 3982 est la dernière prise du télescope spatial Hubble. Pour être précis, l'image qu'a présentée la NasaNasa a été réalisée sur... 10 ans ! Le total des 25 heures de poses cumulées s'est en effet étalé de 2000 à 2009. Le télescope étant tellement demandé, il peut très rarement être mobilisé pour une aussi longue duréedurée consécutive sur le même sujet, sauf événement cosmique exceptionnel. Conséquence amusante pour ce cliché de NGC 3982, il est la somme de prises de vues réalisées par les trois caméras successives du télescope : la WFPC 2 (Wide Field and Planetary Camera 2), l'ACS/WFC (Advanced Camera for Surveys) et la WFC3, dernière caméra installée en 2009 au cours de la mission de maintenance STS-125.
En photographiant cette galaxie dans le visible et l'infrarougeinfrarouge, Hubble a permis la réalisation d'une image composite qui révèle des dizaines de milliards d'étoilesétoiles rassemblées dans une circonférence de 30.000 années-lumière, ce qui représente le tiers de la taille de notre propre galaxie, qui lui ressemble beaucoup par ailleurs. De nombreuses taches roses dans les bras spiraux de NGC 3982 représentent des nébuleuses d'hydrogènehydrogène ionisé (comme on en observe par exemple dans NGC 300) où naissent de nouvelles étoiles. Le bulbe jaunâtre au centre de la galaxie a la couleurcouleur caractéristique des régions stellaires plus âgées.
En réalisant de telles images, les astronomes ne cherchent pas seulement à révéler la splendeur des mondes lointains. Ils espèrent que tôt ou tard l'une des nombreuses étoiles de la galaxie explosera en un grand feufeu d'artifice. Ils suivront alors la supernovasupernova en question et pourront retrouver l'étoile génitrice sur les clichés antérieurs à l'événement, comme ils ont pu le faire pour SN 1987a.