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- Parcourez la Lune en image
La Lune nous présente toujours le même hémisphère, appelé la face visible. Lorsque la Lune s'est formée il y a 4,4 milliards d'années après une collision entre notre jeune Terre et Théia, un corps céleste de la taille de Mars, elle tournait beaucoup plus vite. C'est l'attraction terrestre qui a peu à peu freiné la Lune, synchronisant sa période de rotation sur sa période orbitalepériode orbitale. Si la face visible de notre satellite naturel est connue depuis que l'Homme existe et fait l'objet d'explorations télescopiques depuis 400 ans, il a fallu attendre les années 1960 et les premières sondes pour recevoir les images de la face cachée.
Les astronomesastronomes ont eu alors la surprise de découvrir un hémisphère très différent de la face visible, caractérisé par une carencecarence en bassins basaltiquesbasaltiques (les fameuses « mers » lunaires) et un plus grand nombre de cratères. Cette asymétrie de la Lune reste toujours laborieuse à expliquer, surtout depuis qu'on sait que l'épaisseur de la croûtecroûte sur la face cachée est supérieure à celle mesurée sur la face visible. C'est dire si les scientifiques étaient impatients d'avoir à leur disposition une carte haute résolutionrésolution de l'autre hémisphère lunaire, ce que vient d'achever LRO.
Une face cachée hautement cratérisée
Il y a quelques semaines les responsables de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter publiaient la carte détaillée de l'hémisphère visible de la Lune, une mosaïque de 24.000 pixelspixels de côté réalisée en assemblant 1.300 images prises avec la WAC (Wide Angle Camera) offrant une résolution d'environ 145 mètres. L'absence de turbulences atmosphériques et la proximité de l'orbiteur (qui tourne à une cinquantaine de kilomètres d'altitude) permettent ainsi d'obtenir une résolution dix fois supérieure à celle qu'on peut espérer d'un télescope amateur terrestre lors de la photographiephotographie d'un premier quartier de Lune. La même prouesse a donc été rééditée pour la face cachée.
On est bien loin de la trentaine d'images granuleuses expédiées en 1959 par la sonde soviétique Luna 3, la première à contourner notre satellite. Cette fois, LRO a pris la bagatelle de 15.000 images entre novembre 2009 et février 2011 et nous révèle une face bien plus accidentée. Avec cette nouvelle carte, les chercheurs espèrent pouvoir avancer dans leur compréhension des mécanismes à l'origine de la disparité entre les deux hémisphères lunaires.