Elles se nomment Heat Shield Rock, Block Island, Shelter Island ou encore Mackinac. « Elles », ce sont les météorites que le robot Opportunity a rencontré sur Mars alors qu'il poursuit son extraordinaire odyssée.

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Mais qu'est-ce qui fait avancer Opportunity ? La résistance de ce petit robot fait l'admiration. A pied d'œuvre sur la planète Mars depuis janvier 2004 avec son jumeau Spirit, il continue vaillamment de progresser malgré les multiples incidents dont il est victime, alors qu'il était initialement conçu pour fonctionner 90 jours. Enlisements à répétition, tempêtes de poussière, pannes informatiques, instruments défectueux  ou défaillance mécanique, rien ne lui a été épargné. A chaque fois une prouesse des ingénieurs de la Nasa ou un coup de chance (comme lorsque de mini-tornades nettoient ses panneaux solaires, lui redonnant l'énergie qui lui faisait cruellement défaut) lui permettent de continuer sa route, pour la plus grande joie des scientifiques qui lui attribuent de nouveaux objectifs.

Si le petit robot semble pouvoir compter sur sa bonne étoile, il bénéficie aussi sur place de l'aide précieuse du Mars Reconnaissance Orbiter qui, en cartographiant la planète avec une extrême précision depuis son orbite martienne, permet aux scientifiques d'élaborer des itinéraires plus sûrs.

Après la visite des cratères Eagle, Endurance et Victoria, Opportunity continue de transmettre ses images étonnantes qui viennent enrichir un catalogue de 130.000 clichés. Le robot se dirige désormais vers Endeavour, qu'il devrait atteindre en 2010 à raison d'une avancée moyenne de 110 mètres par jour, s'il ne meurt pas avant...

Avec près de 20 kilomètres parcourus depuis son atterrissage, Opportunity pulvérise le record de la plus longue exploration effectuée sur une autre planète que la Terre, record que détenait avant lui Lunakhod 1, le robot lancé par l'URSS en 1970, avec 10,54 kilomètres sur la Lune.

Comme son jumeau <em>Spirit</em>, <em>Opportunity</em> fait partie du progamme <em>Mars Exploration Rover</em>. Crédit MER / Cornell / JPL / Nasa
Comme son jumeau Spirit, Opportunity fait partie du progamme Mars Exploration Rover. Crédit MER / Cornell / JPL / Nasa

Un parcours jalonné de météorites

Au cours de son périple, Opportunity a rencontré quatre météorites. La première, Heat Shield Rock, une météorite de la taille d'un ballon de basket, a été découverte en janvier 2005, à proximité du bouclier thermique de la sonde dans Meridiani Planum (une région martienne où la présence d'hématite laisse supposer que ce lieu était anciennement immergé).

Après plus de quatre ans sans autre rencontre, Opportunity vient de découvrir successivement trois météorites en quelques semaines. En août c'est Block Island, puis un mois plus tard c'est au tour de Shelter Island, 700 mètres plus loin. Enfin, le 17 octobre, Mackinac s'ajoute à la liste.

Pourquoi une telle concentration de météorites à cet endroit ? S'agit-il d'impacts différents conservés sur ce terrain très ancien, ou au contraire ces météorites ont-elles une origine commune ?

Ce dont on est sûr, c'est que toutes se ressemblent beaucoup : elles sont ferreuses avec 93% de fer et 7% de nickel. Ces informations ont été fournies par le spectromètre infrarouge miniature d'émission thermique, Mini-TES, un instrument qui étudie la composition minéralogique des roches et des sols en mesurant leur rayonnement naturel infrarouge. Il est fixé sur le mât du rover, à côté de la caméra panoramique.

Les météorites découvertes présentent également une surface très érodée qui rappelle l'érosion éolienne terrestre observée sur les roches dans le désert. Sur Mars aussi, le vent souffle...

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