D'où vient donc cette minuscule météorite découverte en Terre Adélie ? Elle renferme des basaltes, une roche volcanique, mais sa composition montre qu'elle n'appartient à aucune catégorie connue.

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    Variations d’altitude à la surface de Vesta montrant la présence d’un important cratère d’impact en bas. Crédit Nasa

    Variations d’altitude à la surface de Vesta montrant la présence d’un important cratère d’impact en bas. Crédit Nasa

    Les basaltesbasaltes sont des roches volcaniquesroches volcaniques provenant du refroidissement brusque d'un magmamagma issu d'une éruption. L'origine latine du mot provient elle-même d'un terme éthiopien signifiant roche noire. Ils se déclinent en plusieurs catégories, mais tous sont composés (avec quelques variantes) de plagioclases (50 %), de pyroxènespyroxènes (25 à 40 %), d'olivineolivine (10 à 25 %), et de 2 à 3 % de magnétitemagnétite.

    L'équipe conduite par Matthieu Gounelle, du Muséum national d'Histoire naturelleMuséum national d'Histoire naturelle (Laboratoire de minéralogie et cosmochimie), a analysé durant plusieurs mois une micrométéorite provenant de Terre Adélie (AntarctiqueAntarctique) en 1991 par des moyens minéralogiques, chimiques et isotopiques, pour arriver à la conclusion que ce fragment d'astéroïde, qui ne pèse que quelques microgrammes, est un basalte.

    Vesta, vu ici par le télescope spatial Hubble en 2007, est le plus important des astéroïdes basaltiques. Son diamètre est d'environ 700 km. Crédit Nasa

    Vesta, vu ici par le télescope spatial Hubble en 2007, est le plus important des astéroïdes basaltiques. Son diamètre est d'environ 700 km. Crédit Nasa

    Origine inconnue

    Des simulations numériquessimulations numériques ont permis de conclure que cette micrométéorite, baptisée MM40, ne provient ni de la Lune (dont la croûtecroûte est riche en basaltes), ni de Mars, ni des quelques rares astéroïdes basaltiquesbasaltiques dont la nature a pu être échantillonnée jusqu'à présent, tel VestaVesta. Quatrième à être découvert en 1807 et deuxième par ordre de grandeur, celui-ci a subi une violente collision il y a environ un milliard d'années, éjectant 1% de sa masse dont quelques fragments sont retombés sur Terre en formant la plus grande partie des météorites basaltiques connus.

    Mais MM40 ne correspond à aucune des quatre catégories connues de météorites basaltiques (angrites, eucriteseucrites, météorites lunaires et météorites martiennes). Cette première identification d'un nouveau genre apporte aux scientifiques une nouvelle possibilité pour étudier la formation et l'évolution d'une croûte planétaire extraterrestre. Il est probable qu'à l'instar de Vesta, l'astreastre ayant engendré MM40 et qui n'est toujours pas identifié, ait subi un violent impact avec un autre astéroïde.