Le gigantesque réseau de radiotélescopes Square Kilometre Array (SKA) a besoin d’instruments précurseurs pour sa mise point. Compte tenu des enjeux scientifiques et du coût du projet, estimé à près de deux milliards de dollars, aucun détail ne doit être laissé au hasard. Jusqu'aux fondations et plots sur lesquels seront installés les télescopes.

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    Pour tout très grand télescope, un ou plusieurs instruments précurseurs de plus petite taille sont construits pour s'assurer que la conception et les solutions techniques retenues fonctionneront à plus grande échelle. Cela a été le cas pour Alma, dont le télescope ApexApex a préfiguré les antennes européennes en service aujourd'hui. Il en sera de même avec le Square Kilometre Array (SKA), le plus grand réseau de radiotélescopes au monde actuellement en développement. Il sera principalement réalisé par 11 pays en partenariat : l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Australie, le Canada, la Chine, l'Inde, l'Italie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.

    Pour le SKA, trois instruments précurseurs sont prévus. En juillet 2013, nous vous dévoilions le précurseur australien du projet, un réseau d'antennes à grand champ de Murchison, construit sur l'un des meilleurs endroits au monde pour la radioastronomie basse fréquence, où sera également implanté le foyer du SKA. Aujourd'hui, nous vous faisons découvrir le précurseur sud-africain. Il s'agit de MeerKAT, un réseau de 64 télescopes qui devrait être opérationnel à l'horizon 2016. Il sera construit dans la région du Karoo, une zone semi-désertique déclarée réserve radioastronomique en 2007 par une loi sud-africaine qui donne pouvoir au gouvernement de restreindre toute activité parasiteparasite.

    Les fondations d’une antenne du réseau MeerKAT se composent de huit piles en béton armé enfouies à des profondeurs de 5 à 10 mètres, en fonction de la nature du sous-sol. Une dalle de béton de 5,2 m de côté et épaisse de 1,25 m repose sur ces pieux pour ajouter davantage de stabilité. L'antenne prendra place sur les 32 boulons que l'on voit sur l’image du haut, également coulés dans le béton. © MeerKAT

    Les fondations d’une antenne du réseau MeerKAT se composent de huit piles en béton armé enfouies à des profondeurs de 5 à 10 mètres, en fonction de la nature du sous-sol. Une dalle de béton de 5,2 m de côté et épaisse de 1,25 m repose sur ces pieux pour ajouter davantage de stabilité. L'antenne prendra place sur les 32 boulons que l'on voit sur l’image du haut, également coulés dans le béton. © MeerKAT

    MeerKAT en attendant les télescopes du SKA

    Bien que cet instrument soit un précurseur, il n'en demeure pas moins un instrument de pointe. Il sera le radiotélescope le plus grand et le plus sensible dans l'hémisphère sudhémisphère sud, jusqu'à l'entrée en service du SKA à l'horizon 2024. Sa mise au point a nécessité le développement d'un prototype, pour ne pas dire un précurseur ! En l'occurrence, un réseau de sept antennes de 12 mètres (KAT-7), également implanté dans la région du Karoo. Déjà en service, il fournit des résultats scientifiques très significatifs.

    Aujourd'hui s'achève la constructionconstruction des 64 plots sur lesquels seront installées les antennes du réseau MeerKAT. Ces plots répondent à des spécifications techniques et des normes de constructions qui garantissent une stabilité parfaite des antennes, quelles que soient les conditions météorologiques. Ces antennes devront être capables de pointer et d'observer une source pendant un certain temps sans bouger d'un iota. Seule limite : bien qu'elles soient conçues pour résister à des rafales de 144 km/h, elles devront rester stoïques sous des ventsvents soufflant jusqu'à 69 km/h. Les futurs plots des télescopes du SKA, bien qu'ils ne soient pas encore définis, s'inspireront vraisemblablement de ceux de MeerKAT.